Look Up Space, la startup qui veut sécuriser les activités spatiales

Un an après sa création, Look Up Space, qui veut sécuriser les activités spatiales et rendre l’espace durable, a réussi à collecter 14 millions d’euros, dont 7 millions de financements privés.
Michel Cabirol
La surveillance de l'espace est l'ambition de Look Up Space
La surveillance de l'espace est l'ambition de Look Up Space (Crédits : ONERA)

Les fées financières sont se penchées avec beaucoup de bienveillance sur le berceau de Look Up Space créée il y a seulement un an. Il faut dire que les personnalités qui ont lancé en juin 2022 cette startup, dédiée à la surveillance de l'espace - Juan Carlos Dolado, ancien chef du service surveillance de l'espace du CNES, et le général (2S) Michel Friedling, ancien commandant de l'espace - ont de quoi rassurer les investisseurs les plus inquiets dans le privé et dans le public. Dans ces conditions, Look Up Space a réussi à collecter 14 millions d'euros, dont 7 millions d'euros de financements privés, le solde étant des subventions publiques.

14 millions dans les caisses de Look Up Space

Située dans la banlieue toulousaine (Ramonville Saint-Agne), elle revendique avoir bouclé « la deuxième plus importante levée de fonds en seed round (amorçage, ndlr) en Europe pour une Space Tech et la plus importante à ce jour en France ». Le général Michel Friedling et Juan Carlos Dolado ont su attirer des personnalités comme Greg Wyler (E-SPACE), Hélène Huby (Urania Ventures), Gilles August (cofondateur d'August Debouzy) ou encore Jean-Baptiste Djebbari (ancien ministre des Transports) dans le tour de table mené par Audemus, CosmiCapital (Karista) et MIG Capital (Allemagne), avec le concours de Geodesic Expansion (France).

En outre, le gouvernement, avec des financements publics (7 millions) via France 2030 et le dispositif French Tech Seed, s'est engagé à soutenir le projet de Look Up Space pour la pérennité des activités spatiales et la souveraineté européenne.

« Cette levée de fonds va nous permettre de mener à bien notre stratégie de développement rapide et d'être très vite au rendez-vous des immenses défis auxquels la communauté spatiale et les acteurs publics sont désormais confrontés », a expliqué Michel Friedling, cité dans le communiqué.

Sécuriser les activités spatiales

Cette levée de fonds permettra à Look Up Space de développer d'ici à fin 2024 son
démonstrateur radar de surveillance de l'espace Sorasys, ainsi que sa plateforme de fusion et de traitement massifs de données multi-sources Synapse. « Nos algorithmes d'anticollision sont déjà implémentés sur la version béta de Synapse, notre plateforme numérique duale et hybride qui apporte de nombreuses innovations dans le traitement de la donnée de SSA pour des clients publics et privés » », a précisé Juan Carlos Dolado, cofondateur et CTO de Look Up Space. La startup, qui ambitionne de devenir à terme un leader mondial de la sécurité spatiale, veut sécuriser les activités spatiales. Cet enjeu est crucial pour les opérations spatiales civiles et militaires. L'augmentation des objets en orbite n'a cessé de s'accélérer depuis des années induisant des risques croissants de collision.

« Ces débris constituent une menace majeure pour les satellites et pour la pérennité des activités en orbite par le risque de collisions qu'ils représentent, à l'heure où le rôle de l'espace ne cesse de croître pour notre économie et notre souveraineté, ainsi que pour la compréhension des grands enjeux climatiques », explique la startup.

Selon la startup, on dénombre environ 7.000 satellites actifs en orbite aujourd'hui contre 1.800 en 2018, et plusieurs dizaines de milliers sont attendus d'ici à 2030 avec le déploiement de méga-constellations. On compte par ailleurs aujourd'hui plus de 34.000 débris spatiaux de plus de 10 cm dont plus d'un tiers n'est pas catalogué et ce nombre devrait doubler dans les 25 prochaines années selon l'ESA. Près de 1 million de plus de 1 cm ne sont pas détectés. « Cela nécessite de disposer de capacités précises et temps réel de détection et de suivi des objets spatiaux afin de préserver un espace durable, besoin accru par le déploiement de grandes infrastructures spatiales (stations spatiales publiques et privées, constellations) », explique-t-elle.

« Nous avons décidé de contribuer à résoudre ce problème. Look Up Space est une société engagée en faveur de la pérennité des activités spatiales en orbite, compte tenu de leur importance pour notre activité économique et notre avenir terrestre. En effet, l'avenir de la Terre se joue dans l'espace et l'avenir de l'espace se joue sur Terre, notamment pour contribuer à comprendre les enjeux climatiques », avait expliqué en mai au Sénat le général Friedling, premier commandant de l'espace.

Look Up Space souhaite développer une solution globale basée sur un réseau mondial de radars en bénéficiant de l'avantage stratégique des territoires d'outre-mer, et une plateforme innovante de fusion et de traitement massifs de données multi-sources pour permettre une surveillance permanente, temps réel, fiable (insensible aux conditions atmosphériques) et précise (détection d'objets de classe centimétrique) fournissant des données et services de sécurité spatiale pour des clients institutionnels et privés, civils et militaires. Pour répondre à ces risques et menaces, Look Up Space va compter au 1er septembre plus de 20 salariés provenant des entreprises françaises et européennes du spatial et du numérique les plus renommées (Atos, Thales...) mais également du CNES ou du ministère des armées français.

Michel Cabirol

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