Grève chez Tesla : un des syndicats suédois lâche du lest et autorise les réparations sur certaines voitures

Le syndicat suédois de la métallurgie, IF Metall, à l'origine de la grève qui touche Tesla depuis bientôt quatre mois, a annoncé qu'il autoriserait temporairement certaines réparations de voitures. Il demande toujours au constructeur de signer une convention collective sur les salaires, ce que l'entreprise américaine refuse.
La grève a démarré le 27 octobre 2023 dans dix ateliers Tesla à travers la Suède, menée par 130 mécaniciens avant de s'étendre.
La grève a démarré le 27 octobre 2023 dans dix ateliers Tesla à travers la Suède, menée par 130 mécaniciens avant de s'étendre. (Crédits : MIKE BLAKE)

Depuis le 27 octobre dernier, des ouvriers de Tesla en Suède sont en grève pour protester contre le refus du géant des véhicules électriques de signer une convention collective sur les salaires, base du modèle social du pays. Près de quatre mois après le début de ce mouvement, le syndicat à l'initiative de la grève, celui de la métallurgie, lâche un peu de lest.

« Alors que le conflit semble se prolonger, IF Metall propose une exemption temporaire. Elle aidera les propriétaires de Tesla qui ont été le plus durement touchés par le conflit », a-t-il déclaré dans un communiqué ce mercredi 14 février, soulignant que Tesla refusait toujours de signer la convention.

IF Metall a précisé les contours de cette exemption autorisant les réparations. Elle prendra effet le 19 février et s'achèvera le 30 avril. Elle ne concernera que les véhicules Tesla qui ne sont pas en état de rouler. Et ciblera les voitures d'une certaine ancienneté, et non celles réparées dans le cadre d'une garantie Tesla. En outre, elle ne s'appliquera qu'aux ateliers de réparation desservant plusieurs marques et non aux principaux ateliers Tesla.

Solidarité

La grève a démarré dans dix ateliers Tesla à travers la Suède, menée par 130 mécaniciens. Ceux-ci souhaitent contraindre le constructeur automobile de signer une convention collective avec les syndicats. Dans le pays, elles sont légion et couvrent près de 90% de tous les employés, garantissant salaires et conditions de travail.

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Du fait que Tesla n'a pas signé celle qui régit leur secteur, ses ouvriers ne bénéficient pas de convention collective. Et selon IF Metall, ils ont « des salaires inférieurs, ne bénéficient pas des mêmes assurances et ont des retraites inférieures » par rapport aux autres travailleurs de l'industrie.

« Nous avons essayé de négocier avec eux pendant plusieurs années pour parvenir à une convention collective mais ils ont refusé », avait déclaré fin novembre à l'AFP Marie Nilsson, présidente d'IF Metall.

Le conflit a par la suite pris de l'ampleur en s'étendant à une douzaine de syndicats, par solidarité, soucieux de protéger ce modèle. Avec notamment le soutien des postiers, empêchant la livraison des plaques d'immatriculation des nouveaux véhicules, et des dockers, bloquant ainsi le chargement et le déchargement des voitures dans plusieurs ports du pays. Le mouvement a même conquis le Danemark début décembre, rejoint par 3F, le plus important syndicat du pays. « Même si vous êtes l'une des entreprises les plus riches du monde, vous ne pouvez pas imposer vos propres règles. Nous avons des accords sur le marché du travail dans la région nordique, et vous devez les respecter si vous voulez diriger une entreprise ici », fustigeait alors son président, Jan Villadsen.

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Choc de culture

Malgré les jours qui passent, Elon Musk, le patron de Tesla, n'a pas cédé. Il a même tenté de prendre les choses en main en entamant, dès fin octobre, des poursuites contre l'État suédois en raison du refus des employés du secteur postal de livrer les plaques d'immatriculation de ses voitures neuves.

Un tribunal de district avait d'abord statué en sa faveur, l'autorisant provisoirement à récupérer les plaques d'immatriculation directement auprès du fabricant. Avant que la cour d'appel ne suspende cette décision quelques jours plus tard. Par la suite, un autre tribunal de district a rejeté la requête du constructeur.

D'ailleurs de tout temps, Tesla a constamment rejeté les appels à la syndicalisation parmi ses 127.000 employés dans le monde. « Je pense qu'il s'agit d'une sorte de choc entre la culture suédoise ou européenne et la façon américaine de faire des affaires », estimait il y a quelques mois Marie Nilsson.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 14/02/2024 à 21:07
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Il est inexact de dire qu'il y a plus d'une centaine de membres du personnel de Tesla qui sont en grève il n'y en avait que 8 ou 9 sur un effectif total de près de 200 les autres ne sont pas intéressés parce que contrairement à ce que l'article affir...

le 14/02/2024 à 23:19
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Alain b: suppôt de Musk ? Il vous a promo une Tesla haha .. Musk est un libertarien c est à dire le far west économique du plus fort comme ses prédécesseurs du 19eme siècle …

à écrit le 14/02/2024 à 21:06
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Il est inexact de dire qu'il y a plus d'une centaine de membres du personnel de Tesla qui sont en grève il n'y en avait que 8 ou 9 sur un effectif total de près de 200 les autres ne sont pas intéressés parce que contrairement à ce que l'article affir...

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