L'été prochain, une nouvelle compagnie aérienne va faire son entrée sur le marché. Son nom : City Airlines, filiale de Lufthansa, le premier groupe européen de transport aérien. « La nouvelle compagnie City Airlines débutera ses opérations à l'été 2024 (...) au départ des hubs de Munich et de Francfort », après avoir « obtenu son agrément en juin » dernier, a déclaré le groupe allemand dans un communiqué, ce mercredi 25 octobre.

Cette filiale doit permettre à la compagnie de « renforcer sa compétitivité sur le court-courrier » en Europe, et particulièrement les liaisons vers ses hubs de Francfort et de Munich, d'où partent des long-courriers, a-t-il ajouté. Ce segment est, pour l'instant, largement opéré par une autre filiale de Lufthansa, Lufthansa CityLine, dont la structure de coût est depuis longtemps jugée trop chère par la direction. Les deux filiales « continueront d'opérer en même temps ».

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Les futures embauches font déjà débat

Lufthansa, qui commencera le recrutement du personnel de cockpit et de cabine dès « novembre », a déclaré privilégier des « candidats avec de l'expérience ». Il cible notamment des pilotes anglophones et les « équipes de Lufthansa Cityline ». Selon la presse allemande, les anciens salariés de la filiale low-cost du groupe Germanwings, supprimée en 2020, pourraient aussi en bénéficier.

Cette stratégie est dénoncée par les syndicats, selon lesquels il s'agit d'un tour de passe-passe juridique, permettant à Lufthansa de réduire les coûts en embauchant des salariés déjà présents dans le groupe sous de nouveaux contrats moins avantageux socialement. Lufthansa assure de son côté ce mercredi vouloir négocier avec « les partenaires sociaux » sur les conditions de ces futures embauches qu'elle souhaite « compétitives ».

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Année record attendue

Le puissant syndicat de pilotes VC avait déjà dénoncé en août « les compagnies aériennes qui créent toujours de nouvelles filiales d'exploitation pour contourner ou réduire les conditions tarifaires ». L'organisation avait d'ailleurs obtenu cet été des hausses de rémunération pour les pilotes de Lufthansa, après un bras de fer un an et demi de négociations, ponctué de grèves, avec la direction. Le groupe avait accepté d'augmenter le salaire de quelque 5.200 pilotes de 17% au total sur trois ans. S'y ajoutent un versement unique de 3,75% du salaire fixe annuel, plafonné à 3.000 euros, et une amélioration de la rémunération variable basée sur les performances de l'entreprise. « D'un point de vue économique, cette issue n'est pas facile pour nous », soulignait Lufthansa.

Reste que, après deux années de crise liée à l'impact de la pandémie de Covid-19, Lufthansa est revenu dans le vert en 2022 et s'attend à réaliser cette année l'un des meilleurs résultats de son histoire. Le groupe a plus que triplé son bénéfice net au deuxième trimestre sur un an, à 881 millions d'euros, contre 259 millions au deuxième trimestre 2022. Son chiffre d'affaires s'est, lui, affiché en hausse de 17%, à 9,38 milliards d'euros, dopé par la hausse de la demande de vols passagers, qui a augmenté de 14% sur un an, et par les prix des billets, 25% plus chers qu'au deuxième trimestre 2019.

Lufthansa s'attend pour le troisième trimestre à un résultat opérationnel dépassant celui de l'année 2019 (1,3 milliard d'euros). Et pour 2023, il devrait atteindre 2,6 milliards d'euros, en hausse par rapport aux 1,5 milliard dégagés en 2022.

(Avec AFP)