Brittany Ferries se rapproche de ses résultats d'avant-crise, mais « plus lentement » que prévu

Durement éprouvée par la crise du Covid-19 et le Brexit, la compagnie maritime « renoue avec des résultats se rapprochant de 2019 », avant la pandémie. Reste que le rythme est « plus lent qu'initialement prévu ». En cause selon Brittany Ferries, une baisse sensible du pouvoir d'achat des Britanniques et la politique low cost de ses concurrents.
L’avenir proche apparaît toutefois assez dégagé pour Brittany Ferries. Pour la haute saison 2023, les réservations sont en hausse de 12% par rapport à celle de 2022.
L’avenir proche apparaît toutefois assez dégagé pour Brittany Ferries. Pour la haute saison 2023, les réservations sont en hausse de 12% par rapport à celle de 2022. (Crédits : Reuters)

Brittany Ferries reprend des couleurs. Entre novembre 2022 et mars 2023, la compagnie bretonne a transporté 55% de passagers en plus par rapport à la même période l'hiver précédent, soit près de 182.000 passagers. Elle a même retrouvé « plus de 65% de ses passagers » de l'hiver 2018-2019, comme précisé dans un communiqué publié ce mardi 6 juin. Avec les chiffres de cet hiver, la compagnie « renoue avec des résultats se rapprochant de ceux de 2019 ».

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Mais ce retour à la normale se fait à un rythme plus lent qu'initialement prévu. Si les performances présentées ce mardi sont en particulier portées par les lignes vers l'Irlande, avec une croissance de 171% depuis la France et de 201% depuis l'Espagne, les liaisons directes entre le Royaume-Uni et l'Espagne, elles, se tassent malgré une nette progression ces dernières années. De même, les lignes normandes renouent progressivement avec leurs étiages de 2019 quand celles bretonnes sont à la traîne.

Même constat dans les projections données par la compagnie. Son avenir proche apparaît assez dégagé pour la compagnie : pour la haute saison 2023 (avril-octobre), les réservations sont en hausse de 12% par rapport à celle de 2022. Elles se montent ainsi à 1.224.120 à l'heure actuelle, contre 1.097.724 en 2022. Mais ces chiffres restent en deça de ceux de 2019.

Une concurrence trop rude

Face à ce constat, Brittany Ferries avance plusieurs raisons pour expliquer cette situation. D'une part, depuis la France, la compagnie dit souffrir d'une forte concurrence et dénonce la « guerre tarifaire particulièrement offensive (qui) règne entre Irish Ferries, P&O et DFDS » sur le Pas-de-Calais, marquée, selon elle, par le « dumping social » de certaines compagnies.

« P&O et Irish Ferries ont les moyens d'une politique low cost, véritable distorsion de concurrence qui grève le retour à la croissance d'une compagnie telle que Brittany Ferries, premier employeur de marins français », regrette la compagnie bretonne basée à Roscoff (Finistère).

D'autant qu'« une baisse sensible du pouvoir d'achat des Britanniques (...) se fait sentir sur plusieurs lignes transmanche », constate-t-elle.

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CMA CGM au capital

Concernant le fret, l'hiver dernier, l'activité de Brittany Ferries a « continué de s'infléchir avec un marché global transmanche en baisse de 20% par rapport à 2019 et de 8% par rapport à 2022 », note l'entreprise.

L'armateur français CMA CGM est entré à son capital en mars. Il a pris 12% des parts en convertissant en actions l'argent qu'il lui avait prêté en septembre 2021 pour se relever de la crise du Covid-19. Les deux entreprises avaient parallèlement conclu un « partenariat commercial » favorisant l'utilisation des espaces de fret disponibles à bord des navires de Brittany Ferries desservant le Royaume-Uni, l'Irlande et la péninsule ibérique. CMA CGM dit vouloir « participer au maintien de l'appareil industriel dans des secteurs stratégiques du transport en France ».

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Brittany Ferries a clôturé son exercice 2022 sur un bénéfice de +22,6 millions d'euros, pour un chiffre d'affaires de 444,7 millions d'euros. Beaucoup mieux que les 202,4 millions d'euros de chiffre d'affaires de 2021 et pas si loin des 469 millions d'euros de 2019. La compagnie a transporté en 2022 1,84 million de passagers sur l'année, soit près de quatre fois plus que l'année précédente. En 2019, ce chiffre était de 2,5 millions.

(Avec AFP)

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