RER métropolitains : chaque territoire devra contribuer au financement

La Première ministre Elisabeth Borne vient d'annoncer un plan de 100 milliards d'euros d'ici à 2040 rien que pour le transport ferroviaire, notamment pour créer des RER métropolitains. Aux côtés de SNCF Réseau, la Société du Grand Paris (SGP), l'établissement public qui construit le métro du Grand Paris Express, sera le pilote du chantier. Explications.
Dans une vidéo postée sur Youtube et relayée sur Twitter dans laquelle il répond aux questions des internautes, Emmanuel Macron, faisant, au passage, qu'il est petit-fils de cheminot, déclare, le 27 novembre 2022, que « le RER, ce n'est pas que sur Paris ».
Dans une vidéo postée sur Youtube et relayée sur Twitter dans laquelle il répond aux questions des internautes, Emmanuel Macron, faisant, au passage, qu'il est petit-fils de cheminot, déclare, le 27 novembre 2022, que « le RER, ce n'est pas que sur Paris ». (Crédits : Reuters)

Article publié le 24 février à 10h56, mis à jour le 24 février à 14h20 à la suite des déclarations de la Première ministre

« Un super objectif pour l'écologie, l'économie et la qualité de vie ». C'est en ces termes pour le moins enthousiastes que le président Macron avait annoncé, fin novembre 2022, un objectif de dix villes métropolitaines équipées en RER sur le modèle de la région-capitale. Objectif : réduire les trajets domicile-travail de banlieue à banlieue et, plus généralement, détourner les Français de la voiture individuelle.

Des paroles aux actes, la Première ministre, Elisabeth Borne, vient d'annoncer un plan de 100 milliards d'euros d'ici à 2040 rien que pour le transport ferroviaire, sur la base du rapport du Conseil d'orientation des infrastructures (un organe administrativo-politique inconnu du grand public chargé de plancher sur le sujet).

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 La Société du Grand Paris au coeur du dispositif

Le financement sera précisé dans les mois qui viennent. Au cœur de l'enveloppe qui devra être partagée par toutes les parties prenantes - collectivités territoriales, opérateurs et investisseurs -, se trouvent donc les désormais célèbres « RER métropolitains ». Aux côtés de SNCF Réseau, la Société du Grand Paris (SGP), l'établissement public qui construit le métro du Grand Paris Express, sera le pilote du chantier. Pour cela, l'Etat s'apprête à « prendre des dispositions législatives » pour modifier la structure de la SGP, explique Matignon dans un brief presse organisé juste avant le discours.

Serait-ce l'acte de naissance de la nouvelle filiale de l'établissement public d'Etat annoncée en mai 2022 et visant à « conduire des études en vue de la réalisation d'autres projets d'infrastructures », et précisément expertiser des projets se situant au-delà de la maîtrise d'ouvrage du métro francilien ? Les services de la Première ministre font en effet savoir que la Société du Grand Paris, également compétente en termes d'aménagement du territoire et d'intermodalité, jouera le rôle de « coordinateur » pour échanger avec les exécutifs locaux, projet par projet.

« D'ici au mois de mars, les préfets vont recevoir un pouvoir de négociation pour discuter avec les collectivités jusqu'au mois de juin. Nous allons utiliser les contrats de plan État-région (CPER), qui n'ont pas de partie mobilité aujourd'hui », précise Matignon.

« Pas de clé de financement universelle »

De même que le modèle de financement de la SGP, reposant à la foi sur des recettes fiscales dédiées - taxe sur les bureaux franciliens par exemple -, le recours à l'emprunt et des levées de fonds sur les marchés financiers -, sera « dupliqué » pour « ouvrir le champ des possibles », poursuit le cabinet d'Elisabeth Borne.

En clair, chaque projet de RER métropolitain pourrait faire l'objet d'une société de financement dédiée, comme c'est le cas pour le projet GPSO qui comprend la LGV entre Toulouse et Bordeaux. Par exemple, sa société de financement va recourir a une taxe spéciale d'équipement de quelques euros par an sur chaque foyer fiscal, ainsi qu'une taxe additionnelle reliée à la taxe de séjour.

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« Mais il n'y aura pas une clé de financement universelle pour tous les projets, ce sera du projet par projet en fonction des besoins remontés par les élus locaux », dessine l'entourage de la Première ministre.

Pour financer au global ce futur plan de 100 milliards d'euros d'investissement sur le ferroviaire, le gouvernement « va devoir trouver de nouvelles recettes budgétaires », prévient-on du côté de Matignon. Devraient être mis à contribution certains secteurs du transport « plus émetteurs de gaz à effet de serre », comme le transport aérien ou les sociétés d'autoroute, « compte tenu de leurs profits » pour ces derniers.

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Les élus franciliens demandent 4 milliards d'euros à l'État !

