Malgré « une année dramatique, une année hors-norme », selon la présidente Valérie Pécresse, l'Île-de-France s'est affirmée en 2020 comme « un refuge solide » pour les investissements directs étrangers (IDE). A la clé : 10.797 emplois créés, contre 9.660 en 2019. « C'est un nouveau record ! » s'est exclamée, ce 16 mars 2021, la présidente (Libres !) du conseil régional.
91 communes bénéficiaires
Entre l'année précédente et l'année dernière, la quantité d'IDE a pourtant diminué en Île-de-France, comme partout en France et dans le monde (- 33% à - 42%). De 415 investissements directs étrangers en 2019, la région francilienne en a recensé 336 en 2020. Dans le détail, 225 créations d'IDE en 2020 contre 321 en 2019, et 94 extensions d'investissements directs étrangers versus 111.
« Chaque IDE a apporté en moyenne 32 emplois en Île-de-France », s'est encore félicitée Valérie Pécresse.
« La région souffre mais n'est pas malade », a commenté le président (LR) de l'agence d'attractivité Choose Paris Region, Franck Margain.
« 91 communes ont bénéficié d'investissements directs étrangers en 2020 » a appuyé son directeur général Lionel Grotto.
Les deux-tiers de ces emplois ont été créés en dehors de Paris et même 40% en grande couronne : Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Val-d'Oise. Précisément, quatre projets sur cinq concernent des centres de décision, de recherche et développement (R&D) et de services aux entreprises. Le tout majoritairement dans les commerces, les nouvelles technologies et les sciences du vivant.
2021 et 2022 « en forte reprise »
Grâce aux Européens - 215 sur 336 investissements directs étrangers, dont un quart venant d'Allemagne - et aux Américains - un tiers - qui créent surtout des emplois dans l'industrie - deux fois plus qu'en 2019 - « la réindustrialisation de l'Île-de-France est une réalité qui se concrétise », a relevé la présidente du conseil régional. « L'attractivité, c'est de l'emploi, c'est une nécessité alors que le chômage risque de bondir », a-t-elle ajouté.
La Région ne décèle pas pour autant d'annulation de projets et parie sur « un rebond économique » sur le plan mondial comme en Île-de-France. « 2021 et 2022 seront en forte reprise. Je suis persuadé que les implantations seront plus riches en matière d'emplois », a déclaré Franck Margain, conseiller régional (LR) et président de Choose Paris Region.
En attendant, le Brexit aurait par déjà débouché sur le déblocage de 100 projets et la création de 50.000 emplois, de l'Autorité bancaire européenne qui s'est installée à La Défense au gestionnaire d'actifs BlackRock. « Ces transferts devraient s'intensifier en 2021. Nous continuerons de dérouler le tapis bleu-blanc-rouge à tous les investisseurs », a affirmé Valérie Pécresse.
1 emploi sur 6 dans une entreprise étrangère
La présidente cite ainsi le portail Smart Implantation qui permet d'identifier les terrains disponibles ainsi que la mise à disposition de 26 sites clés en mains « affranchis des contraintes administratives » et représentant 22.000 emplois potentiels sur 270 hectares. Ou encore la création de neufs lycées internationaux d'ici à 2023 dont le prochain ouvrira en septembre 2021 à Palaiseau sur le plateau de Saclay, mais aussi un « très beau projet de campus international » sur le triangle de Gonesse.
De la même manière que le conseil régional met sur la table des espèces sonnantes et trébuchantes : 13,8 milliards d'euros dans le cadre du contrat de relance Etat-région, 1 milliard consacré à l'enseignement supérieur et à la recherche dans le contrat de plan Etat-région (CPER) 2021-2027, 65 millions d'euros d'aides baptisées « PM'up relance industrie » d'un montant maximal de 800.000 euros... Ou encore 1,5 million d'euros pour le pacte quantique d'Île-de-France.
Invité à témoigner, le directeur stratégique d'Ericsson France, Viktor Arvidsson, qui a installé un centre de R&D sur la 5G à Massy (Essonne) avec 60 salariés, a promis d'embaucher 3.000 personnes d'ici à 2023. D'autant que selon la Région, 600.000 Franciliens travaillent déjà dans une entreprise étrangère, soit un emploi sur six dont un sur cinq dans l'industrie.
Parallèlement, l'Office européenne des brevets (OEB) a publié aujourd'hui son baromètre annuel de l'innovation. Si la France s'affirme comme le deuxième pays le plus innovant de par l'augmentation de son nombre de demandes de brevets (+3,1%), l'Île-de-France « confirme sa place de championne française » avec 6.507 demandes déposées en 2020 derrière la Bavière et devant les régions AuRA et Sud.
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