Essai auto : Renault Grand Scénic, l'ami des familles en manque de vitamines

Avec des formes douces, un intérieur accueillant, des suspensions confortables et un nouveau petit diesel sobre, le monospace Renault est agréable à vivre au quotidien. Sauf... en ville où les démarrages laborieux agacent.
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Voilà donc le moteur du futur. Avant une hypothétique généralisation des électriques ou des hybrides, Renault propose un diesel dernier cri, "downsizé" à souhait, entendez par là un bloc de petite cylindrée (1.600 centimètres-cube), archi-sophistiqué, puissant sur le papier (130 chevaux) et très sobre. Le politiquement correct par excellence. Pour inaugurer cette mécanique dont il espère beaucoup, Renault la monte sur les monospaces compacts familiaux Scénic, en attendant de la mettre sur d'autres modèles. Même les (faux) 4x4 Qashqai de l'allié japonais Nissan vont en bénéficier avant la fin de l'année. Petit moteur dans une caisse assez lourde (1,43 tonne à vide, 1,8 à pleine charge)? Aïe, le cocktail a de quoi inquiéter a priori...

Moteur faiblard en ville

A posteriori aussi, malheureusement. Ce moteur "Energy dCi 130" a beau s'appuyer "sur une conception particulièrement efficace", qui "dérive de l'expérience en F1" moyennant "plus de trente brevets" selon Renault, il est à double facette ! Souple, docile et même étonnamment vivace à mi-régime, peu bruyante, cette mécanique est plaisante sur route et autoroute. Jusque là, tout va bien, très bien même. Si on s'arrêtait là, le bilan serait positif. Mais, las, à très bas régime, c'est-à-dire au-dessous de 1.500 tours-minute, ce diesel est totalement dépassé par le poids. Handicapé par ses faibles ressources avant que le turbo ne rentre en action, il oblige à faire patiner l'embrayage et emballer le moteur au démarrage. Du coup, les départs sont poussifs, rugueux, comme si l'embrayage broutait. Et, plus on veut démarrer vite, plus il faut jouer soigneusement des pieds gauche et droit. Dans une rampe de parking à froid, mieux vaut ne pas s'arrêter en plein milieu ! On s'y habitue, mais, dans les embouteillages, ce n'est pas agréable. Par ailleurs, il ne faut jamais hésiter à rétrograder, tant les relances à bas régime sont anémiques. Comme le creux est marqué en bas du compte-tours et que la boîte de vitesses se révèle un peu lente avec un embrayage flou, les rétrogradages un tant soit peu énergiques se soldent par des à-coups. La conduite en ville devient hachée, heurtée.

Sobriété réelle

Bref, soulignons une fois de plus que ces petits moteurs sans ressources incitent moins à une conduite apaisée que des gros moteurs bourrés de couple, qui permettent d'évoluer sur un filet de gaz. En outre, ces mécaniques de faible cylindrée sont beaucoup plus sollicitées que les autres... Dès lors, on peut s'interroger sur leur longévité, ainsi que sur celle de l'"autostop", système arrêtant et redémarrant le moteur automatiquement au feu rouge. Même si, dans le cas du Scénic, il fonctionne plus agréablement que sur la plupart des rivales. Evidemment, le bilan consommation de ce moteur est bon, puisque nous avons consommé moins de 7 litres aux cents, avec beaucoup de ville. Les rejets de CO2 sont limités à 115 grammes au kilomètre à peine. Mais, n'oublions pas qu'une BMW 320 ED fait encore mieux... avec 163 chevaux et un dynamisme qui n'a strictement rien à voir !

Comportement routier docile

Le comportement routier, lui, ne réserve aucune surprise. La direction gomme les imperfections de la chaussée, mais apparaît peu communicative. La tenue de route, très neutre, se révèle excellente. Avec même une précision que pourraient lui envier bien des voitures censément sportives. Tout cela est très homogène, sûr, un peu ennuyeux peut-être, avec un confort assez douillet. Même si nous aurions apprécié que les petites inégalités à faible allure soient abordées avec plus de moelleux. Les constructeurs français ont durci leurs liaisons au sol ces dernières années pour singer les allemandes. Pourquoi copier ce que les autres font de moins bien ? Mais, ne boudons pas ! L'équilibre de la voiture est remarquable. A condition de conduire placidement..

