Royaume-Uni : la manipulation du marché des changes passible de prison

Le ministre des Finances britannique, George Osborn a annoncé jeudi vouloir durcir le ton contre "ces abus", qui font l'objet d'une enquête de l'autorité de contrôle britannique. Les règles auparavant adoptées pour le Libor seront désormais étendues à ces marchés.
L'intégrité de la City est importante pour l'économie britannique, a souligné le ministre des Finances du royaume-Uni, George Osborne. (Photo: Reuters)
"L'intégrité de la City est importante pour l'économie britannique", a souligné le ministre des Finances du royaume-Uni, George Osborne. (Photo: Reuters) (Crédits : Reuters)

Après les scandales qui ont secoué et secouent encore le milieu de la finance londonienne depuis 2012, George Osborn, le ministre des Finances britannique, veut restaurer "l'intégrité de la City". C'est pourquoi il a annoncé jeudi un tour de vis contre la manipulation du marché des changes, qui sera désormais passible, comme celle du Libor, d'emprisonnement:

"Je vais m'occuper de ces abus, m'attaquer au comportement inacceptable de quelques-uns et m'assurer que les marchés sont équitables pour les nombreuses personnes qui en dépendent", a-t-il déclaré.

Et d'expliquer:

"L'intégrité de la City est importante pour l'économie britannique. Les marchés fixent ici les taux d'intérêt des prêts immobiliers des gens, les taux de changes de nos exportations et de nos vacances et les prix des matières premières (utilisées) pour les biens que nous achetons".

Les banques étrangères également concernées

Des sanctions pénales allant jusqu'à la prison étaient déjà prévues dans le cadre des règles adoptées pour le Libor après le scandale de manipulation de 2012. Elles seront désormais étendues aux marchés des changes, des matières premières ou des instruments financiers à taux fixe.

Les nouvelles mesures concerneront également les banques étrangères présentes sur le territoire britannique. Une mission d'un an confiée à la Banque d'Angleterre et à la Financial conduct authority (FCA), le gendarme britannique des marchés, devra formuler des recommandations sur les moyens de restaurer et de renforcer l'intégrité des marchés londoniens.

Des règles spécifiques au marché financier britannique

Ces marchés seront donc désormais eux aussi réglementés, comme celui du taux interbancaire de référence, en durcissant de son côté son arsenal législatif. Mais le gouvernement britannique se tiendra à l'écart des règles européennes en la matière. Le Chancelier de l'Echiquier s'en est justifié:

"Nos règles seront aussi dures, voire plus dures que celles de l'Union européenne, mais préserveront une certaine flexibilité destinée à refléter les spécificités de l'important secteur financier du Royaume-Uni".

Son annonce intervient juste avant le discours annuel de Mansion House qu'il prononcera jeudi soir devant la communauté financière réunie dans la City de Londres.

Une enquête en cours

Une manipulation présumée du marché des changes est au centre d'une enquête de la FCA. Au printemps 2013, l'autorité avait indiqué avoir débuté des investigations, étendues depuis à d'autres pays, notamment à la Suisse et aux États-Unis.

Plusieurs grandes banques ont suspendu des cambistes dans le cadre de cette affaire que, selon les mots prononcés en mars par le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, pourrait être "aussi grave" que celle précédente de la manipulation du Libor.

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Commentaire 1
à écrit le 13/06/2014 à 11:40
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Des marionettes, ils ne feront rien

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