Série spéciale électrique - Épisode 6
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C'est une réponse ultra-premium qu'Audi adresse au marché de l'électromobilité. La marque automobile allemande, arrivée tardivement sur le segment des voitures 100% électrique, a décidé de se positionner directement dans le haut du panier avec un immense SUV de 4,9 mètres. En réalité, il s'agit de la version coupée de l'E-Tron lancée quelques mois auparavant, en 2019.
Comme un Q3 Sportback
Contrairement à d'autres marques, Audi n'a pas saisi l'occasion de la technologie électrique pour s'essayer sur une nouvelle démarche stylistique. Au contraire, l'E-Tron s'inscrit totalement dans la gamme thermique sur le plan du design. Elle rappelle le Q3 Sportback, le SUV compact coupé aux lignes très agressives et sportives. Son point de gravité visuel parait très haut avec ses roues de 20 pouces, mais aussi avec ses lignes très verticales: un capot massif, un hayon orienté vers les cieux et ceint d'une signature lumineuse qui s'étend sur toute la largeur. Les flancs ajourés et le marche-pied ajoute à cette impression de hauteur. Impossible de ne pas s'arrêter devant un E-Tron Sportback aussi sportif qu'élégant, mais son agressivité pourrait l'affubler du statut de voiture "bling bling". Un véritable paradoxe pour une voiture 100% électrique, en général plus simple.
Et la profusion de luxe se poursuit à l'intérieur malgré une vilaine planche en plastique qui surplombe une belle baguette en bois posée à l'horizontale. Dommage pour le malheureux contraste. Il n'empêche, tout parait robuste et premium. On apprécie ainsi le toucher velours sur les portières. On retrouve les écrans tactiles: celui pour le contrôle de la connectivité (GPS, musique...) et un écran pour le contrôle de la température. Autre innovation notable: les rétroviseurs extérieurs devenus écrans à l'intérieur, extrêmement troublant sur la perception des distances et pas nécessaire quand un miroir remplissait jusqu'ici parfaitement cette fonction.
Un agrément soigné
Tout ça finit presque par nous faire oublier que nous sommes à bord d'une voiture électrique. L'E-Tron assure pourtant 446 km d'autonomie en normes WLTP, ce qui le place parmi les meilleurs du marché. L'agrément de conduite est également remarquable: douceur et précision de l'adhésion au sol, la véritable patte Audi. En revanche, la voiture est lourde, et cela se ressent notamment pour les petites manœuvres. Elle se montre même assez peu maniable en raison de son empattement mais également sa largeur (attention aux jantes). En outre, la récupération d'énergie nous a paru extrêmement minimaliste contrairement à d'autres marques où celle-ci est plus simple et plus intuitive.
En termes de prix, l'E-Tron est, sans surprise, dans la fourchette haute du marché de l'électromobilité. La version 50 (313 chevaux) coûte 74.500 euros, et 86.800 euros pour la version 55 (408 chevaux), sur le premier niveau de finition.
L'E-Tron remplit son rôle de voiture premium au design très abouti, quintessence du style Audi. Mais, finalement, cette profusion de technologies est en décalage avec l'esprit de l'électromobilité faite de sobriété. Mais puisqu'il faut convertir à l'électromobilité tous les types de conducteurs... Les plus récalcitrants au changement n'auront plus d'excuses.
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