N'en déplaise à François Bayrou, la mise en service de bus à hydrogène dans les Pyré nées-Atlantiques a pris du retard. Le maire de Pau s'est donc fait ravir l'honneur d'être le premier en France à tester ce mode de transport vert. C'est finalement dans l'ex-bassin minier que l'expérimentation sera lancée dans un peu plus d'un mois.
Dans le cadre d'une refonte globale de son offre de transport, pour 415 millions d'euros, le syndicat mixte Artois-Gohelle a opté pour une ligne à haut niveau de service entre Auchel et Bruay-la-Buissière n'émettant pas un gramme de CO2. Les moteurs mettent à profit le principe de la combustion du dihydrogène (H2) et du dioxygène (O2) afin de produire de l'énergie : ils ne rejettent au final que de l'eau (H2O) sous forme liquide. Les six bus, fabriqués chez Safra dans le sud de la France, annoncent une autonomie de 330 kilomètres par jour.
Rouler à l'hydrogène, une affaire loin d'être rentable
Pour jouer totalement la carte de l'énergie verte, l'agglomération a investi 3 millions (sur 12 millions d'euros) à terme dans un nouveau site de production à Houdain, tout près de Béthune : techniquement, les molécules d'eau sont séparées de l'oxygène pour être ensuite stockées dans des grandes cuves de 17 mètres de longueur. Non seulement l'hydrogène y sera produite via la technique de l'électrolyse (à raison de 136 kg par jour, nécessaires pour alimenter la ligne Auchel-Bruay) mais elle pourra être stockée. L'équipement sera exploité par Engie à travers sa filiale GNvert, avec l'expertise en production et en distribution de McPhy, acteur français de la filière hydro-gène siégeant dans la Drôme.
Reste que rouler à l'hydrogène n'apparaît pas encore comme une affaire rentable : en plus du coût du bus (850.000 euros par véhicule contre 300.000 euros pour un bus à énergie fossile), il faudra compter avec les coûts de production de l'hydrogène. Le projet de bus à l'hydrogène a démarré en 2015, incluant notamment deux ans d'études de faisabilité.
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