Frédéric Saint-Geours, des cabinets ministériels à la SNCF

Nommé président par intérim du conseil de surveillance de la SNCF, Frédéric Saint-Geours sera chargé d'arbitrer l'application de la réforme ferroviaire entre SNCF Mobilités et SNCF Réseau. Il occupait jusque là la présidence de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie, la plus grosse fédération patronale adhérente au Medef.
La présidence par intérim à l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie sera assuré par Jean Luminet, vice-président.

De PSA Peugeot Citroën à la SNCF. Ancien directeur général des marques du groupe automobile et président de l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM), Frédéric Saint-Geours, présidera par intérim le conseil de surveillance de la SNCF, à la suite du vote de la réforme ferroviaire. Sa nomination a été confirmée dimanche 30 novembre au Journal officiel.

Celui qui est également président du Groupe des fédérations industrielles (GFI) occupera cette fonction à compter du 15 décembre 2014 jusqu'à la date de nomination du président du conseil de surveillance. Il sera chargé de jouer les arbitres entre Guillaume Pepy, président de SNCF Mobilités et Jacques Rapoport, président de SNCF Réseau (RFF), et dont les mandats ont également été confirmés par l'arrêté.

Un énarque de gauche passé du public au privé

Fils d'un inspecteur des Finances et ancien président de la COB (le gendarme de la Bourse à l'époque), Frédéric de Saint-Geours a rapidement rejoint les ministères après sa sortie de l'ENA, franchissant d'abord les portes de l'administration du Ministère des Finances puis en tant que conseiller technique de Louis Mermaz, alors ministre des Transports. Dans une interview accordée à La Tribune en 2009 à l'occasion d'un portrait, son frère Jean-Philippe s'en amusait :

"En 1981-1983, nous sommes, mon père, mon frère et moi dans les cabinets ministériels. Mon père et moi à Matignon, mon frère au cabinet de Louis Mermaz à l'Assemblée nationale. On se retrouve ensemble dans les réunions interministérielles."

Devenu en 1984, directeur de cabinet d'Henri Emmanuelli chargé du Budget et de la Consommation, il arrête après l'expérience de la fonction publique. En 1986, ce proche de Laurent Fabius rejoint la famille Peugeot, avec l'appui de Jacques Calvet, alors patron du constructeur automobile, comme directeur financier. Il prend huit ans plus tard les rênes de la marque au lion, jusqu'en 2007, où il rejoint l'Union des Industries et Métiers de la Métallurgie, alors en plein scandale de la "caisse noire"; en tant que président. Rappelé en 2009 par Phillipe Varin, président du directoire de PSA, il restera jusqu'en 2013 au groupe automobile.

Ancien concurrent de Gattaz à la tête du Medef

C'est cette même année qu'il tente de prendre la présidence du Medef, dont il est déjà membre du Conseil exécutif, pour succéder à Laurence Parisot. Il s'incline toutefois face au patron en devenir, Pierre Gattaz et ce alors qu'il présidait l'UIMM. La plus grosse fédération patronale adhérente au syndicat avait préféré un profil plus "combatif" à celui qui est souvent décrit comme quelqu'un de "discret", voire "lisse".

Le 1er décembre 2014, au lendemain de sa nomination à l'entité SNCG de tête, la CGT-Cheminot, premier syndicat à la SNCF, a ainsi estimé que l'entreprise était désormais "présidée par le Medef". Si les autres syndicats n'ont pas d'a priori, le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, quatrième syndicat, mesure l'ampleur du travail qui attend Frédéric Saint-Geours: il aura "à résoudre l'équation économique du ferroviaire, à la fois la question non résolue de l'endettement et celle du financement de l'infrastructure".

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