Euroapi s'effondre de nouveau en Bourse après avoir suspendu la production d'un de ses sites

L'ex-filiale de Sanofi a vu son cours dévisser de plus de 16% ce vendredi à la Bourse de Paris. Les investisseurs ont sanctionné l'annonce de l'interruption de l'activité de l'usine italienne du groupe pharmaceutique après « des défaillances du contrôle qualité, imputables à de potentiels manquements au niveau local ». Le 29 février, Euroapi avait déjà perdu 42% en une seule séance.
Euroapi avait déjà perdu 42% en une seule séance le 29 février.
Euroapi avait déjà perdu 42% en une seule séance le 29 février. (Crédits : Ralph Orlowski)

Les déboires s'accumulent chez Euroapi. Le fabricant français de principes actifs pharmaceutiques a délaissé 16,2% ce vendredi à la Bourse de Paris, vers 16h00, après avoir même perdu plus de 30% à l'ouverture. L'action de l'ex-filiale de Sanofi ne coûte plus que 2,74 euros contre 18,51 euros à son plus haut en octobre 2022. Le groupe ne vaut désormais plus que 260 millions d'euros.

Euroapi, qui compte six usines en Europe, est l'un des principaux producteurs de principes actifs sur le continent, ces substances qui confèrent les propriétés thérapeutiques à un médicament.

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Interruption de l'activité de son usine italienne

A l'origine de cette claque boursière, l'interruption « jusqu'à nouvel ordre » de la production sur son site italien de Brindisi, après « des défaillances du contrôle qualité, imputables à de potentiels manquements au niveau local », a annoncé l'entreprise jeudi.

Par la même occasion, elle a suspendu ses perspectives pour l'exercice 2024, estimant que cet incident « devrait impacter » sa performance opérationnelle et financière. Les produits du site de Brindisi génèrent des ventes annuelles de 63 millions d'euros (soit 6% du chiffre d'affaires du groupe), dont 43% réalisées avec Sanofi, à la fois client et actionnaire.

Surtout, « bien que les ventes de cette usine soient limitées tout comme la marge de son activité (inférieure à celle du groupe), un impact d'image pourrait malheureusement pénaliser le groupe en sus vis-à-vis de ses clients », estiment les analystes d'Oddo BHF dans une note.

Pour rappel, déjà, fin 2022, la société avait suspendu certaines activités de production sur son site de Budapest, en raison de « certains écarts par rapport aux bonnes pratiques de fabrication ». La production avait ensuite repris progressivement en janvier 2023.

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Pour tenter de rassurer, la direction a indiqué jeudi soir lors d'une visioconférence qu'elle allait « lancer un audit externe qualité sur tous les sites » et qu'elle ne s'attendait pas pour l'instant à des tensions d'approvisionnements.

Interrogé par l'AFP, le géant pharmaceutique Sanofi a affirmé avoir « plusieurs mois de stocks pour la plupart des principes actifs produits par Euroapi » dans ce site italien et qu'il n'y avait « pas d'inquiétude à avoir ». Reste que « Les résultats des audits ne sont pas attendus avant les nouvelles prévisions 2024 et les détails de la revue stratégique seront partagés au cours du deuxième trimestre, ce qui crée de nouvelles incertitudes », ont souligné les analystes de Deutsche Bank.

Un groupe qui enchaîne les mauvaises nouvelles

Surtout, Euroapi a déjà été lourdement sanctionnée en Bourse pour avoir à plusieurs reprises réduit ou suspendu ses prévisions financières. Le titre a perdu plus de 80% de sa valeur depuis le début de sa cotation à Paris en mai 2022, au prix de 12 euros par action.

Son titre avait notamment perdu plus de 42% en une séance le 29 février, au lendemain de l'annonce d'un accroissement de sa perte nette en 2023 et de perspectives jugées décevantes. Le groupe s'est enfoncé dans le rouge l'an dernier, creusant sa perte nette à près de 190 millions d'euros (contre 5 millions en 2022), en raison d'une dépréciation de 226,4 millions d'euros liée à sa revue stratégique. Dans une note, les analystes d'Oddo BHF pointent « des résultats annuels au-dessous des attentes » et estiment que « le point noir de cette publication concerne les perspectives 2024 », jugées « pas très réjouissantes ».

Lors de la présentation des résultats annuels, début février, le dirigeant de Sanofi, Paul Hudson, avait dit soutenir son ancienne filiale « en tant qu'investisseur, actionnaire et client ». « Nous savions que nous devions donner l'opportunité à la structure d'attirer de nouveaux clients. Mais ça prend du temps », particulièrement dans un contexte d'inflation, avait-il déclaré. Sanofi a ainsi prolongé jusqu'en décembre 2025 la conservation de sa participation de 30% dans son ancienne filiale.

Fin février, Euroapi avait annoncé qu'il allait se « recentrer sur des segments de marché à forte valeur ajoutée » et arrêter la fabrication de 13 principes actifs aux marges faibles ou négatives. En raison de ce projet et de la baisse significative des volumes commandés par Sanofi, la direction a même dit envisager une cession de son implantation à Brindisi et de son usine de Haverhill (Royaume-Uni), l'un des six sites industriels du groupe.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 17/03/2024 à 0:57
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Hongrie , Italie , sur des pays réputés pour leurs sérieux leur rigueur légendaire et leur coûts moindres.. Sanofi n avait qu a mettre ses usines en France et en Allemagne …il y a une chose troublante c est sa volonté d il y a que quelques mois d’ i...

à écrit le 17/03/2024 à 0:56
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Hongrie , Italie , sur des pays réputés pour leurs sérieux leur rigueur légendaire et leur coûts moindres.. Sanofi n avait qu a mettre ses usines en France et en Allemagne …il y a une chose troublante c est sa volonté d il y a que sosies mois d’ iso...

à écrit le 16/03/2024 à 12:00
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Ces usines sont dans 2 pays dirigés par des gouvernements d'extrême droite. Ceci expliquerait il cela?

à écrit le 15/03/2024 à 18:10
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Cela ressemble à la même mésaventure de l'introduction de Rhodia en bourse par le même Sanofi. Cherchez l'erreur.

à écrit le 15/03/2024 à 16:53
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Nos amis chinois vont pouvoir racheter l 'entreprise pour une bouchée de pain .

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