Le quatrième réassureur mondial Scor vient d'annoncer, via un communiqué, son intention d'exercer partiellement son option d'achat de ses propres titres auprès de Covéa, assureur mutualiste, devenu également un acteur significatif de la réassurance, depuis l'acquisition de Partner Re, en 2002. Cette option d'achat était prévue dans le cadre du protocole d'accord, conclu en juin 2021, pour mettre fin à toutes les poursuites engagées par les deux groupes, l'un contre l'autre.
Dans le détail, cette opération porte sur 9 millions d'actions, soit 5,01% du capital de Scor, au prix ferme de 28 euros par action, soit un montant de près de 260 millions d'euros. Le dernier cours de clôture, mercredi, était de 28,6 euros. Ces titres seront cédés ultérieurement à l'assureur BNP Paribas Cardif. De facto, Covéa perd le statut de premier actionnaire de Scor, avec une participation qui sera ramenée à 3,7%. Scor aurait pu racheter la totalité de la participation de Covéa (8,8% du capital), mais le réassureur a finalement décidé de laisser Covéa à son capital. Ces « opérations visent à normaliser l'actionnariat de Scor ».
Patrons emblématiques
Dans le protocole d'accord de juin 2021, il était également prévu la vente par Scor à Covéa d'un portefeuille de réassurance-vie aux Etats-Unis, pour un milliard de dollars. Il mettait fin à un affrontement entre les deux groupes, lorsque Covéa, principal actionnaire, a proposé au conseil d'administration de Scor, en août 2018, de racheter le réassureur au prix de 43 euros l'action, valorisant le groupe à 8,2 milliards d'euros.
Une offre qui a suscité aussitôt l'hostilité du conseil et de la direction de Scor et qui s'est vite transformée en une lutte féroce entre les dirigeants, Denis Kessler, emblématique patron de Scor, décédé en juin dernier, juste après avoir présidé sa dernière assemblée générale des actionnaires de Scor, et Thierry Derez, patron incontesté de Covéa.
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