Livraison de repas : Just Eat Takeaway contraint de se délester de ses livreurs en CDI

D'une promesse difficilement tenable sur un marché ultra concurrentiel, de recruter 4.500 salariés en CDI, à des effectifs réduits à peau de chagrin pour couvrir l'Hexagone... la société Just Eat Takeaway a revu à la hausse le plan de licenciement de ses livreurs.
(Crédits : ERIC GAILLARD)

Le mouvement de concentration dans le secteur de la livraison de repas continue de faire des victimes. Après avoir annoncé dès avril qu'elle allait mettre fin au contrat de 269 livreurs en CDI en France et de 23 à 30 postes dans les fonctions support, la société anglo-néerlandaise Just Eat Takeaway a finalement revu son plan à la hausse pour le marché français.

Alors que le groupe s'était différencié de ses concurrents en 2020 en annonçant salarier en CDI ses livreurs, le géant va se séparer de 350 livreurs en France et d'environ 40 postes dans les fonctions de support notamment en raison de la "dynamique difficile du marché" dans le pays.

"Des 4.500 CDI annoncés début 2021, il n'en reste pourtant déjà plus que 800 à 900", pestait déjà le syndicat Force Ouvrière en mai 2022. Au final, après ce nouveau plan, les effectifs sur la France pourraient donc tomber entre 400 à 500 salariés, soit plus de neuf fois moins que le plan d'embauches prévu il y a un an et demi.

Se maintenir à Paris

La réorganisation concerne désormais le service de livraison dans 26 villes françaises (et non 20 comme prévu auparavant), où "nous recherchons actuellement une autre solution", a précisé le groupe anglo-néerlandais auprès de l'AFP.

"Ce ne sont plus vingt villes que la direction veut fermer, mais bien 26, c'est-à-dire toutes, sauf Paris", a réagi la CGT.

La concurrence fait rage

Le groupe promet toutefois encore une "croissance durable et rentable". "À Paris nous continuerons à proposer ce service avec des livreurs qui sont nos salariés permanents", a souligné la porte-parole, tout en insistant que "tout cela est actuellement encore une intention et dépend des discussions avec les comités d'entreprise et les syndicats".

Depuis la crise Covid, couplée à la surpopulation dans les grandes villes, l'intérêt pour la livraison de repas ne faiblit pas. Selon une étude de l'IRI parue mi-décembre 2021, les dépenses liées aux achats de repas et de courses livrés à domicile se sont élevées à 10,7 milliards d'euros entre 2020 et 2021. Les plateformes assurant la livraison entre restaurants et particuliers (notamment Deliveroo ou Uber Eats), concentrent à elles seules 8,7 milliards d'euros de cette somme.

Aussi, tout l'enjeu pour ces acteurs, après qu'une pléthore d'acteurs se soit lancée (Take it Easy, Foodora, Stuart, Naofood...), est de capter cette manne. Just Eat a lui-même fusionné avec Takeway en 2020. Pour l'heure, le Britannique Deliveroo et l'Américain Uber Eats font la course en tête.

"Nous mettrons tout en œuvre pour soutenir les employés impactés tout au long de ce processus", a pour sa part assuré la porte-parole de Just Eat.

(Avec AFP)

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