Grennevo freine son appétit d'acquisitions

À coups de rachats, le groupe de BTP a multiplié son chiffre d'affaires par 10 en dix ans. Dans le contexte actuel, l'heure est à la consolidation.

lorraine/btp

Grandir avec les autres ». Tel pourrait être le slogan du groupe de BTP vosgien Grennevo Constructions, qui a construit son développement par croissance externe, par petites touches ciblées. L'histoire démarre en 1999. Benoît Jourdain, ancien cadre du groupe Bouygues, veut devenir chef d'entreprise. Il rachète la société Noël à Golbey, une entreprise spécialisée dans la construction de bâtiments industriels et commerciaux. Deux ans plus tard, c'est Lesprit à Saint-Dizier qui rejoint la société vosgienne, puis les années suivantes Babbi dans la Marne, Philippe Bâtiment en Moselle, l'activité ouvrage d'art de la Spac, une filiale de Colas, et enfin tout récemment la société meusienne Chardot, spécialisée dans le bâtiment et le génie civil.

Avec ces acquisitions successives, Grennevo Constructions regroupe désormais 190 salariés et pèse 36 millions d'euros de chiffre d'affaires. « C'est dix fois plus qu'en 1999 », observe Benoît Jourdain, qui a toujours accompagné cette stratégie conquérante d'un respect des spécificités de chacun. « Un groupe qui se construit par croissance externe nécessite souplesse, cohabitation, et acceptation des différences. Quand je reprends une société dont le mode de gestion a fait ses preuves, je le conserve, même si ce n'est pas le mien », indique le dirigeant, qui, du coup, s'est taillé une jolie réputation dans la profession. « Il n'y a pas une semaine sans que je reçoive une proposition de rachat. Mais dans le contexte économique actuel, je préfère jouer la prudence. Aujourd'hui, Grennevo cherche davantage à consolider ses capacités de production qu'à les développer », indique Benoît Jourdain.

le choix de la location

Actif dans tout le quart nord-est de la France, Grennevo est désormais présent dans tous les métiers du bâtiment. « La moitié de l'activité est assurée dans le secteur du bâtiment industriel et commercial. Actuellement, nous construisons un centre commercial à Vitry-sur-Seine. La construction de bâtiments publics représente le quart de notre activité, principalement dans le milieu hospitalier. Le reste concerne les ouvrages d'art et hydrauliques, mais aussi les logements », explique le chef d'entreprise, qui développe depuis peu une activité de construction « clés en main ». « Cela correspond à une demande. Il y a des investisseurs qui veulent limiter le nombre d'interlocuteurs sur un chantier et qui cherchent des entreprises capables de tout chapeauter, de la conception au contrôle sécurité. »

L'autre originalité de Grennevo réside dans l'absence presque totale de matériel en propriété, « beaucoup trop lourd à gérer ». « On loue quasiment tout. C'est un peu plus cher, mais le matériel est toujours en état, et il n'y a pas besoin de main-d'?uvre pour l'entretien », souligne Benoît Jourdain, qui envisage prochainement de déménager les locaux du siège de son groupe dans les anciens bâtiments de Pomona, également à Golbey. « Des locaux qui seront plus adaptés aux besoins de l'entreprise », précise-t-il. n

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