La Nouvelle-Calédonie tente de sauver ses deux compagnies aériennes

Les deux compagnies aériennes de Nouvelle-Calédonie, internationale et domestique, ont enregistré des pertes de plusieurs millions d'euros depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19. Pour ne pas sombrer, elles ont indiqué avoir sollicité des prêts garantis par l'État (PGE) français. Des réductions de leur masse salariale sont aussi prévues.
(Crédits : lasta29 - Wikipédia (CC BY 2.0))

Depuis cinq mois jour pour jour la Nouvelle-Calédonie est en quelque sorte « sous cloche ». Les vols réguliers internationaux au départ et à destination de l'archipel ont été suspendus le 20 mars dernier et le resteront au moins jusqu'au 24 octobre. Une mesure qui « doit permettre à la Nouvelle-Calédonie de continuer à maîtriser ses frontières dans le but de limiter le risque d'introduction du coronavirus », explique le gouvernement de ce territoire français du Pacifique sur son site internet. À ce jour, 23 cas de contamination au Covid-19 ont été recensés dans l'archipel depuis le 18 mars, dont aucun local. Le dernier remonte au 7 août.

Reste que cette quasi absence de vols a des répercussions directes sur les deux compagnies aériennes de la Nouvelle-Calédonie. Majoritairement détenues par la collectivité, Air Calédonie Internationale (ACI) et Air Calédonie (Aircal) affichent respectivement des baisses de trafic passagers de 91% et de 40%.

« Des mesures d'économie pour baisser la masse salariale de 20%, sans licenciement sec, sont en train d'être mises en œuvre et conditionnent l'obtention d'un PGE de 4,8 milliards CFP (40 millions d'euros) que nous avons demandé », a déclaré aujourd'hui à la presse Didier Tappero, directeur général d'ACI. La compagnie souhaite reporter le remboursement des billets d'avion, achetés avant la crise, par des avoirs. Le montant des remboursements a été évalué à 3 milliards CFP. De son côté, Aircal a sollicité un PGE avec une première tranche de 500 millions CFP (4,1 millions d'euros).

Lire aussi : Nouvelle-Calédonie: la Société Le Nickel, filiale d'Eramet, n'aura plus de trésorerie en fin d'année

Situations tendues

Depuis le début de la crise mi-mars, ACI enregistre des pertes mensuelles de 570 millions de francs Pacifique (4,7 millions d'euros), alors qu'elle n'opère plus que trois vols hebdomadaires vers Tokyo (escale pour Paris), deux vers Sydney et deux à destination de Wallis et Futuna, contre 24 vols par semaine auparavant. Un seul vol hebdomadaire Nouméa-Tokyo est ouvert aux passagers. Dans le cadre du renouvellement de sa flotte, ACI a décidé de différer la réception d'un Airbus A320neo de mai à novembre 2020 et d'un second, de février 2021 à septembre 2023.

Quant à Aircal, la compagnie domestique qui dessert notamment les îles Loyauté, prévoit un déficit de 1,2 milliard de francs Pacifique (10 millions d'euros) en 2020 et mise sur des économies, une hausse des tarifs et une contribution publique pour se maintenir à flot. « La fermeture des frontières calédoniennes et des autres pays de la région rend par ailleurs impossible la formation réglementaire des pilotes, dont les licences arrivent à échéance fin novembre, ainsi que la maintenance d'un de nos ATR », a en outre indiqué Samuel Hnepeune, PDG d'Aircal. Si aucune solution n'est trouvée, la compagnie pourrait se trouver dans l'obligation de cesser totalement son activité, a-t-il averti.

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Commentaires 4
à écrit le 21/08/2020 à 12:34
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"La fermeture des frontières calédoniennes et des autres pays de la région...." La Calédonie, sans "Nouvelle" devant, étant l'ancien nom de l'Ecosse, on se demande ce que ce pays du Royaume-Uni a à voir...

à écrit le 21/08/2020 à 11:13
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Une chose est sure le trafic aérien est voué à disparaître : propagation des pandémies, pollution au co2, diminution à terme de la production pétrolière et hausse concomitante du prix du jet fioul. Espérer qu’on arrive à le sauver, c’est croire en la...

le 22/08/2020 à 17:19
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C’est cela, oui ! Et en plus, la terre est plate.

à écrit le 21/08/2020 à 8:09
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C'est grotesque et désespérant quand à l'incompétence générale des décideurs mondiaux, la crise du covid fait encore rage, quand le bateau coule il faut d'abord sauver les passagers et l'équipage et non le navire dont on ne sait pas déjà si c'est pos...

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