PSA taille sévèrement dans ses effectifs en Europe

Après avoir lancé un nouvel avertissement sur ses résultats 2011, le premier constructeur automobile français envisage de supprimer 6.000 emplois l'an prochain en Europe. Le constructeur va investir 1,5 milliard d'euros au Brésil pour doubler sa production d'ici 2015.
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PSA Peugeot Citroën annonce une important coupe de ses effectifs en Europe. PSA  va supprimer 6.000 emplois l'an prochain en Europe, où les ventes du constructeur ont été pénalisées au troisième trimestre par des problèmes d'approvisionnement en vis et par la guerre des prix qui fait rage sur le segment des petites voitures.

Cette décision, présentée mercredi matin en comité de groupe européen réuni en session extraordinaire, vise à restaurer la compétitivité et la rentabilité de la division automobile, pour laquelle PSA a abaissé ses prévisions de résultats en 2011. Après ces annonces, les investisseurs soufflent le chaud et le froid sur l'action Peugeot.

Dans un communiqué, PSA a annoncé que 5.000 emplois de structure (commerce, marketing, informatique et recherche et développement) disparaîtraient en 2012, pour moitié des postes internes au groupe et pour l'autre des contrats de prestation externes, soit 10% des 50.000 emplois de structure de PSA. Dans la production, la baisse des effectifs est estimée à 1.000 postes.

Le premier constructeur automobile français n'a pas cité les pays les plus concernés par ces réductions de postes. PSA a présisé que les instances représentatives de chaque pays seraient informées et consultées sur les mesures envisagées et il n'a pas voulu préciser la ventilation géographique des suppressions de postes. Il ne s'est notamment  pas prononcé sur leur impact en France où le groupe employait en tout plus de 100.000 personnes fin juin. La veille, les syndicats avaient fait part de leur très fortes inquiétudes sur les usines d'Aulnay et de Madrid.

"2011 est marquée par de forts vents contraires pour le groupe et par un environnement sensiblement plus dur que ce que nous attendions", a expliqué Philippe Varin, président du directoire de PSA, au cours d'une présentation aux analystes consacrée aux ventes du troisième trimestre. "Cela nous conduit à accélérer et à amplifier nos plans d'action."

Après ces annonces, le ministre de l'Industrie Eric Besson s'est entretenu avec le président du directoire de PSA. "Lors de cet entretien, Philippe Varin a confirmé que, conformément aux engagements qui avaient été pris en septembre, aucun plan de départs volontaires n'était envisagé à ce jour", a fait savoir le ministre dans un communiqué. "Il a également précisé que les décisions annoncées aujourd'hui ne remettent pas en cause la présence industrielle en France du groupe PSA."

Deuxième avertissement sur ses résultats en trois mois

Le premier constructeur automobile français, et deuxième européen, a enregistré sur les trois mois écoulés une baisse de 1,6% du chiffre d'affaires de sa division automobile, imputable à un recul marqué des volumes sur le marché européen, notamment en Espagne et en Italie. Dans ce contexte, il a revu en baisse son objectif de résultat opérationnel courant de l'automobile, attendu désormais proche de l'équilibre et non plus nettement positif, ainsi que sa prévision de free cash flow annuel qui devrait maintenant être négatif et non plus proche de l'équilibre.

PSA signe ainsi son deuxième "profit warning" en trois mois. Fin juillet, il avait prévenu que le séisme japonais de mars et une hausse plus forte que prévu des coûts des matières premières pèseraient sur ses résultats au second semestre. Les ventes consolidées ont en revanche augmenté de 3,5% à 13,45 milliards d'euros sur le trimestre grâce à la performance de l'équipementier Faurecia, dont PSA est le principal actionnaire, ou de Banque PSA Finance.

Après avoir ouvert en nette baisse, l'action PSA prenait 1,4% à 17,305 euros vers 14h15, surperformant même le secteur européen de l'automobile (+0,45%).
"Le profit warning est pire que prévu, d'où la réaction en baisse à l'ouverture", commente un analyste sous couvert d'anonymat. "Mais ça fait longtemps que cet avertissement est attendu et beaucoup d'investisseurs (...) sont en train de se racheter maintenant que la nouvelle est dans le marché."

