Surveillance aérienne : nouveau contrat pour Thales en Irak

Après avoir vendu en 2020 à Bagdad un système de surveillance aérienne composé de quatre radars Ground Master 400, Thales va signer un nouveau contrat de l'ordre de 600 millions d'euros pour la vente de systèmes C4I équipés de radars de moyenne portée GM200.
Michel Cabirol
La France s'est également engagée à renforcer les capacités de défense de l'Irak.
La France s'est également engagée à renforcer les capacités de défense de l'Irak. (Crédits : Reuters)

Décidément Thales a une bonne connexion avec l'Irak. Après avoir vendu en 2020 à Bagdad un système de surveillance aérienne composé de quatre radars Ground Master 400 (GM400) pour un peu plus de 100 millions d'euros, le groupe de technologies français récidive. Selon nos informations, il va signer un beau contrat de l'ordre de 600 millions d'euros pour la vente de systèmes C4I équipés de radars de moyenne portée GM200. D'autant que les négociations sont terminées et le conseil des ministres et le Parlement irakiens ont approuvé cette acquisition, selon nos informations. Ce système C4I, un système d'informations et de communication pour le commandement et le contrôle des forces armées d'un pays, va servir à la surveillance aérienne militaire de l'Irak.

Par ailleurs, Bagdad  serait également fortement intéressé par le système franco-italien SAMP/T d'Eurosam (MBDA/Thales), le système sol-air moyenne portée/terrestre. Ce programme européen est destiné à assurer la défense terrestre de zone contre des menaces aériennes conventionnelles comme des avions ou des missiles de croisière. Il est également doté d'une capacité anti-balistique. Un contrat serait même envisagé en 2024. Cette acquisition, si elle se confirmait, passerait alors avant celle des Rafale, qui intéresse également Bagdad (14 appareils) prêt à renouer avec des avions de combat tricolores. L'Irak avait reçu des Mirage F1 à partir de 1981. Soit 121 sur 129 exemplaires, huit ayant été bloqués à la suite de l'embargo de 1990.

Partenariat stratégique

Paris et Bagdad ont signé fin janvier un traité de partenariat stratégique afin de renforcer les relations bilatérales entre les deux pays et d'établir un cadre formel et permanent pour nourrir une relation diversifiée et globale dans divers domaines de coopération. Dans ce cadre, la France s'est notamment engagée à préserver la souveraineté de l'Irak et à garantir la sécurité de son territoire, y compris son espace maritime et terrestre. Un engagement renouvelé récemment par Emmanuel Macron lors d'un entretien téléphonique du 29 août avec le Premier ministre irakien, Mohammed Chia Al-Soudani.

« Le Président de la République a réaffirmé au Premier ministre irakien le soutien de la France et l'attachement de notre pays à la souveraineté, à la sécurité et au pluralisme de l'Irak, ainsi qu'à son modèle de fédéralisme consacré par la constitution irakienne », a expliqué l'Élysée dans un communiqué.

La France s'est également engagée à renforcer les capacités de défense de l'Irak, en développant les compétences nécessaires, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, à travers les formations et les entraînements, et en facilitant l'acquisition par l'Irak d'équipements militaires français. Le Premier ministre irakien avait d'ailleurs souhaité en janvier renforcer la coopération bilatérale de défense avec la France. A cet égard, l'exercice ABABIL 1, qui s'est déroulé du 21 au 25 mai 2023, a réuni trois Rafale de l'armée de l'air et des F16 de l'armée de l'Air irakienne, sur la base aérienne de Balad, au Nord de Bagdad. C'est le premier exercice de haut niveau opérationnel entre les deux pays sur le sol irakien depuis les années 1980.

 A l'exception du contrat signé par Thales en 2020, le flux de commandes irakien en faveur des industriels français est extrêmement faible. Depuis 2013, les commandes de Bagdad s'élèvent à seulement 176,3 millions d'euros. Dans le même temps, la France n'a accordé que 118 licences d'exportation aux industriels français vers l'Irak depuis 2015.

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 21/09/2023 à 7:18
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Bonjour, oui qui achète effectivement... qui vas payé... Ensuite , ils me semblait que notre pays avez coupé les ponts avec ce pays...

à écrit le 18/09/2023 à 10:21
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Question : elle dit quoi à sa banque Thales, quand elle vend à un pays sous sanctions ? Elle coche la bonne case dans le formulaire ou elle "omet" de le dire ? Idem pour les aides de la BPI et son formulaire des pays sous sanctions ?

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