Boeing 737 MAX : Spirit Aerosystems désormais visé par une enquête aux Etats-Unis

Le parquet général du Texas a ouvert une enquête visant Spirit Aerosystems, sous-traitant de Boeing, chez lequel « des problèmes récurrents sur certaines pièces » ont été repérés.
Boeing est en pleine tourmente après une succession de problèmes de qualité et de sécurité sur ses avions depuis plus d'un an.
Boeing est en pleine tourmente après une succession de problèmes de qualité et de sécurité sur ses avions depuis plus d'un an. (Crédits : Peter Cziborra)

Un sous-traitant de Boeing est dans le collimateur de la justice américaine. Le parquet général du Texas a ouvert une enquête visant Spirit Aerosystems qui manufacture les fuselages et d'autres grandes pièces rentrant dans la structure des appareils, dont l'avion vedette de Boeing, le 737.

« Des défauts apparents de fabrication ont conduit à de nombreux incidents inquiétants ou dangereux » sur des modèles de 737, a détaillé le procureur général texan Ken Paxton, dans un communiqué jeudi. Le 5 janvier, Boeing a frôlé la catastrophe quand une porte-bouchon s'est détachée en plein vol de la carlingue sur un 737 MAX-9 de la compagnie Alaska Airlines, ne faisant heureusement que quelques blessés légers. Plusieurs enquêtes ont été lancées, mettant en évidence des problèmes récurrents de « non-conformité ».

La justice demande maintenant à Spirit AeroSystems de produire « des documents correspondant au traitement des défauts dans ses produits », et outre le contrôle qualité, l'enquête s'intéresse aussi à son mode d'organisation et de direction.

« Je considérerai comme responsable toute entreprise qui échoue à garantir les normes légales requises et ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour m'assurer que les constructeurs prennent la sécurité des passagers au sérieux », a souligné le procureur Ken Paxton, dans son communiqué.

Boeing, qui avait déjà eu du mal à remonter la pente après deux crashs en 2018 et en 2019, est en pleine tourmente après une succession de problèmes de qualité et de sécurité sur ses avions depuis plus d'un an.

L'échec de Dave Calhoun, le patron de Boeing

L'enquête intervient quelques jours seulement après l'annonce du départ à la fin de l'année du directeur général de Boeing, Dave Calhoun. Le patron va quitter ses fonctions fin 2024, dans le cadre d'un remaniement annoncé lundi 24 mars à la tête de l'avionneur. Son successeur sera désigné ultérieurement.

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Un aveu d'échec : il était arrivé en janvier 2020 pour rétablir la confiance après les crashs des 737 MAX 8 des compagnies Lion Air et Ethiopian Airlines qui ont fait un total de 346 morts. Son prédécesseur, Dennis Muilenburg, avait été très critiqué pour sa gestion pendant cette crise.

Il n'est pas le seul à partir. Stan Deal, directeur de la division de l'aviation commerciale, est remplacé, avec effet immédiat, par Stephanie Pope qui travaille chez Boeing depuis près de trente ans. Elle a été nommée en décembre au poste tout nouvellement créé de directrice des opérations ce qui, selon des experts, la plaçait en bonne position pour prendre à terme la direction générale de l'avionneur. Par ailleurs, la présidence du conseil d'administration va revenir à Steve Mollenkopf. Membre du conseil exécutif de Boeing et ancien patron du fabricant de puces Qualcomm, il sera chargé notamment de trouver le futur patron de Boeing. Le 21 février, Boeing avait aussi annoncé le départ d'Ed Clark, vice-président et directeur général du programme 737. Il dirigeait également l'usine de Renton (Etat du Washington), près de Seattle, où est assemblé ce modèle.

Après l'incident du 5 janvier, l'Agence américaine de l'aviation civile (FAA) a lancé un audit sur le contrôle qualité du constructeur. Résultat : la cadence de production des 737 a été gelée par la FAA fin 2023 (38 par mois), alors que l'avionneur comptait poursuivre sa hausse jusqu'à 50 mensuels en 2025/2026. Problèmes de production et autres incidents ont provoqué le mécontentement des compagnies aériennes qui, faute de recevoir les avions commandés dans les temps, ont revu leurs programmes de vol pour 2024 et gelé des milliers de recrutements. Ainsi, le patron de Ryanair, Michael O'Leary a qualifié « d'indispensables » ces changements dans l'organigramme de Boeing

(Avec AFP).

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Commentaires 3
à écrit le 31/03/2024 à 14:31
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Pour la porte bouchon, Spirit n’a rien à se reprocher. Le dernier intervenant c’est Boeing. Cela sent le fusible !

le 31/03/2024 à 19:26
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Vous n'avez strictement RIEN compris... C'est vraiment fatigant de voir des commentaires de la aprt de "connaisseurs" aéronautiques... Pfffff

à écrit le 30/03/2024 à 9:53
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Ils tirent le fil discrètement els américains, tout ceci devrait se résoudre en interne mais on peut anticiper encore du remue ménage au sein de la direction et des actionnaires espérons le également même si comme d'habitude, responsables de tout ils...

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