Grande distribution : Système U signe un contrat tripartite avec Biolait et LSDH d'une durée de cinq ans

Les Magasins U (Système U) viennent de renouveler pour cinq ans leur contrat tripartite avec Biolait, groupement de producteurs et premier collecteur de lait 100% bio et français, et la société LSDH pour leur approvisionnement en lait bio à la marque U. Ce nouvel accord se veut un soutien envers la filière bio affectée par une inflation galopante.
C'est en Vendée qu'a eu lieu ce mercredi 10 janvier le renouvellement du contrat tripartite pour la fourniture du lait biologique vendu à la marque U avec Biolait et la société Laiterie Saint-Denis de l’Hôtel (LSDH).
C'est en Vendée qu'a eu lieu ce mercredi 10 janvier le renouvellement du contrat tripartite pour la fourniture du lait biologique vendu à la marque U avec Biolait et la société Laiterie Saint-Denis de l’Hôtel (LSDH). (Crédits : Florence Falvy)

Direction le lieu-dit La Niraudière, au cœur du bocage vendéen, pour pousser les portes de la ferme du Gaec La Niro pilotée par trois quadragénaires. Cette ferme laitière familiale fait partie des 1.200 exploitations appartenant au réseau Biolait depuis 2016. « Deux ans plus tard, nous réalisions notre première collecte de lait bio », se souvient Nicolas Blanchard, installé depuis 2005 avant d'être rejoint par deux frères, Olivier et Vincent Arnaud. Aujourd'hui, ce trio exploite quasi 90 hectares, possède 54 vaches Montbéliardes et peut se vanter d'avoir une ferme « autonome et économe ».

Alors que les vaches nourrit au foin sont dans les étables depuis deux mois, c'est un tout autre événement qui se joue à quelques mètres de là en ce mercredi 10 janvier : le renouvellement du contrat tripartite pour la fourniture du lait biologique vendu à la marque U avec Biolait, le groupement de producteurs bio, et la société Laiterie Saint-Denis de l'Hôtel (LSDH) domiciliée dans le Loiret. Ce nouvel accord est conclu sur la base de 22 millions de litres de lait bio « 100% français » par an, soit l'équivalent de la production annuelle de 90 fermes. Il porte sur cinq ans, sur la période 2024-2029, contre trois ans lors de contrats précédents. « Un accord de cette durée dans notre métier est rarissime. Cela donne de la visibilité aux producteurs », se félicite Dominique Schelcher, le président-directeur général de Système U, quatrième acteur de la distribution alimentaire en France.

Un signe de soutien envoyé à la filière bio

« Cette journée est très importante symboliquement. Tout d'abord parce qu'elle concrétise une longue histoire démarrée en 2011. 13 ans plus tard, 280 millions de litres de lait bio à la marque U ont été commercialisés. Signer ce contrat est ensuite un signe de soutien à la filière bio qui est en difficulté en France aujourd'hui, avec une baisse des ventes à deux chiffres. Dans ce contexte, Système U ne se désengage pas. Le mot d'ordre : tenir et passer le cap. Cette signature est d'autant plus un symbole puisque nous sommes en pleine période de négociations commerciales entre les industriels et la grande distribution », poursuit Dominique Schelcher. Pour lui, signer un tel contrat c'est aussi « s'assurer dans le temps d'un approvisionnement de qualité ».

« Les produits Biolait résistent sur le marché et rencontrent beaucoup de succès. Notre lait est quasiment à l'équilibre », précise Dominique Schelcher.

A ses côtés, Nathalie Delagnes, éleveuse et présidente de Biolait depuis avril 2023, ne cache pas non plus son enthousiasme alors que la déprise laitière est profonde. Selon elle, ce partenariat engagé depuis 13 ans s'articule autour de valeurs que sont la transparence, le respect et l'équité. « Ce contrat de cinq ans est un engagement fort dans le moment que nous traversons et cela est apprécié du côté des producteurs. »

« Aujourd'hui cela fait 13 ans que ce partenariat perdure et nous sommes sur le bon chemin pour aller vers les 30 ans », déclare Nathalie Delagnes.

Emmanuel Vasseneix, président-directeur général de la Laiterie de Saint-Denis de l'Hôtel, souligne lui aussi un engagement partenarial « très fort » qui « donne de la vision aux producteurs » et est une preuve de « la reconnaissance dont manque le monde agricole ». Lydie Bernard, vice-présidente du conseil régional des Pays de la Loire et présidente de la commissions Agricultures, agroalimentaires, alimentation, forêt, pêche et mer salue quant à elle la démarche de ce contrat tripartite qui est un soutien à la filière bio. « Le monde agricole peut se réjouir d'un tel contrat », s'exprime-t-elle.

Établir un prix juste et rémunérateur pour les producteurs

« Dans ce contrat, il est écrit noir sur blanc que nous recherchons ensemble une juste rémunération des producteurs », prolonge Dominique Schelcher. D'après lui, ledit document contient divers critères de valorisation et d'indexation « conjointement définis », qui tiennent compte des coûts de production. « Ce contrat est signé pour cinq ans mais il sera rediscuté tous les ans pour tenir compte de l'évolution des données du marché », précise-t-il. Interrogé par La Tribune sur le prix d'achat, le patron de System U répond : « Cela relève du secret des affaires mais nous sommes aux alentours des 500 euros les 1.000 litres. »

Ce contrat entre Biolait, LSDH et les Magasins U fixe également des critères de qualité plus exigeants encore que le cahier des charges bio. En effet, « le lait U bio provient de fermes qui garantissent une alimentation 100 % française aux vaches et l'accès à des prairies 250 jours par an en moyenne. » À taille humaine, avec environ 52 vaches, ces fermes sont engagées dans la charte de bonnes pratiques d'élevage. Par ailleurs, 80% de leur surface sont des prairies, essentielles dans la lutte contre le changement climatique puisqu'elles jouent un rôle de puits de carbone et de réserve de biodiversité. À ce titre, Dominique Schelcher précise qu'un travail sera réalisé dans les cinq prochaines années pour mesurer l'empreinte carbone de chaque ferme qui fournissent du lait aux 1.700 magasins U.

« Il y aura des baisses de prix à partir du mois de mars »

Le renouvellement de ce contrat tripartite a lieu alors même que les négociations commerciales annuelles avec les industriels sont en cours. Elles doivent être conclues au plus tard le 15 janvier pour les fournisseurs réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires et au plus tard le 31 janvier pour les plus gros fournisseurs. Alors que Dominique Schelcher déplorait début janvier sur BFMTV « beaucoup d'attentisme » de la part de certains agro-industriels, il demande aujourd'hui à ce que les négociations avancent pus vite. « Il faudrait surtout qu'un grand nombre d'industriels soient plus raisonnables dans leur demande », indique-t-il, se disant toujours déterminé à faire baisser les prix dans ses magasins.

Alors à quand une baisse des prix dans les rayons ? « Soyons transparents avec les Français : les prix de l'alimentaire ne reviendront pas au niveau d'avant la guerre en Ukraine. Notre objectif est d'aller chercher des baisses de prix là où cela est justifié, c'est à dire là où les prix des matières premières ont baissé. » Concrètement « il y aura des baisses de prix à partir du mois de mars, notamment sur les produits à base de farine, certains fromages, les couches et conserves de légumes. Mais il y aura aussi quelques hausses que nous allons essayer de limiter au maximum », promet-il.

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Commentaire 1
à écrit le 11/01/2024 à 9:37
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"Biolait " LOOOOOOOOOOOOOOL !!!!!

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