Les bénéfices des entreprises du CAC 40 s'envolent

Portés par l'inflation, les résultats des entreprises cotées au CAC 40 sont au rendez-vous à l'issue du premier semestre 2023. Les transports retrouvent des couleurs, tandis que l'industrie, plombée par le coût de l'énergie, recule.
(Image d'illustration)
(Image d'illustration) (Crédits : CHARLES PLATIAU)

LVMH, Michelin et bien sûr Stellantis. Portés par les hausses de prix, les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 s'élèvent déjà à plus de 71 milliards d'euros au premier semestre 2023, en progression de 11% sur un an, selon un décompte provisoire de l'AFP arrêté le 28 juillet.

Au cours de la période comparable de janvier à juin 2022, les 33 entreprises de l'indice vedette de la Bourse de Paris ayant publié leurs comptes semestriels jusqu'ici avaient collectivement dégagé 64 milliards d'euros de bénéfice net part du groupe. Le chiffre d'affaires global semestriel de ces 33 groupes dépasse d'ores et déjà les 750 milliards d'euros, soit une hausse 4% par rapport la même période de 2022.

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 Des résultats au rendez-vous... grâce à l'inflation

Ce calcul de l'AFP ne prend pas en compte deux groupes, Pernod Ricard et Alstom, qui ont des exercices comptables décalés ne correspondant pas aux années civiles. Vivendi, remplacé au milieu d'année par Edenred au sein de l'indice de référence, a également été écarté de la liste.

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 « Malgré des attentes plutôt négatives, les résultats sont au rendez-vous pour les grandes valorisations, avec un impact plus faible qu'anticipé de l'inflation et du ralentissement de la demande », résume Christopher Dembik, directeur de la Recherche macroéconomique chez Saxo Bank.

La tendance générale à l'augmentation des chiffres d'affaires et des bénéfices s'explique par l'inflation, les sociétés ayant « réussi à répercuter leurs hausses de coût », estime Beatrice Hautefort, fondatrice de la fintech Scalens. Cette dernière pointe par ailleurs la « difficulté » pour les grands groupes d'augmenter les prix au rythme de l'inflation. Selon l'analyste, les entreprises avaient anticipé les difficultés à venir et mis de l'argent de côté en 2022, ce qui n'a pas été le cas en 2023 et a permis de gonfler les résultats.

Des reculs dans l'industrie, bonne performance de LVMH

La hausse agrégée masque néanmoins certains reculs, comme pour Eurofins, le géant des laboratoires d'analyse pâtissant de l'après-Covid avec un bénéfice en chute de 51% sur le premier semestre. Côté industrie, un secteur très exposé au coût de l'énergie, les bénéfices tombent aussi lourdement (-43%). ArcelorMittal a particulièrement souffert avec une chute de 63% du bénéfice net, pénalisé en outre par des prix des ventes des métaux moins favorables qu'en 2022 suite au déclenchement de la guerre en Ukraine.

Sur le premier semestre 2023, le secteur du luxe a vu ses bénéfices enfler de 18%, à près de 16 milliards d'euros, porté par la bonne performance de LVMH (+30% à près de 8,5 milliards d'euros) et malgré la déconvenue du groupe Kering, avec un bénéfice en baisse de 10%.

« Fin 2022, les analystes s'attendaient à un décrochage au niveau des ventes, notamment avec les difficultés en Chine, mais la réalité c'est que ce secteur monte toujours, ce qui démontre sa résilience », commente Christopher Dembik.

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 La reprise dans les transports

Pour le transport, l'heure était à la reprise, Michelin affichant un bénéfice en forte augmentation, à 1,2 milliard d'euros (+44,7%) tout comme Stellantis, qui dépasse les 10 milliards d'euros de bénéfice sur le premier semestre (+37% sur un an).

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Deux ans après un déficit historique, et un an après son départ précipité de Russie, Renault a de son côté poursuivi le redressement de ses comptes avec un bénéfice net de 2,1 milliards d'euros au premier semestre 2023, alors qu'il avait perdu de l'argent l'an dernier.

Seul Airbus voit son bénéfice plonger de 20% à 1,53 milliard d'euros, à cause des difficultés éprouvées par ses fournisseurs.

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Du cash pour continuer à investir

Pour le second semestre 2023, les sociétés à grosse valorisation disposent « de suffisamment de cash pour continuer à investir et pour faire face à la hausse du loyer de l'argent » qui dépend du taux d'intérêt, assure Christopher Dembik.

Jusque décembre, il faudra aussi s'attendre à de nombreux programmes de rachats d'actions pour Bénédicte Hautefort, ce qui permet de récompenser les actionnaires et de faire monter les cours de Bourse.

(avec AFP)

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Commentaires 11
à écrit le 31/07/2023 à 9:42
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Merci les serveurs , merci les stats et les calculs hyper véloce . Merci l'informatique et la fibre optique. plus un seul humain dans la bources plus une seul économiste qui dirige, tout est automatisé et optimise pour faire du profit et faire mont...

le 31/07/2023 à 20:27
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La Bourse est surtout le marché du capital d'occasion : c'est le poumon de nos entreprises, qui garantit leur financement de long terme et leur indépendance financière, à l'abri des prêts des banques et de l'endettement qu'ils représentent. Il n'y a...

à écrit le 30/07/2023 à 17:23
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Cool elles vont pouvoir rembourser immédiatement les PGE et se passer du CICE exploité pour gonfler les bonus des dirigeants.

à écrit le 30/07/2023 à 12:12
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"LVMH, Michelin et bien sûr Stellantis. Portés par les hausses de prix, les bénéfices nets cumulés des entreprises du CAC 40 s'élèvent déjà à plus de 71 milliards d'euros au premier semestre 2023" "tandis que l'industrie, plombée par le coût de ...

le 30/07/2023 à 19:32
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@Nawak. Voici le sens concédé au phénomène de la financiarisation. Ce processus s’inscrit dans l’histoire du capitalisme et touche au mode de "régulation" de l’économie (quelles sont les institutions qui structurent les rapports économiques ?) et à l...

à écrit le 30/07/2023 à 11:20
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Bein oui, l'inflation galopante se sont les deux faces d'une même pièce (la monnaie). D'un côté, elle érode la dette, dope la valorisation des actifs financiers et immobiliers en les décorrellant des fondamentaux (PER) et par effet mécanique, favoris...

à écrit le 30/07/2023 à 10:55
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Sacré Dembik. Eh oui, les riches sont résilients? C'est pour cela qu'ils sont riches. Étonnant, non!

à écrit le 30/07/2023 à 9:12
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C'est de nouveaux impôts en vue

le 30/07/2023 à 10:28
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@Lub: C'est à craindre, nos dirigeants (et nos députés) n'y trouvant que la possibilité de nouvelles dépenses.

à écrit le 30/07/2023 à 8:33
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Tout profite toujours à ceux qui possèdent et détruisent le monde en ronflant.

à écrit le 29/07/2023 à 22:04
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+11 % de bénéfices pour les entreprises su CAC40, contre +15.49 % sur le CAC40 en bourse Au 01 janvier. Vous suggérez qu'il est temps de vendre.

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