DMA : Epic Games (Fortnite)  s'en remet à l'UE pour faire plier Apple

Epic Games a demandé mercredi à l'UE d'appliquer rapidement son nouveau règlement majeur sur les plateformes numériques (DMA), après qu'Apple a mis un terme aux efforts de l'éditeur de Fortnite pour proposer une boutique d'applications alternative à celle du fabricant de l'iPhone. L'Europe a, en effet, inclus dans le texte de loi, entré en vigueur ce mardi, l'obligation d'autoriser les boutiques alternatives.
Le 2 mars, Apple a fermé le compte développeur d'Epic, nécessaire pour lancer une boutique sur ses appareils.
Le 2 mars, Apple a fermé le compte développeur d'Epic, nécessaire pour lancer une boutique sur ses appareils. (Crédits : Dado Ruvic)

La bataille judiciaire que mène Epic Games face à Apple se déplace en Europe. L'éditeur de Fortnite a, en effet, demandé mercredi à l'Union européenne  d'appliquer rapidement son nouveau règlement majeur sur les plateformes numériques (DMA), qui rentre pleinement en vigueur ce jeudi.

Ce texte de loi, qui entend réguler le pouvoir monopolistique des grandes plateformes, s'adresse aux « gatekeepers » (les Gafam (Alphabet (Google), Amazon, Apple, Meta (Facebook, Instagram) et Microsoft, ainsi que le chinois ByteDance, propriétaire de TikTok et le chinois ByteDance, éditeur de TikTok) désignés par la Commission européenne.

Les groupes ciblés devront désormais informer Bruxelles de toute opération de rachat qu'elle qu'en soit la taille. Surtout, ils devront garantir l'accès aux services de leurs concurrents, au lieu d'imposer par défaut leurs propres solutions : navigateur internet, service de cartographie, boutiques d'applications... Par ailleurs, les messageries instantanées WhatsApp et Messenger devront être rendues interopérables avec les services concurrents qui le demandent.

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Car, jusqu'alors, leur statut leur permettait jusqu'à présent de privilégier leurs propres applications en les mettant en évidence sur leur plateforme.

Lutte de longue haleine

Et si le DMA impose donc aux géants technologiques d'autoriser les boutiques alternatives, Epic affirme que sa première tentative d'introduire ses propres magasins sur l'iPhone a été rejetée. Car, depuis des années, Epic écume les tribunaux et démarche les autorités pour forcer Apple et Google à ouvrir leurs systèmes d'exploitation mobile, iOS et Android (installés sur l'écrasante majorité des smartphones), à des boutiques de téléchargement d'applications alternatives aux leurs.

« Nous considérons la décision d'Apple de nous empêcher de leur faire concurrence comme une tentative flagrante de mettre à genoux leur principal concurrent », a ainsi déclaré mercredi Tim Sweeney, PDG d'Epic Games, à la presse.

Dans sa lutte de longue haleine contre la marque à la pomme, le patron d'Epic s'en remet donc à la loi européenne qui impose aux géants technologiques d'ouvrir leurs plateformes à la concurrence. Le développeur de jeux vidéo veut aussi qu'ils cessent de prélever une commission importante sur les achats effectués par les utilisateurs (bonus, options de jeu, etc.).

L'application effective de cette loi donnera lieu à des batailles acharnées

D'autant que, le 2 mars dernier, Apple a fermé le compte développeur d'Epic, nécessaire pour lancer une boutique sur ses appareils. Le patron d'Epic a alors comparé l'attitude de la marque à la pomme à celle de « seigneurs féodaux installant les crânes de leurs anciens ennemis sur leur château » dans le but de « dissuader les autres » de s'exprimer.

Mais, de son côté, Apple a répondu que « la violation flagrante par Epic de ses obligations contractuelles envers Apple a conduit les tribunaux à déterminer qu'Apple a le droit de mettre fin (à l'activité d'Epic) à tout moment et à la seule discrétion d'Apple », selon les propos d'un porte-parole de la firme dans un courriel adressé à l'AFP.

L'UE attend « un changement de comportement »

Plus tôt dans la semaine, le groupe américain a, pour la première fois, été sanctionné pour des infractions à la concurrence. Le 4 mars, la Commission européenne lui a, en effet, infligé une amende de « plus de 1,8 milliard d'euros » pour « abus de position dominante » sur le marché de la musique en ligne. Bruxelles reproche au géant californien d'avoir « imposé des restrictions » pénalisant les services alternatifs d'écoute de musique en streaming au profit de sa propre application Apple Music. Un montant jugé « proportionné aux revenus mondiaux d'Apple et nécessaire pour être dissuasif », a indiqué l'exécutif européen.

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Apple, qui a décidé de faire appel, a estimé que cette sanction « a été prise en dépit de l'incapacité de la Commission à découvrir la moindre preuve crédible d'un préjudice causé aux consommateurs » et qu'elle « ignore les réalités d'un marché florissant, compétitif et en croissance rapide », a réagi le groupe californien.

 (Avec AFP)

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