Taxis volants : AutoFlight va tester ses appareils lors des JO 2024 à Paris

AutoFlight, fabricant d'eVTOL, des véhicules à décollage et atterrissage verticaux électriques, a signé un partenariat avec le Groupe ADP pour tester - sans passager - ses appareils lors des jeux Olympiques de 2024. Sa concurrente, Volocopter, fera de même, mais avec du monde à son bord. Jusqu'alors de niche, le segment des « taxis volants » se développe à vitesse grand V et attire des milliards d'euros d'investissement à l'échelle mondiale.
AutoFlight table sur une mise de ses eVTOL sur le marché pour le transport de personnes en 2027 en Europe.
AutoFlight table sur une mise de ses eVTOL sur le marché pour le transport de personnes en 2027 en Europe. (Crédits : BENOIT TESSIER)

C'est donc la région parisienne qu'a choisie AutoFlight pour entamer les vols tests de ses eVTOL, des véhicules à décollage et atterrissage verticaux électriques. Plus précisément le vertiport de Pontoise-Cormeilles-en-Vexin (Val-d'Oise), exploité par Groupe ADP, comme elle l'a annoncé ce jeudi 22 juin. Cet aéroport vertical offre une « infrastructure complète », selon le fabricant, à savoir une zone de décollage et d'atterrissage, un terminal d'accueil des passagers et des zones de contrôle.

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Fondée en 2017 en Chine, AutoFlight, dont le siège est à Shanghai, a son centre de recherche en Allemagne. L'entreprise, qui emploie environ 400 personnes, table sur une autorisation pour son eVTOL cargo ― pour le transport de biens matériels ― en 2024 en Chine, avant une mise sur le marché pour le transport de personnes en 2027 en Europe.

AutoFlight veut commencer par une production annuelle de 100 appareils, et indique avoir reçu des lettres d'intention portant sur 780 de ses eVTOL ― pour des aéronefs passagers et cargos ―, en particulier en provenance d'Asie et du Moyen-Orient.

Les projets se multiplient

AutoFlight n'est pas la seule entreprise sur les rangs des eVTOL. Pas de quoi inquiéter son patron pour autant. « Le marché sera si important pour la mobilité aérienne avancée qu'il y a de la place pour dix bonnes compagnies », a commenté à l'AFP Mark Robert Henning, directeur d'AutoFlight pour l'Europe. « Au départ, tous les acteurs des eVTOL doivent travailler ensemble ».

L'Allemande Volocopter a pris un peu d'avance et devrait effectuer des vols commerciaux elle aussi à l'occasion des JO de Paris l'été prochain. En revanche, elle transportera bien des passagers. Depuis 2021, l'entreprise effectue des campagnes d'essai de ses appareils « VoloCity » à l'aéroport de Pontoise, en partenariat avec Groupe ADP et la région Ile-de-France. La société tente actuellement d'obtenir la certification européenne qui lui permettra de voler et espère un feu vert de l'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA) au printemps 2024.

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Stellantis aussi accélère sur ce segment. Le groupe de construction automobile et la société américaine Archer sont passés dans la phase d'exécution de leur collaboration pour la production d'eVTOL, baptisé Midnight, capable d'emporter un pilote et quatre passagers avec des bagages. Une usine est en cours d'installation en Géorgie, aux États-Unis, avec un objectif de production d'environ 650 appareils par an. Une deuxième phase, qui n'a pas débuté pour l'instant, pourra permettre à terme d'aller jusqu'à 2.300 exemplaires par an. Stellantis a prévu d'investir 150 millions de dollars entre 2023 et 2024 dans ce projet, sous réserve de la réalisation de certains objectifs. United Airlines a précommandé 100 de ses eVTOL, pour plus d'un milliard de dollars.

Près de 9 milliards d'investissements ces deux dernières années

Marché de niche jusqu'alors, les eVTOL se développent à vitesse grand V. Pour la première fois d'ailleurs, un espace leur est consacré au salon de l'aéronautique et de l'espace du Bourget, qui se tient jusqu'à ce dimanche à Paris.

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Les investissements affluent ces dernières années. Selon une étude récente du cabinet d'études Deloitte, les eVTOL ont attiré 6 milliards d'euros d'investissements à l'échelle mondiale en 2021 et 2,7 milliards d'euros en 2022. « Il y a quatre ans, cela restait un secteur encore très exploratoire. Le marché s'est un peu consolidé, on a aujourd'hui de véritables prototypes, cela devient une réalité », analyse Jean-Louis Rassineux, responsable aéronautique et défense pour Deloitte.

Pour répondre à cette demande, les infrastructures aussi se déploient. Groupe ADP développe ainsi cinq autres vertiports en région parisienne : à l'héliport d'Issy-les-Moulineaux, Paris-Austerlitz, l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle, l'aéroport du Bourget et l'aérodrome de Saint-Cyr l'École.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 24/06/2023 à 12:18
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Quelle honte! Et cette Hidalgo qui se dit ' écolo' et enquiquinne tout le monde avec ses idées farfelues. Pauvres oiseaux ! Marre, ce n'est pas le moment d'envisager ce genre de choses. ça ne va pas dans le sens de ce que les humains doivent faire et...

à écrit le 23/06/2023 à 17:17
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Comme s'il n'y avait pas assez de nuisances à Paris....encore un caprice de riches qui rendre la vie encore plus désagréable à Paris

à écrit le 22/06/2023 à 23:39
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Toujours rigolo , ces eVtol. 15 projets sérieux, et coûteux, dans le monde, depuis 5 ans. Aucun ne vole.

à écrit le 22/06/2023 à 14:58
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"Couillonade"

le 22/06/2023 à 16:48
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Bravo pour votre commentaire particulièrement argumenté ... on voit le haut niveau de réflexion, comme d'habitude, que vos commentaires ont nécessité, et leur utilité pour le lecteur !!!

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