De la nécessité pour Société Générale de restructurer sa BFI

Mandaté par les organisations syndicales, le cabinet d'expertise Secafi Alpha a rendu son rapport sur la pertinence des motivations qui poussent Société Générale à restructurer sa banque de financement et d'investissement. Des conclusions en demi-teinte.
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Les restructurations dans la banque de financement et d'investissement (BFI) de Société Générale se justifient-elles ? C'est la principale question à laquelle le cabinet d'expertise Secafi Alpha devait s'atteler, mandaté par les organisations syndicales de la banque dans le cadre d'un droit d'alerte. Et pour l'expert, la réorganisation de SG CIB est bien nécessaire compte tenu de la situation financière de cette activité. La CGT reconnaît même dans sa dernière lettre que "la direction générale ne pouvait pas attendre et faire le dos rond en attendant des jours meilleurs".
Les conclusions de Secafi seront discutées demain, mercredi 7 mars, lors d'une commission économique.

Certaines suppressions de postes difficiles à justifier

Par contre, l'expert émet notamment une critique sur le fait de recentrer la BFI sur un nombre restreint d'activités comme les dérivés actions et les matières premières.
"L'expert note aussi, comme nous le pressentions, que la baisse d'activités du front-office ne justifie que très faiblement les suppressions de postes dans la direction des opérations et la direction financière et comptable", relève la CGT. Selon le rapport réalisé en janvier par la direction du groupe, 175 postes seront supprimés à la direction des opérations et 153 à la direction financière et comptable.

La mise en ?uvre du plan social débutera le 2 avril

La direction justifiait ainsi les coupes dans les effectifs de ces métiers : "La baisse d'activité des fonctions productrices va se répercuter sur les fonctions support. En plus de l'impact direct de la diminution d'activité des producteurs français, les fonctions support basées à Paris vont aussi voir leur activité réduite par la réduction des activités américaines et asiatiques de SG CIB dont elles assuraient une partie du support". Au total, 880 postes seront supprimés en France, sous la forme d'un volontariat au départ, et 700 à l'étranger. L'ensemble du processus de négociations doit être bouclé le 23 mars, et la mise en oeuvre du plan social doit débuter le 2 avril.

Une rémunération variable quasiment divisée par deux

Par ailleurs, les bonus des opérateurs de marché dans la BFI seront en forte baisse cette année. Lors de la présentation des résultats, Frédéric Oudéa évoquait une diminution d'environ 44% de l'enveloppe pour l'ensemble du personnel de SG CIB. La décision a été communiquée en interne lundi 5 mars et doit encore être soumise à validation à l'autorité de contrôle prudentiel et au conseil d'administration.
Selon une communication du syndicat Force Ouvrière de la banque, l'enveloppe globale des rémunérations variables pour la banque de détail en France serait en augmentation de 6% et celle de SG CIB en baisse de 41%. La part variable sera versée aux salariés à la fin du mois de mars.

Malus en espèces, bonus en actions ?

Pour la CFDT, la baisse des bonus dans la BFI pourrait cacher une autre pratique : celle du versement de bonus sous forme d'actions. Le syndicat de François Chérèque réclame plus de transparence sur opérations : "depuis 2008, il existe un transfert du versement des bonus en espèces vers un versement en actions. Mais nous ne savons pas dans quelle mesure. La direction n'associe les syndicats qu'aux négociations sur les augmentations collectives".
 

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