Bpifrance "harcèle les entreprises pour aller à l'international"

La banque publique d'investissement, qui a récupéré l'assurance export de la Coface, va accentuer son rôle d'accompagnement des PME et ETI à l'international. Reconduit à sa tête, Nicolas Dufourcq s'inquiète de notre déficit commercial et que seulement "une entreprise française sur deux" soit à l'international.
Delphine Cuny
Le patron de la Bpi se désole que les entreprises françaises soient frileuses à l'international.

Souvent perçue comme « la banque des startups », Bpifrance a bien d'autres métiers : le financement des PME, les garanties de prêts aux TPE, l'investissement dans des fonds et dans de grandes entreprises comme PSA l'an dernier. Elle en a ajouté un nouveau en 2017, l'assurance-export, reprise à la Coface, et l'international sera l'un de ses axes prioritaires cette année. Elle devrait réaliser 400 millions d'euros de crédit à l'exportation cette année, contre 186 millions en 2017 et 28 millions en 2016.

« Bpifrance est la banque de financement à l'international, ce sera confirmé par le gouvernement en février » a indiqué Nicolas Durfourcq, le directeur général, en dressant un bilan de l'année jeudi 1er février.

Reconduit à la tête de la Banque publique d'investissement, filiale à 50% de l'Etat et de la Caisse des dépôts, le bouillant VRP de la French Tech a indiqué que l'institution, qui a fêté fin décembre ses cinq ans, allait récupérer aussi l'activité et les participations de CDC International Capital, qui investit en partenariat avec des fonds souverains (qatari, chinois, coréen, qatari, saoudien) dans des entreprises se développant à l'international

« Le nouveau directeur général de la Caisse des Dépôts, Eric Lombard, a exprimé sa volonté de clarifier qui fait quoi. Bpifrance est de facto la branche entreprises de la Caisse des dépôts » a-t-il expliqué.

Bpifrance assurance export

[L'activité d'assurance export de la BPI. Crédits : Bpifrance]

Une PME sur 2 seulement à l'international

CDC International Capital avait par exemple investi dans Devialet, à travers le fonds Future French Champions aux côtés du fonds souverain qatari, dans un tour de table de 100 millions d'euros auquel la Bpi avait également participé. Société d'investissement multi-classes, CDC IC a aussi des participations dans Arc International, Ethypharm et Neovia. Le coût du transfert se fera « à la valeur d'actifs des participations » a précisé Nicolas Dufourcq.

Sur le terrain, « il y aura un délégué à l'international dans chaque direction régionale de Bpifrance » a-t-il indiqué. La BPI dispose désormais d'une « boîte à outils complète » pour accompagner les entreprises à l'international, y compris une « assurance prospection » (jusqu'à 30.000 euros de frais pris en charge pour une PME de moins de 50 millions d'euros de chiffres d'affaires, remboursés en cas de succès). Les navettes autonomes de Navya en ont ainsi bénéficié pour prospecter aux Etats-Unis et au Canada.

Encore faut-il qu'elles veuillent et osent aller à l'international.

« Notre déficit commercial est un drame annuel qui ne fait que s'aggraver. Ce n'est pas tenable. Avec l'Allemagne, il est fondamentalement industriel. A Bpifrance, on harcèle en permanence nos entreprises pour aller à l'international. Une PME sur 2 n'est pas à l'international et une ETI sur 2 non plus ! » s'est-il désolé.

Il a souligné que les grands contrats (aéronautiques, etc) étaient nécessaires, mais pas suffisants.

« Il faut que les grandes cathédrales industrielles françaises exportent toute leur production. C'était le cas de l'usine de Crolles quand j'étais président de STMicroelectronics. Les usines de Sanofi réalisent à elles seules 7 milliards d'excédent commercial » a-t-il relevé.

Delphine Cuny

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Commentaires 8
à écrit le 02/02/2018 à 15:33
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BPI France:le pipeau et l'inefficacite dans toute leur splendeur. Ah si, pour aller aux petits fours et boire gratos aux frais du viticulteur qui apres avoir rempli 2 lignes sur un dossier de 30 pages ecrites petit, avoir attendu environ 6 mois pour...

à écrit le 02/02/2018 à 13:22
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Il faudrait que chaque université française participe à la création d'une cellule de consultants à l'export composé pour chaque marché visé d'un expert politique, d'un expert économique, d'un expert culturel et d'un expert juridique. Il est temps val...

à écrit le 02/02/2018 à 11:58
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encore un machin qui coûte une fortune pour des résultats faibles . "a bpifrance on harcèle nos entreprises pour aller à l'export" faut être vraiment naze pour croire qu'un marché export se crée en claquant des doigts . à ce propos je m'interroge ...

à écrit le 02/02/2018 à 10:41
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PIPOT la BPIi est incapable de repérer les vrais entreprises qui font les produits de demain .Aller à l'international avec leur soit disant experts c'est aller au suicide Nous nous avons résolu le problème nous sommes allés en chine au travers du CA...

le 02/02/2018 à 11:51
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Et vous êtes qui ???

à écrit le 02/02/2018 à 10:15
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Tant que la France appliquera ses propres règles à l'étranger, on a aucune chance. Il faut jouer avec les mêmes règles que ses concurrents pour espérer gagner. L'instabilité géopolitique bien entretenue par l'occident n'incite pas à prendre des risqu...

à écrit le 02/02/2018 à 9:56
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Les multinationales française aux actionnaires évadés fiscaux ne servent absolument pas d'investissement viable et comme ils ponctionnent les finances publiques l'état n'a pas les moyens non plus d'investir pour les entreprises tout en continuant à s...

le 02/02/2018 à 13:01
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"il reste une solution il vous faut creer une multinationale en faisant le boulot vous meme........" Quelle idée incroyable ! "si vous ne le faites pas, c'est que vous voulez maintenir les gens au chomage," Voilà ! "alors quand le fn...

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