2012, dernière année du premier plan Varin

PSA mise sur sa montée en gamme pour réduire sa dépendance vis-à-vis du segment ultraconcurrentiel des petites voitures. Il mise aussi sur l'internationalisation de ses ventes pour diminuer son exposition à l'Europe, marché mature re-devenu atone depuis la fin des primes à la casse.
"La stratégie que nous mettons en place est clairement la bonne, mais il faut du temps pour qu'elle porte ses fruits; c'est logique, vous ne pouvez monter en gamme sur un simple claquement de doigts", a souligné le directeur financier Frédéric Saint-Geours au cours de la présentation aux analystes.
PSA a également rappelé que le nouveau fer de lance de sa gamme de petite taille, la Peugeot 208, serait commercialisée en début d'année prochaine. Elle succédera au tandem 207/206+ sur lequel le constructeur réalise ses plus forts volumes.

"Le chiffre d'affaires d'aujourd'hui a beau être globalement en ligne, le coût de la transition chez PSA, sans garantie de succès, c'est que le bénéfice de la branche auto en 2011 sera probablement inexistant", résume Michael Tyndall, analyste automobile chez Barclays, dans une note. Dans le cadre de son "plan de performance", porté par Philippe Varin moins de six mois après son arrivée à la tête de PSA, le groupe s'est fixé pour objectif 3,7 milliards d'euros de réductions de coûts et de gains d'activité sur 2010-2012.

Après avoir avancé plus vite que prévu la première année du plan, il a reconnu mercredi que l'objectif ne serait pas atteint en 2011 et qu'il lui fallait donc renforcer ses réductions de coûts de 800 millions d'euros l'an prochain.

Dès la mi-septembre, au salon de l'automobile de Francfort, Philippe Varin avait laissé entendre qu'il lui faudrait accélérer les économies. Le constructeur a répété par ailleurs que la question de la compétitivité des usines françaises - l'après C3 à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) n'est toujours pas tranché - restait posée sur le segment des citadines. PSA n'entend pas en revanche réduire les investissements qu'il consacre à son développement international, et a confirmé mercredi son intention de doubler sa production au Brésil ainsi que son ambition de réaliser les deux tiers de ses ventes hors d'Europe à l'horizon 2020.

Peugeot va investir au Brésil

Le constructeur va investir 3,7 milliards de reais (1,5 milliard d'euros) au Brésil pour doubler sa production d'ici 2015, a annoncé mercredi le ministre brésilien du Commerce et de l'Industrie Fernando Pimentel. Le patron du constructeur français en Amérique Latine, Carlos Gomes, a déclaré à la presse que le groupe souhaitait porter sa capacité à 300.000 véhicules. Il a ajouté que Peugeot lancerait huit nouveaux modèles au Brésil et étendrait son réseau de distribution.

 

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Commentaires 7
à écrit le 02/11/2011 à 11:13
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Psa veut licencier 6000 personne eu europe pour construire des usines bresil que fait le gouvernement pour eviter cela Le directeur de PSA peut encore se regarder dans un miroir apres avoir annoncer sa décision.

à écrit le 27/10/2011 à 15:16
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Avenir de Sevelnord (groupe PSA) : réunion publique à Hordain (Nord) samedi 29 octobre 2011, à 10 heures, salle Nelson Mandela. Dans le cadre des initiatives en cours pour défendre l'activité et les emplois de l'entreprise de construction automobil...

à écrit le 27/10/2011 à 13:45
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Et pendant ce temps Volkswagen surperforme. Conclusion ce n'est pas le marché qui n'est pas là mais bien le groupe Peugeot qui est mauvais. Des problèmes de vis...pitoyable

le 27/10/2011 à 14:22
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euh oui sauf que le groupe Wolkswagen si je ne m abuse c est Audi, Poshe, Skoda, Seat et Volkswagen entre autre.... Je suis curieux de voir les resultats de chaques entités d une part, et d autre part si Porsche et Audi, de meme que VW ont encore ...

à écrit le 27/10/2011 à 7:55
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Ce sont les prestataires français qui voient leur contrat s'arrêter à la fin de l'année. Les prestataires en off-shore sont épargnés par la mesure. Ceci concerne l'informatique. Les couts vont baisser mais la consommation française aussi ..... pardon...

à écrit le 27/10/2011 à 7:00
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Ce n'est pas grave, on n'achètera autre chose. Hors de question pour moi d'engraisser ces marques françaises qui construisent leurs poubelles à bas coût à l'étranger... Hors de question également de donner à nouveau de l'argent public à ces guignols ...

le 27/10/2011 à 7:43
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un français, stupide comme beaucoup de français... ça ne va pas très loin dans la réflexion comme commentaire!

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