Safran : la cession des téléphones n'est pas exclue

Le groupe Safran né de la fusion Sagem-Snecma a réuni un comité de groupe extraordinaire. Il souligne que rien n'est exclu quant à l'avenir de l'activité de téléphonie mobile.

Le comité de groupe extraordinaire de Safran, le groupe né de la fusion entre Snecma et Sagem, sans aboutir à des arbitrages sévères, a marqué une nouvelle étape vers une restructuration du groupe. Le président du directoire, Jean-Paul Béchat, a en effet indiqué, lors de cette réunion qui se tenait à la demande des organisations syndicales inquiètes de l'avenir de la firme et des querelles entre ses dirigeants, que, concernant la téléphonie mobile, "le groupe étudiait toutes les solutions possibles pour donner un avenir à cette activité, sans en exclure aucune".

Une cession, évoquée avec insistance depuis plusieurs semaines, est donc une éventualité sérieuse. Jean-Paul Béchat, venu de Snecma, ne cache plus depuis un certain temps son mécontentement sur l'évolution de cette activité de fabrication de téléphones, portables notamment (Sagem a été un temps numéro un sur le marché français) et même sur le prix acquitté par Snecma et son actionnaire l'Etat lors de la fusion qui a donné naissance fin 2004 au groupe Safran.

Toutefois, les pressions politiques et syndicales se font fortes pour tenter d'éviter la casse sociale en cas de cession de cette activité de téléphonie, forte de 3.000 salariés sur les 60.000 que compte le groupe dans le monde. La CFDT a déclaré hier qu'elle refusait "toute suppression d'emploi". L'usine de Fougères dans l'Ille-et-Vilaine serait notamment sur la sellette.

Pour bien montrer qu'il avait entendu ces craintes s'exprimer, Jean-Paul Béchat a indiqué lors du comité de groupe extraordinaire que les études sur l'avenir de la téléphonie étaient menées "avec le souci de l'intérêt de toutes les parties, clients, salariés et actionnaires", ajoutant: "notre groupe a une forte tradition sociale, il est hors de question de considérer des solutions qui ne prennent pas en compte la situation des personnels de cette activité".

Parallèlement à ces réflexions, la question de l'avenir des dirigeants du groupe reste posée. C'est en effet la guerre entre le président du conseil de surveillance, Mario Colaiacovo, ex Sagem, et Jean-Paul Béchat, qui a connu comme dégât collatéral le départ du numéro trois du groupe, Grégoire Olivier, parti prendre la direction de l'équipementier automobile Faurecia après l'éviction de son patron Pierre Lévi. Les pouvoirs publics n'arrivent pas jusqu'à maintenant à trancher dans le vif en écartant l'un voire les deux protagonistes.

Cette situation ne facilite pas les décisions stratégiques. Deux banques d'affaires planchent en tout cas sur l'avenir de la branche téléphonie, Rothschild et UBS... avec aux manettes les deux banquiers qui avaient organisé la fusion Sagem-Snecma. Faire et défaire, c'est tout un art.

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