Intérieur "zen"

Le caractère paisible de la mécanique et la douceur - relative - des trains roulants se marient harmonieusement avec une esthétique arrondie, lisse, sans aspérités. Le Grand Scénic III est une voiture cocon. Bref, une "voiture à vivre", selon le très bon slogan publicitaire de Renault en vogue il y a quelques années. Certes, on ne se fera pas remarquer. Pour l'anonymat, c'est parfait. Nous regrettons juste l'absence de vrais pare-chocs. Les boucliers peints, c'est joli, mais pas après quelques mois de circulation urbaine. A l'intérieur, c'est aussi suave, reposant, "zen" comme on dit. Sur les versions de pointe, l'intérieur crème et chocolat donne une ambiance chaleureuse et hospitalière. Rien à voir avec l'austérité lugubre d'un Opel Zafira, d'un Ford C-Max, d'un Mazda 5, voire d'un Peugeot 5008. La finition est globalement bonne. Mais quelques plastiques dénotent. Les commandes de clignotants, d'essuie-glaces et d'autoradio au volant rappellent fâcheusement les "plastocs" des Renault d'il y... a vingt ans. Un vieux stock à liquider ? Dommage. Sinon, habitabilité et fonctionnalité sont satisfaisants. Mais la sensation d'espace est moindre que dans le C4 Grand Picasso de Citroën. Et la deuxième rangée de sièges, qui ne s'efface pas dans le plancher, a l'air un peu archaïque. Enfin, les espaces de rangement, généreux, ne sont pas toujours pratiques, comme les trappes au sol, vite salies.

Ergonomie médiocre

L'ergonomie débile des réglages de bord, elle, est parfaitement ratée ! L'exemple de ce... qu'il ne faut pas faire en la matière. Une molette centrale d'ordinateur entre les sièges, invisible à moins de quitter totalement la route des yeux, une deuxième, introuvable, dans la planche de bord et une troisième au volant commandent des fonctions différentes, compliquées et pas du tout intuitives. On ne sait jamais laquelle sert à quoi. Et des fonctions indispensables se mélangent, dans un joyeux imbroglio, à d'autres bien futiles. Tout cela sans parler des réglages d'autoradio derrière le volant sur un énième commodo, ainsi que des boutons en façade de climatisation et... d'autoradio, placés trop bas. Quel fouillis ! Autre détail mal étudié : le cendrier, quasiment inaccessible. L'accoudoir central est aussi placé trop bas. Il repose sur une énorme console amovible, qui empêche le passager arrière du milieu de déployer ses jambes ! Enfin, pour en finir avec les griefs, notons des portières qui manquent de retenue à l'ouverture. Si on les ouvre brusquement, elles se referment tout aussi sèchement sur les jambes de l'imprudent qui les aura déjà glissées dehors. Bref, on demande d'urgence des ergonomes au Technocentre de Guyancourt.

Assez cher

Notre version "luxueuse" Jade est chère. Il est vrai que c'est le haut de gamme avec cuir (un peu trop dur), sièges chauffants à l'avant, toit ouvrant panoramique (bruyant en position ouverte au-dessus de 60 km/h), autoradio Bose (dont la belle sonorité est gâchée par un mauvais antiparasitage sitôt qu'on s'éloigne des émetteurs de la station de radio choisie)... Mais le Grand Scénic est disponible dans des versions plus accessibles et compétitives (à partir de 27.350 euros en châssis court, 28.050 euros en châssis long). Même si le Renault est plutôt moins bien placé en prix que les concurrents étrangers. Pourquoi l'ex-Régie ne profiterait-elle pas en effet de sa "vache à lait" traditionnelle pour se faire des marges ? Le Scénic est en soi un bon véhicule bien adapté à sa vocation. Mais la nouvelle motorisation ne conviendra pas à ceux qui font beaucoup de parcours urbain. A moins que cette voiture "citoyenne" ne le fasse exprès... Pour inciter les automobilistes à prendre les transports en commun, comme le préconisent nos grands hommes politiques - qui, eux, se déplacent en limousine à forte cylindrée avec chauffeur... Pour ceux qui s'obstineraient quand même à rouler en ville, conseillons pour le même prix le moteur 1,5 dCi de 110 chevaux avec la boîte à double embrayage. C'est certes moins puissant encore, mais, quitte à conduire placidement, cette version est beaucoup plus douce à l'usage. Sa transmission automatique très fluide gomme les aspérités du moteur à bas régime. Toujours cela de pris.

Modèle d'essai : Renault Grand Scénic dCi 130 Jade : 31.750 euros
Puissance du moteur : 130 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,60 mètres (long) x 1,84 (large) x 1,65 (haut)
Qualités : fonctionnalité, espace intérieur, habitacle accueillant, comportement routier, douceur générale, moteur doux et sobre...
Défauts : ... mais anémique au démarrage, conduite en ville hachée, ergonomie bizarre
Concurrents : Ford Grand C Max Titanium TDCi 140 : 28.700 euros ; Volkswagen Touran 2,0 TDi 140 Blue Motion Carat : 30 800 euros ; Peugeot 5008 HDi 150 Premium Pack : 31.150 euros

Note : 13,5 sur 20

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Commentaires 19
à écrit le 17/02/2012 à 17:57
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L'Intérêt du moteur diesel, c'est son couple. Il est évident qu'un moteur diesel de forte cylindrée est plus agréable. Le problème des petits moteurs diesel survitaminés sera certainement leur fiabilité...N'y aurait-il pas de l'obsolescence programmé...

