Banquiers d'affaires, votre avenir est en Chine !

A Pékin, le salaire des collaborateurs seniors des banques d'investissement grimpera de 42%, en 2012, à 236.000 euros en moyenne, selon le cabinet de recrutement Robert Walters.
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Avis aux banquiers d?affaires européens et américains, qui voient leurs bonus fondre et leurs salaires stagner. Si l?expatriation vous tente, votre avenir se trouve en Chine et, plus largement, en Asie émergente. Bref, dans des pays où les banques sont disposées à accorder des augmentations de salaires à... deux chiffres, cette année. Selon un rapport récemment publié par le cabinet de recrutement britannique Robert Walters, un collaborateur senior d?une banque d?investissement basée à Pékin peut prétendre à un bond de 42% de sa rémunération ?hors bonus s?il vous plaît ? en 2012, à 2 millions de yuans (236.000 euros), en moyenne. Un salaire qui, au passage, n?a pas à rougir de la comparaison avec les émoluments encore en vigueur à Wall Street, en 2011, à savoir 268.000 euros en moyenne.

500.000 suppressions de postes dans le secteur bancaire, à l'échelle mondiale

Si les banques de Chine, de Malaisie, d?Indonésie et de Thaïlande peuvent s?autoriser de telles largesses, c?est parce qu?elles ont été épargnées par la crise de la dette dans la zone euro et son corollaire, la débâcle des marchés financiers et le gel des fusions et acquisitions en Occident, au second semestre 2011. Débâcle qui a conduit les grandes banques internationales ? essentiellement européennes et américaines - à annoncer 500.000 suppressions de postes depuis septembre, selon les données de l?agence Bloomberg. Et à réduire les bonus, c?est-à-dire la part variable des rémunérations, de façon drastique. BNP Paribas a diminué les siens de moitié, au titre de 2011, et la Société générale les a réduits de 44%.

HSBC augmentera de 5% environ ses effectifs en Asie-Pacifique

Les banques de Chine et d?Asie émergente ont les coudées d?autant plus franches qu?elles ne sont pas concernées par la réglementation dite de Bâle III, qui contraint depuis septembre les établissements bancaires européens à se délester de pans entiers de leur activité, afin de renforcer leurs fonds propres. De plus, ces banques bénéficient d?un environnement macro-économique encore très favorable, avec des croissances du Produit intérieur brut (PIB) estimées par le Fonds monétaire international à 8,2% pour la Chine en 2012, à 5,4% pour l?Indonésie et à 4% pour la Thaïlande. Alors que le PIB des Etats-Unis progressera de moins de 2%, celui de la zone euro allant même jusqu?à fléchir, de 0,5%. Résultat, des banques étrangères fortement présentes dans ces pays se livrent là-bas une véritable guerre des talents. C?est le cas de la sino-britannique HSBC qui, si elle entend supprimer 30.000 postes, dans le monde, n?en projette pas moins d?augmenter de 5% environ ses effectifs en Asie-Pacifique, d?ici à la fin 2013, selon Peter Wong, à la tête de la division asiatique de HSBC.

Des augmentations de salaires de 20% à 30% pour les gérants de hedge funds

Les banquiers d?affaires ne sont pas les seuls financiers à avoir le vent en poupe à l?Est. A Pékin, les associés-gérants de fonds de capital-investissement peuvent tabler, en moyenne, sur une envolée de 19% de leur salaire, en 2012, à 438.368 euros, d?après Robert Walters. Mieux, ceux travaillant pour des « hedge funds » (fonds d?investissement spéculatifs) percevront des augmentations de 20% à 30%, selon le cabinet de recrutement Hays. Notamment grâce à l?ouverture, depuis le 1er octobre dernier, du marché chinois de la distribution de fonds aux banques étrangères.
 

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