La fièvre est redescendue d'un cran sur les marchés. Après un « vendredi noir » sur fond de craintes apparues jeudi dernier sur l'Omicron, un nouveau variant du coronavirus, les places boursières ont regagné (un peu) de terrain ce lundi. Ainsi, avec une chute de 4,75% vendredi, l'indice phare de la place parisienne, le CAC 40, reprenait 0,54% à la clôture alors que les marchés américains étaient plus franchement orientés à la hausse en fin d'après-midi.
Les investisseurs, du moins les fonds actions, ont profité de la forte baisse de vendredi pour reprendre un peu de risque sur les marchés actions à meilleur prix. Un scénario qui s'est d'ailleurs répété cette année déjà à six reprises, chaque consolidation, souvent provoquée par une actualité autour d'un variant, suscitant dans les jours suivants des achats à bon compte.
Toutefois, l'ampleur de la dernière consolidation a surpris. Elle tiendrait pour l'essentiel à des raisons techniques, notamment à des ventes massives d'options de la part des hedge funds, sans doute désireux d'encaisser leurs plus-values avant la clôture de leurs comptes, généralement fin novembre.
En revanche, les fonds « longs » en actions sont restés exposés et pourraient profiter de leur liquidité toujours très abondante pour investir. De plus, les enquêtes réalisées, notamment par l'agence Reuters, auprès des gérants soulignent des arbitrages des obligations (encore plus chères que les actions) vers les actions.
Volatilité dans les prochains jours
Reste que les prochains jours risquent d'être volatils. Le temps que les laboratoires confirment, ou non, d'ici une quinzaine de jours, l'efficacité de leurs vaccins face au variant « Omicron». En attendant, peu de stratèges de marchés remettent tout en question, les révisions à la hausse du consensus sur les résultats des entreprises (qui fait baisser mécaniquement la valorisation des actions exprimée en multiple de résultats), la reprise de la consommation et de l'investissement ou le soutien des banques centrales, même si elles sont engagées dans un ralentissement de leur rythme d'intervention.
Les nouvelles inquiétudes sanitaires ont même permis de réduire sensiblement les anticipations de hausse des taux aux États-Unis, qui sont passées à trois hausses à deux hausses en 2022 à l'issue du programme de tapering (réductions des achats d'actifs) de la Fed.
« Le nouveau variant redonne du temps au président de la Fed, Jerome Powell », estime ainsi Jean-Jacques Friedman, directeur des investissements chez Natixis Wealth Management. De fait, le fameux principe « TINA » (there is no alternative) devrait toujours bénéficier aux actions alors que les obligations souveraines offrent toujours de très faibles rendements et que les marchés regorgent de liquidités. « Nous restons dans la logique d'acheter des actions sur des creux de marché », résume Jean-Jacques Friedman.
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