à écrit le 17/02/2012 à 8:35
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Oui nan mais ton Scenic 2 on s'en fou, là on parle du Scenic 3. Et l'article est pourri :D

à écrit le 17/01/2012 à 15:35
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Grand scénic ou pas Renault n'est pas capable d'assumer ses rappels en cas de problémes, ils mettent le scénic en panne suite à leur reprog et puis plus rien, et si on ne dit rien,c'est pour votre poche?je me bats depuis fin 2010 pour qu'ils me remb...

à écrit le 05/01/2012 à 18:34
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Idem : article pourri. Je tiens à préciser quand-même, possédant cette motorisation sur un Scenic, que ce moteur est un exemple de souplesse, qu'il est volontaire, et que le rodage fini, le creux disparaît. Monsieur le Journaliste, allez donc fair...

à écrit le 08/11/2011 à 12:15
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article pourri, à charge contre Renault, comme d'hab... il discrédite complètement le journal ce faux journaliste à deux balles...

à écrit le 05/11/2011 à 8:57
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Je suis à la traîne, mais quand je lis ce torchon bourré d'objectivité, il m'est impossible de ne pas exprimer un avis. L'auteur s'ennuyait au travail ? Il s'agit peut-être d'un essai de la part de la tribune pour se diversifier ? Non décidément ce "...

à écrit le 21/07/2011 à 14:19
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ridicule... Un journal économique qui fait un essai auto ? A quand l'analyse de la crise de l'euro dans Autoplus. Ce serait tout aussi crédible... Le problème est que le journaliste croit y connaitre quelque chose, mais n'a pas vu qu'un scénic et une...

à écrit le 19/07/2011 à 11:49
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je roule en mégane 3 coupé DCI 110CV FAP 5.6L /100kms en mixte bonne reprise mais moteur un peu juste (1.5l)pour monter dans les tours et petit temps de réponse du turbo à bas régime. Bonne finition.et bien équipée .

à écrit le 19/07/2011 à 9:34
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Je viens de recevoir mon scenic avec ce nouveau moteur 1.6 130ch. Moi qui ai toujours préféré les moteurs essence, je vais finir par changer de camp, car je n'ai jamais vu un diesel aussi silencieux et agréable. Aucune vibration, start/stop instantan...

à écrit le 18/07/2011 à 7:54
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C'est quoi cet article pourri entièrement à charge??? Une caricature. Le testeur n'a qu'à rouler en américaine de 8l, il n'aura pas besoin de changer de vitesse! Et une 320d, ça fait quel poids? Trop nul

à écrit le 16/07/2011 à 21:36
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De temps en temps il faut qd même accélérer pour pouvoir doubler ou se sortir d'un mauvais pas !Alors ,on se dit que que la consommation ,c'est bien ;mais ....

à écrit le 16/07/2011 à 20:08
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le grand scenic ok mais on aimerait bien revoir un scenic normal a 4,26m je souhaiterais changer mais renault nous a pondu un scenic a 4,34m desole cela ne rentre plus! messieurs nous pondez pas des monuments, donc ce sera 308 ou ds4 etje ne suis su...

le 17/07/2011 à 7:38
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Tout à fait d'accord sur ce commentaire

à écrit le 16/07/2011 à 13:27
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il est rigolo ce testeur.....qui connait rien.... peut etre ex-testeur de chez motobecane ou voire meme un pilote d'essai de chez aixam?

à écrit le 16/07/2011 à 13:20
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Bonjour il faudrait apprendre a conduire........ pour l'accoudoire le siege etait peut etre trop haut......pour moi(1.84M) pas de soucis pour la conso effcetivement faut lacher la pedale de gauche ou il faut changer la pile du sonotone........avec un...

à écrit le 16/07/2011 à 10:21
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Quand un pseudo journaliste économique fait le pseudo essayeur, ça donne même pas un pseudo papier...Mieux vaut lire un vrai journal éco, et un vrai journal auto pour avoir un avis de professionnel. Bien sûr, si ce n'est pas behême ou Aoudi, pour l...

à écrit le 16/07/2011 à 6:51
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Quelle sobriété !!! Avec une Audi A4 breack 250 000Km, 2L TDI 130 CV, 1,6 T à vide, je suis à 5,2 L/100 en parcourt mixte, et je monte à 7 L .... quand il y a des bouchons. Effectivement, Renault démontre une fois de plus la qualité de ses moteur...

le 16/07/2011 à 16:05
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et avec ma BMW 330 CD, de 8 ans, je fais 1100 kms avec 1 plein de gasoil (62 L)soit du 5 litres de moyenne !! QUI DIT MIEUX ?

le 12/01/2012 à 15:24
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A l'attention de Z59. Vous avez raison de faire allusion au vieillissement de la voiture. Ex-propriétaire d'une Audi A6, je vous confirme que l'image de marque des Audi est usurpée. Coût du service après-vente exorbitant (165 ? de l'heure en région...

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