Intelligence artificielle  : SoftBank Group envisage d'investir dans Mistral AI

Le géant technologique japonais SoftBank Group envisage d'investir dans Mistral AI, a rapporté jeudi l'agence Bloomberg en citant des sources proches du dossier. Microsoft avait, de son côté, déjà annoncé qu'il investirait 15 millions d'euros dans la pépite française de l'intelligence artificielle dans le cadre d'un partenariat avec cette dernière.
Créée il y a moins d'un an par d'anciens salariés français de Meta et Google, Mistral AI est déjà l'un des principaux champions de l'IA en Europe.
Créée il y a moins d'un an par d'anciens salariés français de Meta et Google, Mistral AI est déjà l'un des principaux champions de l'IA en Europe. (Crédits : Mistral AI)

Les vents sont toujours aussi favorables pour la plateforme Mistral AI. SoftBank Group envisage, selon l'agence Bloomberg, d'investir dans la pépite française de l'intelligence artificielle.

Le géant technologique japonais serait intéressé de participer à une prochaine levée de fonds de la startup qui devrait valoriser cette dernière plus de 2 milliards de dollars, selon ces sources. Les discussions sont toujours en cours et il n'est pas certain qu'elles aboutissent, toujours selon Bloomberg. Sollicités par l'AFP, ni SoftBank Group ni Mistral AI n'ont souhaité commenter ces informations.

Créée il y a moins d'un an par d'anciens salariés français de Meta et Google, Mistral AI est déjà l'un des principaux champions de l'IA en Europe. De son côté, SoftBank Group, espère jouer un rôle grandissant dans l'IA au niveau mondial, à coups d'investissements et de partenariats. Le groupe nippon est notamment le grand actionnaire d'Arm, champion britannique des architectures de microprocesseurs qui a été introduit avec succès à la Bourse de New York en septembre dernier.

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Un partenariat en cours avec Microsoft surveillé par la Commission européenne

Fin février, Mistrai IA a dévoilé un partenariat avec le géant américain Microsoft, permettant à la jeune pousse tricolore de rendre accessible son dernier modèle de langage sur la plateforme professionnelle Azure AI de Microsoft. Cette alliance incluait un investissement de la part de ce dernier 15 millions d'euros dans Mistral qui, en décembre, avait déjà levé 385 millions d'euros lors d'un deuxième tour de financement. Les Américains Nvidia et Salesforce faisaient partie des investisseurs, avaient alors confié des sources du secteur.

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Mais ce partenariat a attiré l'attention de la Commission européenne, le gendarme européen de la concurrence s'inquiétant de la domination du secteur crucial de l'intelligence artificielle par une poignée de firmes américaines. « Nous allons examiner » ce partenariat, a déclaré un porte-parole de la Commission européenne.

Plus largement, « la Commission examine les accords conclus entre les grands acteurs du marché numérique et les développeurs et fournisseurs d'IA générative » a-t-il rappelé.

Si l'institution le juge nécessaire, elle pourrait ouvrir une enquête formelle sur le partenariat avec Microsoft afin de prévenir un éventuel abus de position dominante du géant des logiciels.

Tout en proposant des offres payantes comme avec Microsoft, Mistral AI n'abandonnera pas le principe du libre accès au code, ou « open source », a néanmoins réaffirmé cette semaine la start-up.

La France investit actuellement trois fois moins en IA que les Etats-Unis en proportion du PIB

La France a ses champions de l'IA, mais elle doit investir sous peine de se laisser distancer. Selon le rapport du comité IA, remis mercredi à Emmanuel Macron, le pays doit débloquer cinq milliards d'euros par an sur cinq ans dans l'intelligence artificielle s'il veut faire jeu égal avec les Etats-Unis et la Chine, un « défi majeur ».

« C'est un effort réaliste », cette somme représentant 0,3% des dépenses publiques, a plaidé l'économiste Philippe Aghion, co-président du « Comité de l'intelligence artificielle générative », à l'issue d'une rencontre à l'Elysée, au cours de laquelle 25 propositions ont été présentées. « Malgré des efforts louables, la France investit actuellement trois fois moins en IA que les Etats-Unis en proportion du PIB », a-t-il rappelé.

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Encore récemment, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a insisté sur sa volonté de voir émerger « un modèle (...) qui soit propre à la France » et créateur d'emplois. À VivaTech, grand salon européen qui s'est tenu à Paris en juin, Emmanuel Macron avait, déjà, annoncé un plan de 500 millions d'euros pour développer l'IA française. Le prochain sommet international sur le sujet, que la France doit accueillir d'ici un an, aura vocation, selon les experts du comité, à poser les bases d'une « gouvernance internationale », autour d'une coalition mondiale d'acteurs privés et publics.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 16/03/2024 à 2:47
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Mécanisme photovoltaïque

à écrit le 15/03/2024 à 8:50
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Même le numérique se vautre déjà dans l'argent public, ça fait peine à voir tout ça. Notre économie est une imposture à l'image de nos dirigeants.

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