La néobanque Starling lève plus de 70 millions pour enfin se lancer en Europe continentale

La banque mobile, uniquement présente au Royaume-Uni pour le moment, revendique 1,25 million de clients particuliers et entreprises. Ce nouveau tour de table doit lui permettre de financer son expansion européenne, retardée par les incertitudes liées au Brexit, alors que ses concurrents Revolut, Monzo et N26 sont déjà bien installés sur le Vieux continent.
Juliette Raynal
(Crédits : Starling Bank)

La néobanque britannique Starling vient de finaliser une augmentation de capital de 60 millions de livres (soit environ 70,89 millions d'euros), tout juste un an après avoir levé 75 millions de livres (soit environ 85 millions d'euros). Cette opération porte le montant total des fonds levés par la banque en ligne à 323 millions de livres (environ 382 millions d'euros).

Ce nouveau tour de table a été mené auprès du gestionnaire d'actifs britannique Merian Global Investors (ex-Old Mutual GI), au capital de plusieurs grandes startups de la finance, dont la britannique Transferwise et la suédoise Klarna, devenue l'été dernier la fintech la plus valorisée d'Europe. Son investisseur historique, le milliardaire Harald McPike, participe également à cette augmentation de capital. A la suite de cette opération, l'équipe dirigeante et les salariés détiendront 20% du capital de la société, dont la valorisation reste confidentielle, précise le Financial Times.

Expansion européenne retardée par le Brexit

Cet argent frais doit permettre à Starling Bank de financer la croissance de ses services dédiés aux entreprises ainsi que son expansion internationale, prévue de longue date et retardée par les incertitudes liées au Brexit. La néobanque, dirigée par Anne Boden (ex directrice des opérations de la banque irlandaise Allied Irish Bank), prévoyait initialement de se lancer en Irlande, en Allemagne et en France dès 2019.

"Sans Brexit, nous aurions pu utiliser notre passeport pour nous étendre à travers l'Europe. Il est juste de dire que l'incertitude nous a retardés mais maintenant nous avons la certitude et nous sommes prêts à nous lancer", a indiqué Anne Boden au Financial Times.

Starling Bank a obtenu sa licence bancaire complète auprès du régulateur britannique en juillet 2016 et a lancé son appli mobile en 2017. Elle s'est récemment tournée vers le régulateur irlandais pour détenir un agrément qu'elle pourra ensuite utiliser dans l'ensemble des pays membres de l'Union européenne.

De redoutables concurrents

La jeune pousse, qui revendique 1,25 million de comptes actifs et plus de 1,25 milliard de livres sterling en dépôts, devra tirer son épingle du jeu face à des concurrents de taille, dont Revolut. Également basée à Londres, cette néobanque compte aujourd'hui plus de 10 millions d'utilisateurs à travers le monde et vise les 20 millions d'ici la fin de l'année au cours de laquelle elle prévoit un lancement aux Etats-Unis. Revolut devrait ainsi officialiser dans les jours à venir un tour de table XXL, qui pourrait la valoriser entre 5 et 8 milliards de dollars selon la presse britannique, contre 1,7 milliard de dollars lors de sa dernière levée de fonds de 250 millions de dollars en 2018.

Starling Bank devra également se démarquer de Monzo, une autre néobanque britannique qui a séduit 3 millions d'utilisateurs et chercherait à lever jusqu'à 100 millions de livres (environ 118 millions d'euros) ou encore de l'allemande N26, qui a récemment passé la barre des 5 millions de comptes actifs en Europe.

Juliette Raynal

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