Nucléaire : l'Autorité de sûreté valide le plan anti-fissure d'EDF

Le calendrier présenté par EDF mi-mars pour contrôler les soudures à risque de fissures dans ses réacteurs nucléaires vient d'être jugé « approprié » par l'Autorité de sûreté nucléaire. L'électricien s'est engagé à passer en revue 92% d'entre elles d'ici la fin de l'année. Des opérations qui n'entachent pas ses objectifs de production pour 2023, même si ses performances du premier trimestre ont été plombées par les grèves.
Au total, il y a 320 soudures suspectes dans les 56 réacteurs français. Parmi elles, 69 sont prioritaires, selon EDF.
Au total, il y a 320 soudures suspectes dans les 56 réacteurs français. Parmi elles, 69 sont prioritaires, selon EDF. (Crédits : Reuters)

Feu vert pour EDF. L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) s'est prononcée sur le plan de bataille de l'électricien français pour contrôler les tuyauteries jugées les plus à risque d'un nouveau type de fissures dans ses centrales nucléaires.

Pour rappel, le groupe fait face à une série noire depuis octobre 2021. Tout a commencé par la découverte d'une micro-fissure dans une de ses centrales les plus récentes et puissantes, un phénomène appelé « corrosion sous contrainte ». EDF avait été forcé de lancer un grand plan de contrôle et de réparations, revu en décembre dernier, qui a conduit à l'arrêt de nombreux réacteurs en pleine crise énergétique. Un programme de contrôle qu'EDF a encore dû réviser après la découverte d'une nouvelle fissure, très importante, dans une conduite du réacteur numéro un de la centrale de Penly, en Seine-Maritime.

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Un plan « approprié »

L'ASN a rendu public son avis dans un communiqué publié mardi 25 avril. « Mi-mars, l'ASN a pris acte de cette stratégie amendée, qui inclut un renforcement des contrôles sur les soudures réparées, tout en demandant que le dialogue technique se poursuive, afin de s'assurer de la pertinence du calendrier envisagé pour les contrôles sur les soudures prioritaires », a-t-elle rappelé.

« À la suite de ces échanges, l'ASN considère ce calendrier comme approprié », a fait savoir l'institution.

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L'Autorité précise que les « échanges techniques » avec EDF « ont porté plus particulièrement sur les réacteurs qui présentent (...) des soudures dont le contrôle est jugé prioritaire », soit le réacteur 1 de la centrale de Nogent-sur-Seine et le réacteur 2 de la centrale de Cruas. Des « mesures d'exploitation vont être mises en œuvre » sur ces deux réacteurs « jusqu'à leurs arrêts programmés, prévus en septembre 2023 ».

Ce matin, EDF a salué dans un communiqué le fait que l'ASN « a indiqué considérer approprié le calendrier envisagé pour les contrôles sur les soudures prioritaires ».

Un an pour tout contrôler

Au total, il y a 320 soudures suspectes dans les 56 réacteurs français. Parmi elles, 69 sont prioritaires, selon EDF. L'objectif annoncé est d'en contrôler 92% d'ici la fin de l'année. Les 8% restantes le seront début 2024 lors de l'arrêt prévu des réacteurs concernés.

Un calendrier confirmé par l'ASN : « 90% des soudures réparées, identifiées comme prioritaires par EDF du fait de leurs conditions de réparation, seront ainsi contrôlées avant la fin de l'année 2023, et l'ensemble de ces soudures le sera d'ici le premier trimestre 2024 ».

Malgré ces contrôles, le dossier « ne nécessite pas de modification de programmation des arrêts de réacteurs, que ce soit pour 2023 ou 2024 », expliquait en mars Régis Clément, directeur adjoint du parc nucléaire EDF.

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Des doutes sur la production 2023

Le groupe maintient d'ailleurs ses objectifs pour cette année. « À date, l'estimation de production nucléaire en France pour 2023 reste dans la fourchette 300-330 térawattheure (TWh) », explique-t-il dans son communiqué. Soit une plage légèrement supérieure à 2022.

Reste à savoir si l'électricien sera en mesure de la respecter. Car, au cours du premier trimestre, l'entreprise publique n'a produit que 84,9 TWh d'électricité nucléaire, contre 91,7 TWh à la même période l'année précédente, soit un recul de 7,4%. Une piètre performance qui s'explique par les baisses de charges et le retard sur les programmes de maintenance induits par les mouvements sociaux depuis le début de l'année.

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(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 26/04/2023 à 17:02
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Mettre le problème de manque de production est somme toute normal. C'est un peu gros quand on connaît la responsabilité du ou des gouvernements qui ont freinés les programmes de maintenance du parc nucléaire, en voulant limiter la part nucléaire à 50...

à écrit le 26/04/2023 à 17:01
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Mettre le problème de manque de production est somme toute normal. C'est un peu gros quand on connaît la responsabilité du ou des gouvernements qui ont freinés les programmes de maintenance du parc nucléaire, en voulant limiter la part nucléaire à 50...

à écrit le 26/04/2023 à 13:45
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nucleaire; le cauchemar franco-français qui ne s arrete jamais !!!!!

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