Véhicules blindés : le ministère des Armées notifie à Nexter le programme CaMo (Belgique)

La direction générale de l'armement a notifié à Nexter le contrat portant sur le programme de Capacité Motorisée destiné à équiper de véhicules blindés l'armée de Terre belge.
Michel Cabirol
Le partenariat CaMo amorce une coopération militaire inédite entre les forces terrestres belges et françaises (doctrine, formation, soutien...)
Le partenariat CaMo amorce une coopération militaire inédite entre les forces terrestres belges et françaises (doctrine, formation, soutien...) (Crédits : Thales)

CaMo, c'est parti définitivement. La direction générale de l'armement (DGA) a notifié fin juin à Nexter le contrat portant sur le programme de Capacité Motorisée (CaMo) destiné à équiper de véhicules blindés l'armée de Terre belge. L'accord Intergouvernemental (AIG) autorisant le rapprochement des forces terrestres française et belge, nouvelle forme de partenariat stratégique est entré en vigueur le 21 juin. Cet accord prévoit la livraison par Nexter de 382 véhicules blindés multi-rôles (VBMR) Griffon et de 60 engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC) Jaguar à la composante Terre de l'armée belge. La Belgique investit dans ce programme 1,5 milliard d'euros.

Des Griffons défileront à la fête nationale belge

Le partenariat CaMo va bien au-delà de la livraison de véhicules blindés : il amorce une coopération militaire inédite entre les forces terrestres belges et françaises (doctrine, formation, soutien...) pour atteindre une interopérabilité maximale et permettre à la Belgique de se doter d'une brigade mécanisée moderne et parfaitement opérationnelle. Il comprend aussi des clauses, qui n'avaient jusqu'à présent pas été autant développées. C'est le cas notamment au travers d'actions de formation et d'entraînement en commun, ouvrant à l'armée belge le bénéfice des vastes terrains de manœuvre français, ainsi qu'une plus grande intégration de la gestion de la maintenance et des stocks de pièces détachées.

Ce partenariat étroit entre les forces terrestres belges et françaises constitue donc un élément stratégique du combat terrestre des forces armées européennes. Signe fort de cette coopération, deux Griffon français défileront le 21 juillet pour la fête nationale belge.

"L'armée de terre est naturellement et culturellement tournée vers l'international. On le dit trop peu. C'est pour renforcer son interopérabilité avec ses principaux partenaires que l'armée de terre développe des capacités intégratrices (CaMo, Main Ground Combat System - MGCS). Cette interopérabilité est la clé du succès en opération. C'est dans cet esprit que nous soutenons la constitution, à terme, d'une communauté Scorpion - on peut la rêver ! - comme il existe aujourd'hui une communauté Léopard. C'est d'ailleurs par ce type d'initiatives que nous garantissons notre capacité à jouer un rôle et à influer au sein d'opérations, en coalition, dans un cadre européen, Otanien ou ad hoc", avait expliqué début juin lors de son audition à l'Assemblée nationale l'ancien chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser.

Un premier FMS à la française

La France a signé son premier contrat FMS à la française, plus précisément un nouveau type d'accord de gouvernement à gouvernement. "Il s'agit d'une forme adaptée d'un mécanisme bien connu utilisé par les États-Unis, initiée pour la première fois dans le cadre du contrat CaMo", avait confirmé début mai la ministre des Armées Florence Parly devant les députés. En résumé, l'État client, la Belgique, confie à la France la tâche de passer en son nom, et pour son compte, un contrat d'acquisition, selon les règles nationales françaises, dans le respect du droit de l'Union européenne, auprès d'un fournisseur industriel désigné (Nexter). Ce contrat précise les obligations de la France et de la Belgique et du fournisseur industriel dans la mise en œuvre du mandat.

"En ce qui concerne les contrats d'État à État, il s'agit de répondre à une demande croissante des clients, qui ne souhaitent plus avoir pour seuls interlocuteurs les industriels fournisseurs mais veulent pouvoir bénéficier d'un adossement dans le cadre d'un contrat passé par l'État français pour le compte de l'État client", avait expliqué la ministre des Armées. "Nous avons donc pu, au travers de ce contrat (CaMo, ndlr), répondre à l'attente des clients".

Michel Cabirol

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Commentaire 1
à écrit le 17/07/2019 à 12:42
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Cela me rappelle l'assistance militaire apportée par la France à la Belgique le ...10 mai 1940 !

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