Les perturbations mondiales des chaînes d'approvisionnement qui ont provoqué des retards aux Etats-Unis et fait grimpé les prix ne devraient pas s'arrêter de si tôt. C'est en tout cas ce qu'a signalé dimanche le ministre américain des Transports, Pete Buttigieg, prévenant que ces problèmes continueront « l'année prochaine ».
Pour l'heure, la situation inquiète notamment à l'approche de Noël, certains experts prévoyant des pénuries massives pour les fêtes. Selon Pete Buttigieg, la situation est notamment liée à une demande en forte hausse, au moment où l'économie rouvre dans le pays. « Le problème est que même si nos ports traitent davantage [de marchandises] qu'ils ne l'ont jamais fait, des quantités record de biens arrivent, et notre chaîne d'approvisionnement ne peut pas suivre », a-t-il expliqué. Des dizaines de navires sont amarrés à l'extérieur des grands ports de Los Angeles et de Long Beach, sur la côte Ouest, dans l'attente de décharger leurs cargaisons.
« Ces deux ports représentent 40% de notre trafic de conteneurs [...] Ils opèrent désormais 24h/24. Ce n'est pas quelque chose de simple à faire du jour au lendemain, mais c'était un engagement fort », a rappelé le ministre américain, soulignant les mesures prises pour remédier à cet embouteillage.
Plan d'infrastructure porté par Joe Biden
Le président américain, Joe Biden, avait en effet annoncé le 13 octobre que les employés des ports américains, ainsi que ceux des plus grandes entreprises de transports et de distribution, travailleront désormais 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Reste qu'au-delà de cette mesure de court terme, le locataire de la Maison Blanche avait fait valoir que cette situation était la preuve de la nécessité de repenser les chaînes logistiques.
« Nous ne devrions plus jamais avoir à dépendre d'une seule entreprise, d'un seul pays ou d'une seule personne dans le monde. Particulièrement quand ces pays ne partagent pas nos exigences en matière environnementale ou sur le travail » avait-il déclaré.
Dans un tel contexte, Pete Buttigieg a plaidé pour trouver une solution durable. « Nous devons nous attaquer aux problèmes de long terme qui nous ont rendus vulnérables à ce genre de goulots d'étranglement », a-t-il insisté. « C'est pour cela que nous devons faire passer le plan d'infrastructures » du président Joe Biden, qui comprend des fonds pour les routes, les ponts et les transports publics, mais aussi pour réduire la congestion et les émissions à proximité des ports et des aéroports.
Ce gigantesque projet de loi d'infrastructure de 1.200 milliards de dollars fait relativement consensus au Congrès, mais la gauche du parti démocrate refuse de l'examiner avant d'avoir sécurisé un colossal plan de dépenses sociales, qui fait bien plus débat. Résultat : début octobre, la chambre législative avait reporté son vote, sans fixer la date de reprise des discussions.
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