Les retards d'Airbus, filiale du groupe EADS, continuent de faire des vagues. Le motoriste britannique Rolls-Royce a déclaré ce matin qu'il différait d'un an la poursuite de la production de son moteur Trent 900, destiné à équiper le futur avion géant d'Airbus, l'A380. Cette annonce fait suite aux nouveaux reports annoncés cette semaine par l'avionneur européen dans son calendrier de production.

"Nous avons informé hier nos employés que nous suspendions la production du Trent 900 pour une année environ", indique un porte-parole de Rolls Royce contacté par latribune.fr, précisant qu'il est "inutile de fabriquer des moteurs si Airbus ne construit pas les avions de son côté". Le groupe souligne également qu'il continuera ses travaux de développement pour "améliorer le moteur" et que ce contre-temps "n'aura pas d'impact" sur ses prévisions de résultats financiers pour l'année 2006, le Trent 900 ne représentant qu'une petite partie du chiffre d'affaires du groupe.

Rolls-Royce entend cependant honorer la livraison de 28 de ces moteurs à l'avionneur européen cette année, mais prévoit un nombre "beaucoup plus faible" en 2007. "Nous continuons de discuter avec Airbus sur les implications et les conséquences de ses problèmes de production", ajoute le porte-parole du motoriste britannique. Les livraisons de l'A380 ne devraient pas commencer avant le mois d'octobre 2007, soit un retard d'environ deux ans sur le calendrier initial, lié notamment aux difficultés sur le câblage électrique des appareils.

Sur les 159 exemplaires de l'A380 commandés à ce jour, une moitié environ sera équipée de réacteurs Rolls-Royce tandis que pour l'autre moitié, les clients ont opté pour la motorisation GP7200 de GE-P&W Engine Alliance, une co-entreprise formée par les américains GE Aviation (General Electric ) et Pratt & Whitney.

A Londres en fin de séance, l'action Rolls-Royce perd 0,67% à 462 pence.

Par ailleurs, EADS et sa filiale Airbus n'ont eu de cesse, ce matin, de batailler sur le terrain des démentis. Ainsi, les délais de livraison prévus pour l'appareil de transport militaire A400M seront tenus, a affirmé un porte-parole du ministère de la Défense allemand, contredisant des informations de presse sur de possibles retards. Airbus a également réfuté la rumeur selon laquelle son nouveau président Christian Streiff pourrait quitter le groupe pour rejoindre la tête de PSA Peugeot Citroën, seulement trois mois après sa prise de fonction. Le magazine Challenges rapportait en effet sur son site Internet que le patron d'Airbus, qui vient de présenter un plan d'économies drastiques pour compenser l'impact des retards du programme A380, serait le favori de la famille Peugeot pour succéder à Jean-Martin Folz.

En Bourse, le titre EADS, malmené depuis le début de semaine, perd 2,95 à la clôture, à 20,43 euros.