Le géant TotalEnergies a annoncé ce mardi 22 août la signature d'un accord avec CapeOmega Carbon Storage, filiale à 100% du groupe norvégien CapeOmega. Le contrat porte sur l'acquisition par TotalEnergies de la participation de 40% détenue par CapeOmega dans le permis d'exploration ExL004 pour du stockage de CO2 (projet « Luna »). ExL004 est opéré par le Norvégien Wintershall DEA Norge, qui détient une participation de 60%, a précisé l'entreprise française dans un communiqué.
« Cette transaction est une étape importante pour la croissance de notre activité de stockage de CO2 : sous réserve d'une exploration positive, ce permis pourrait permettre le stockage de plusieurs centaines de millions de tonnes de CO2, issus des secteurs industriels les plus difficiles à décarboner en Europe », a déclaré Arnaud Le Foll, directeur New Business - Neutralité Carbone du groupe, cité dans le communiqué.
« Situé à 120 kilomètres au large de Bergen (ville de l'ouest de la Norvège) par une profondeur d'eau de 200 mètres, le permis ExL004 couvre une surface de 453 km2 », précise le groupe. Il jouxte le permis d'un autre site de stockage de CO2 en développement, le projet « Northern Lights », détenu à parts égales par TotalEnergies, Equinor et Shell, et dont la première phase doit commencer l'année prochaine en 2024.
TotalEnergies investit sur plusieurs autres sites
L'entreprise française contribue au développement de plusieurs autres projets permettant le stockage du CO2 en mer du Nord, aux Pays-Bas, au Danemark et au Royaume-Uni, mais aussi en France.
TotalEnergies fait partie, avec Heidelberg Materials, Lafarge et Lhoist, des quatre opérateurs qui ont annoncé au mois de juillet le lancement d'un « projet d'envergure » de captage du CO2 sur des sites du Grand Ouest à destination de zones de stockage géologique permanent. Deux opérateurs gaziers prendront part au projet dénommé GOCO2 : GRT gaz et Elengy. L'objectif est d'« accélérer la décarbonation des sites industriels du Grand Ouest de la France, en complément d'actions d'évitement et de réduction des émissions de CO2 », ont expliqué les six partenaires.
En début d'année, la major pétro-gazière a aussi déclaré investir dans le stockage de CO2 au Danemark. Le groupe a affirmé en février avoir remporté deux permis pour explorer le potentiel de stockage de CO2 de deux sites danois en mer du Nord. Avec ce projet, l'énergéticien français souhaite emprisonner 5 millions de tonnes (Mt) par an à l'horizon 2030.
Le difficile processus de stockage du CO2
Le captage et stockage de carbone (« CCS ») sont des processus très coûteux qui consistent à capturer puis à emprisonner le CO2, principal responsable du réchauffement planétaire. Une fois capté et acheminé, le CO2 doit être injecté et stocké dans le sous-sol.
Les aquifères salins profonds, ou réservoirs d'eau salée non-potable, situés à de grandes profondeurs, ont été identifiés comme les seules structures géologiques présentant des capacités suffisantes de stockage massif du CO2, selon l'IFPEN Energies nouvelles, acteur de la recherche publique-privée dans les domaines de l'énergie, du transport et de l'environnement.
(Avec AFP)
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