C'est l'union sacrée: la ville de Paris, le conseil régional d'Île-de-France et les sept départements franciliennes s'emportent, dans un communiqué commun, contre les « sous-investissements dans les infrastructures de transport depuis des années ». Et ce alors que « le réseau ferroviaire francilien transporte à lui seul 70% des voyageurs de la SNCF ».

Le précédent CPER, courant sur la période 2015-2022, d'un montant global de 10,5 milliards sur les transports collectifs, avait été exécuté à près de 120%, poursuivent Anne Hidalgo, Valérie Pécresse, Jean-François Parigi (77), Pierre Bédier (78), François Durovray (91), Georges Siffredi (92), Stéphane Troussel (93), Olivier Capitanio (94) et Marie-Christine Cavecchi (95).

C'est pour cela qu'à eux neufs, ils rappellent à l'État « leur volonté d'un engagement aussi ambitieux pour le futur plan État-région en matière de transport », qu'ils évaluent à 10 milliards d'euros sur 5 ans pour la période 2023-2027. La région s'engage à mettre 4 milliards d'euros et la Ville de Paris et les départements 2 milliards, soit 60% du total pour les collectivités locales.

« Alors que le mandat de négociation de l'État sur le CPER a déjà pris un an de retard, les collectivités attendent aujourd'hui de l'État qu'il prenne enfin ses responsabilités et des engagements financiers à la hauteur des enjeux, soit 4 milliards, c'est- à-dire 2 euros investis par l'État pour 3 euros investis par les collectivités », poursuivent-elles.

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Commentaires 12
à écrit le 25/02/2023 à 19:37
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n ayez crainte les annonces n' engagent que ceux qui les ecoutes/croient... aucune garantie des sommes bloquées -ou l'etat peut il trouver 100 milliards?- et puis le gouvernement suivant peut annuler tout cela ...la cour de comptes l'a rappelé en avr...

à écrit le 24/02/2023 à 19:04
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Bonjour, La mise en place de RER autour des grandes villes françaises me semblent importants.... Mais avant toute chose, ils faut développer les lignes de chemin de fer en périphérie des grosses agglomération.... ( Difficile avec les groupes de pr...

à écrit le 24/02/2023 à 17:32
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Pour rendre efficace le ferroviaire en France il faut de concurrence sur le rail et arrêté de mettre le bâton dans les roues des compagnies étrangères qui veulent opérer en France. La sncf avec son service calamiteux et sa bande de branquignols tout ...

le 24/02/2023 à 23:29
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Ras le bol des nez suif ils comme vous allez donc dans les pays dont sont issus «  la concurrence » étrangère voir comment dont les trains du quotidien : Espagne et Italie : c est bien pire que chez nous .. j ai pris les cercanias pendant 10 ans en ...

le 25/02/2023 à 19:40
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@Madame Brne ne soyez pas borné !: pour faire 1 analyse faut mettre son émotionnel de côté... et dissocier opérationnel d' investissement .n ayez crainte les annonces n' engagent que ceux qui les ecoutes/croient... aucune garantie des sommes bloquées...

le 25/02/2023 à 19:42
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@Madame Brne ne soyez pas borné !: pour faire 1 analyse faut mettre son émotionnel de côté... et dissocier opérationnel d' investissement .n ayez crainte les annonces n' engagent que ceux qui les ecoutes/croient... aucune garantie des sommes bloquées...

le 27/02/2023 à 11:45
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Attention tout de même les infrastructures ne seront jamais privatisées seul le trafic peut l'être .

à écrit le 24/02/2023 à 13:03
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"100 milliards d'euros c'est l'estimation fait par un organe administrative-politique." Doit on avoir peur ?

le 25/02/2023 à 19:43
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n ayez crainte les annonces n' engagent que ceux qui les ecoutes/croient... aucune garantie des sommes bloquées -ou l'etat peut il trouver 100 milliards?- et puis le gouvernement suivant peut annuler tout cela ...la cour de comptes l'a rappelé en avr...

à écrit le 24/02/2023 à 12:15
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La politique semble se résumer à des annonces ou des financements.. Pourraient-on connaître quelles sont les mesures pratiques, scientifiques, techniques c'est à dire quelle est la politique transport qui se dessine?

à écrit le 24/02/2023 à 11:31
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Offrir (bon ok, there is no free lunch) aux provinciaux la possibilité d'avoir la vdm des franciliens d'être mis en concurrence entre préfecture et sous préfecture, voire entre préfectures (souvent y a pas 50/60 km, c'est faisable), la joie des trans...

à écrit le 24/02/2023 à 11:00
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Vu les brillants résultats de l'industrie informatique française dans le passé CII , Bull j'ai de gros doutes quant à la présence de la France dans la compétition, et une improbable éventuelle pépite française sera vite contrainte de se vendre à un c...

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