bioMérieux va investir 300 millions d'euros sur cinq ans pour l'ensemble de ses sites de production

Le spécialiste français de la détection des maladies infectieuses bioMérieux va réorganiser sa gouvernance au 1er juillet. Il a présenté mardi un nouveau plan d'investissement de 300 millions d'euros sur cinq ans pour l'ensemble de ses sites de production dans l'Hexagone.
Très implanté dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, bioMérieux investit entre 12 et 13% de son chiffre d'affaires en recherche et développement.
Très implanté dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, bioMérieux investit entre 12 et 13% de son chiffre d'affaires en recherche et développement. (Crédits : Noel Bouchut)

bioMérieux, acteur mondial du diagnostic in-vitro, va dégager, dans le cadre d'un nouveau plan d'investissement, 300 millions d'euros sur cinq ans pour l'ensemble de ses sites de production dans l'Hexagone. Alain Giovinazzo, directeur industriel Europe, l'a annoncé à l'occasion d'une visite du site de production historique de bioMérieux à Marcy-l'Etoile, près de Lyon.

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Cette enveloppe sera consacrée à plusieurs projets, dont la construction d'un nouveau bâtiment dédié à la recherche et développement en microbiologie à La Balme-les-Grottes (Isère) ou encore le lancement de la fabrication d'enzymes sur le site de Marcy-l'Etoile pour sécuriser l'approvisionnement de ces matières premières stratégiques qui entrent dans les tests PCR. Les investissements liés à la démarche environnementale du groupe seront de l'ordre de 30 millions d'euros, soit 10% de l'ensemble des investissements prévus.

Une réorganisation de la gouvernance

Par ailleurs, à compter du 1er juillet, les fonctions de président et de directeur général qu'occupait depuis 2017 Alexandre Mérieux seront dissociées. Pierre Boulud, membre du comité de direction de bioMérieux depuis 7 ans, deviendra directeur général, tandis qu'Alexandre Mérieux sera président exécutif.

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« Une évolution naturelle », a souligné Alexandre Mérieux, présent à Marcy-l'Etoile. Cette décision lui permettra de « passer plus de temps sur les enjeux de stratégies d'acquisitions » et de « regarder les évolutions technologiques, mais aussi les évolutions des modèles de santé ». Il entend également s'impliquer davantage dans le choix des recrutements à des postes à responsabilité et dans la RSE.

Lutte contre la résistance aux antibiotiques

La réorganisation intervient à une période chargée pour la société familiale et dans un environnement de marché post-Covid. Grande nouveauté, l'entreprise créée en 1963 fait son entrée dans le segment des tests de diagnostics décentralisés, c'est-à-dire réalisés en dehors de l'hôpital, soit chez les médecins, soit directement chez le patient aux Etats-Unis. En cours de déploiement sur le marché américain, cette gamme de tests qui détectent en moins de 20 minutes plusieurs virus fréquemment responsables d'infections respiratoires (Spotfire), doit ensuite être lancée au Japon.

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Très implanté dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le groupe investit entre 12 et 13% de son chiffre d'affaires en recherche et développement. La lutte contre la résistance aux antibiotiques, grand enjeu de santé publique, concentre 80% de ces investissements. Un engagement qui s'est illustré l'an dernier par l'acquisition de la société américaine Specific Diagnostics, qui fournit un test de sensibilité aux antibiotiques.

« Il n'y a pas assez de nouvelles classes antibiotiques qui sont développées aujourd'hui. Ce n'est pas un focus très fort du côté de l'industrie pharmaceutique », ainsi « le diagnostic joue un rôle-clé » pour identifier le type d'infections et orienter les traitements en fonction de l'antibiorésistance des bactéries, souligne Alexandre Mérieux. Le groupe qui réalise 93% de son chiffre d'affaires hors de France, notamment 45% aux Etats-Unis, compte 4.200 collaborateurs sur le territoire national répartis sur neuf sites.

Des ventes qui progressent

Le groupe a vu ses ventes progresser au premier trimestre. Entre janvier et mars, l'entreprise a engrangé 906 millions d'euros de revenus, soit une hausse de 8,2% par rapport à un an plus tôt. bioMérieux a, à cette occasion, confirmé son objectif pour l'année 2023 : une hausse des revenus comprise entre 4% et 6%. Le groupe bénéficie notamment d'une forte progression (+32%) des ventes de sa plateforme BioFire - un système automatisé qui permet des résultats rapides - dans des applications qui ne concernent pas les maladies respiratoires. Cela comprend par exemple des kits de diagnostic des méningites.

Le principal point noir pour BioMérieux reste son activité de tests dits PCT - pour procalcitonine - destinés à distinguer infections bactériennes et virales. Comme lors des précédents résultats, elle s'inscrit en baisse, pâtissant d'un déclin persistant en Chine et aux Etats-Unis.

(Avec AFP)

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