Tourisme en Hauts-de-France : petite économie deviendra-t-elle grande ?

SÉRIE D'ÉTÉ. TOURISME, CULTURE ET PATRIMOINE DANS LES HAUTS-DE-FRANCE (2/3). Si évidemment les Hauts-de-France ne sont pas la première destination touristique à laquelle on pense, il n'empêche que l'économie touristique s'y développe progressivement. En partant pourtant de loin.
cette année encore, l'offre locale a été travaillée pour les habitants de la région. Ils vont, comme l'été dernier, bénéficier d'un tarif préférentiel pour passer une nuit dans un hôtel étoilé à Lille jusqu'au 31 août.
cette année encore, l'offre locale a été travaillée pour les habitants de la région. Ils vont, comme l'été dernier, bénéficier d'un tarif préférentiel pour passer une nuit dans un hôtel étoilé à Lille jusqu'au 31 août. (Crédits : Mission Attractivité Hauts-de-France CRTC)

Ce n'est pas une surprise. L'année 2020 a stoppé net la progression du tourisme dans les Hauts-de-France. Même si la plupart des hôtels avaient rouverts pour l'été, la fréquentation est restée largement en dessous de l'année précédente. « L'été n'aura pas sauvé la saison touristique 2020 dans les Hauts-de-France », constate l'Insee.

Dommage car l'année 2019 avait été la meilleure jamais enregistrée, avec 14,9 millions de nuitées (dans les campings, hôtels et hébergements collectifs), selon une étude du Comité régional du tourisme et des congrès. Force est de constater que tous les efforts pour marketer l'offre régionale ont semblé porter leurs fruits.

Il y a deux ans, la région avait ainsi enregistré 6,22 milliards de consommation touristique (soit 4 % du PIB régional), 14 millions de nuitées. Ce qui la plaçait alors au 9e rang des 13 régions métropolitaines (hors période Covid-19). Toujours loin devant la région Ile-de-France (22 milliards d'euros, 70 millions de nuitées hôtelières)... mais pas tout à fait dernière non plus !

Impact limité sur l'emploi

Avec un petit bémol : l'activité touristique semble contribuer de manière limitée à l'emploi. En 2017, selon l'Insee, le secteur pesait 52.700 postes salariés et non salariés, pour un maigre 2,6% des emplois régionaux (soit le taux le plus faible de France, juste derrière le Centre-Val-de-Loire, contre 4,1% de moyenne nationale). Peut mieux faire donc !

Mais la région part de loin. En 2010, une étude de la CCI Nord de France soulignait que si l'offre était belle et bien présente (avec 40.000 emplois), le Nord et le Pas-de-Calais souffraient plutôt d'un manque « de demande touristique extra-régionale ». Les deux départements totalisaient 5,5 millions de nuitées.

Ce contexte avait incité les forces économiques à opérer de grands investissements, qu'il s'agisse de l'implantation d'une antenne du Louvre à Lens, de la construction du Grand Stade de Lille ou du tourisme de mémoire, dans l'espoir notamment de capter une clientèle étrangère (essentiellement européenne). Tout en mettant l'accent sur la promotion du tourisme, notamment d'affaires, via le Comité régional.

Progression quand même

L'Insee vient justement de publier une étude sur le poids actuel du tourisme dans sa globalité : entre 2009 et 2017, il aura progressé quand même de 8,4%, soit 4.100 emplois supplémentaires. Même avec la pandémie, le chiffre d'affaires n'aurait baissé que de moitié en région, comparativement aux moins 70% de moyenne nationale : la proximité a joué à plein.

Aussi, cette année encore, l'offre locale a été travaillée pour les habitants de la région. Ils vont, comme l'été dernier, bénéficier d'un tarif préférentiel pour passer une nuit dans un hôtel étoilé à Lille jusqu'au 31 août. « Le dispositif rencontre un vif succès », note François Navarro, directeur général de la marque d'attractivité de la métropole lilloise Hello Lille.

Limiter les pertes

Si le tourisme intra-régional avait limité les pertes en 2020, il a été plus difficile de rattraper les choses en matière de tourisme d'affaires. « Avant la pandémie, les congrès, séminaires et autres voyages d'affaires représentaient 58% des nuitées hôtelières de la région Hauts-de-France. Sachant que le pourcentage atteint jusque 65% dans la Métropole lilloise et à Chantilly », avance Laurence Péan-Cousin, responsable du tourisme d'affaires et des marchés internationaux.

Idem pour les visiteurs internationaux, les 29% de clientèle étrangère enregistrés l'année dernière pourraient également se faire désirer cette année. Ils avaient totalisé 3,5 millions de nuitées en 2019, soit un quart de l'activité des hôtels et campings en 2019. A moins d'une très bonne surprise, cette fois ?

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Lire aussi :

1/3 Comment Lille et les Hauts-de-France ont marketé le tourisme nordiste

3/3 Les atouts insoupçonnés du tourisme dans le Nord

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