Airbus en forme financière malgré des vents contraires

Si le constructeur a triplé ses bénéfices au troisième trimestre 2018, Airbus ne tient pas ses engagements de livraisons de ses appareils commerciaux, notamment l'A320neo. Le géant européen continue par ailleurs de souffrir avec l'A400M.
Michel Cabirol
Nos principales priorités opérationnelles continuent de porter sur les livraisons d'avions commerciaux et la sécurisation de la montée en cadence de production de l'A320neo, a expliqué le président exécutif d'Airbus Tom Enders.
"Nos principales priorités opérationnelles continuent de porter sur les livraisons d'avions commerciaux et la sécurisation de la montée en cadence de production de l'A320neo", a expliqué le président exécutif d'Airbus Tom Enders. (Crédits : Regis Duvignau)

Airbus est en forme financière en dépit de vents contraires. Le constructeur a triplé ses bénéfices au troisième trimestre 2018, à 957 millions d'euros (307 millions à la même période de l'année précédente). Sur les neuf premiers mois, la hausse est beaucoup moins spectaculaire (+ 4%). Le résultat net s'est élevé à 1,453 milliard d'euros (contre 1,398 milliard). Le chiffre d'affaires a progressé de 6 % sur les neuf premiers mois, à 40,4 milliards d'euros (contre 38 milliards). Une croissance essentiellement réalisée grâce à la hausse des livraisons des avions commerciaux avec 503 appareils livrés (contre 454 sur la même période en 2017) : 8 A220, 395 avions de la Famille A320, 31 A330, 61 A350 XWB et 8 A380.

"Nos principales priorités opérationnelles continuent de porter sur les livraisons d'avions commerciaux et la sécurisation de la montée en cadence de production de l'A320neo", a expliqué le président exécutif d'Airbus Tom Enders, cité dans le communiqué sur les résultats du troisième trimestre, publié mercredi.

Des vents contraires

Pourquoi des vents contraires ? Si Airbus maintient son objectif de livraison de 800 avions commerciaux en 2018, c'est désormais en incluant les quelque 18 A220 prévus en 2018 (nouveau nom de l'ex-CSeries de Bombardier dont il a pris le contrôle). Un véritable tour de passe-passe de la part du constructeur. Car ce n'est pas ce qui qui était prévu. Airbus Commercial Aircraft avait promis de livrer 800 appareils environ en 2018 mais sans comptabiliser les A220. Sans le dire vraiment, il a révisé ses objectifs à la baisse, notamment les livraisons d'A320neo. Comme l'avait révélé la TribuneAirbus subit actuellement des problèmes de production de son A321neo dans son usine d'Hambourg, en Allemagne. "Même si nous avons livré plus d'avions que l'année dernière à la même époque, il nous reste encore beaucoup à faire pour atteindre nos objectifs", a d'ailleurs expliqué Tom Enders.

En outre, Airbus ne semble pas encore totalement maîtrisé le programme A400M, qui a fat l'objet d'une nouvelle provision au troisième trimestre (7 millions d'euros, pour un total de 105 millions sur les neuf premiers mois). Pour autant, Airbus a estimé avoir "réalisé des progrès tangibles en ce qui concerne les capacités militaires et le plan de livraison et de rétrofit" (modernisation d'équipements existants). Mais le groupe a précisé que "des risques demeurent, notamment en ce qui concerne le développement des capacités techniques, la sécurisation de commandes suffisantes à l'export dans les temps, la fiabilité opérationnelle des avions, et tout particulièrement des moteurs, et la réduction des coûts par rapport au nouveau référentiel".

Par ailleurs, Airbus Helicopters souffre en dépit d'un chiffre d'affaires stable à périmètre constant (3,755 milliards sur les neuf premiers mois). Ainsi, le constructeur n'a livré que 218 appareils (contre 266 sur la même période en 2017). En revanche, les commandes progressent (230 contre 210). Enfin, la "compliance" (conformité des contrats et des affaires) coûte chère, très chère à Airbus. Le constructeur européen a évalué "un impact négatif de 109 millions d'euros lié à des coûts de compliance et autres". En parallèle, le groupe perd régulièrement des commandes pour respecter ces nouvelles règles strictes.

Un EBIT à 5 milliards d'euros en 2018

Avant fusions et acquisitions, Airbus prévoit toujours de réaliser un EBIT ajusté d'environ 5 milliards d'euros en 2018. Mais il prévoit également un flux de trésorerie disponible en baisse par rapport aux 2,95 milliards d'euros de 2017 avant fusions et acquisitions et financements-clients, en incluant notamment l'impact déjà anticipé d'environ 0,3 milliard de l'A220. Sur l'A400M, les discussions avec les pays clients sur un avenant contractuel progressent "un peu plus lentement que prévu", a précisé Tom Enders.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 01/11/2018 à 13:23
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Mais bon cette entreprise a des maux certain: Un manque dè fiabilitée dè la production militaire... Une déficiente de réalisation de prototype .... L'absence de réalisation non étatique .... Un probleme de retards de production....

le 02/11/2018 à 11:02
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On sent en vous un fin connaisseur de la maison, voudriez vous nous donner des exemples concrets quant aux maux que vous dénoncez?

le 03/11/2018 à 19:25
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L ´ A400 m retards de 3, 5 á 7 àns ... L'hélicoptère TIGER , probleme d'usure importànt des turbin'es , devrait être enlevé du service én Australie.... Il n'y a toujours pas de DRONE MÂLE malgré des besoins importànt én Europe .... Tous les devel...

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