Résultats record mais prévisions prudentes pour eBay

Le leader mondial des ventes aux enchères sur le Web a enregistré des résultats record en 2005. Mais, confronté à la montée de la concurrence, il fait preuve de prudence dans ses prévisions.

Une croissance accélérée mais des prévisions relativement prudentes: ce schéma est en train de s'imposer pour les résultats annoncés ces jours-ci par les grands noms américains de la high-tech. Après Yahoo! et Apple, c'est le site de ventes aux enchères en ligne eBay qui s'est inscrit dans ce scénario.

Les résultats annoncés mercredi soir par eBay, numéro un mondial - et de loin - du secteur, sont en fait exceptionnellement bons. Au dernier trimestre 2005, le bénéfice net s'est élevé à 279,2 millions de dollars, en hausse de 36%. L'activité du site s'est envolée, avec un chiffre d'affaires de 1,33 milliard de dollars, en hausse de 42%. Une progression qui confirme l'engouement pour les achats sur le Web, et qui résulte notamment d'efforts de promotion consentis par eBay auprès des internautes pour les inciter à mettre leurs objets en vente sur le site.

Tant le chiffre d'affaires que les bénéfices ont dépassé les attentes. Le résultat par action, hors exceptionnels, s'est établi à 24 cents, là où le consensus Thomson Financial s'élevait à 22 cents.

Mais comme pour les autres groupes high-tech, les analystes s'intéressent aussi beaucoup aux prévisions formulées par eBay, qu'ils jugent très prudentes. Pour le premier trimestre 2006, le groupe prévoit un chiffre d'affaires de 1,38 milliard de dollars, légèrement moins que les 1,39 milliard du consensus. Même schéma pour le deuxième trimestre, avec une prévision officielle de 1,42 milliard, contre 1,44 milliard pour les analystes. EBay n'a pas modifié sa prévision d'un bénéfice 2006 compris entre 96 cents et 1,01 dollar par action.

Les questions que se posent les observateurs portent essentiellement sur la montée de la concurrence que doit affronter eBay et sur le coût des mesures que le groupe doit adopter pour y faire face. Ces dernières années, le groupe s'est développé dans une position de semi-monopole: eBay s'est imposé comme la référence mondiale pour les ventes au enchères, un domaine où la prime au leader est considérable. Les vendeurs ont tout intérêt à mettre leurs objets en vente sur le site le plus visité par les acheteurs potentiels, et ces derniers viennent d'autant plus qu'ils ont le maximum de chance de trouver ce qu'ils cherchent.

Cette tendance au monopole de fait est cependant battue en brèche depuis l'année dernière. Car d'autres acteurs de premier plan du monde Internet n'entendent pas laisser à eBay la totalité de ce formidable gâteau. Ainsi, Amazon développe désormais des fonctions de vente de biens d'occasion, tandis que Google vient de créer un service de petites annonces qui pourrait concurrencer directement eBay.

Autre interrogation majeure: l'acquisition de Skype. A la surprise générale, eBay a acheté en octobre dernier l'opérateur de téléphonie gratuite sur Internet. Une opération dont le bien-fondé stratégique n'a pas encore convaincu, tant les métiers des deux groupes sont différents. Et comme eBay a payé un prix colossal - jusqu'à 4,1 milliards de dollars - les analystes s'interrogent sur l'impact de cette opération sur les résultats à venir.

Dans ces conditions, le marché a témoigné sa déception mercredi soir, comme avec les autres valeurs technologiques. Dans les transactions hors séance, le titre a perdu environ 5,6%. Jeudi, toutefois, l'aspect positif des annonces de la veille, avec l'ampleur des résultats du groupe, semble reprendre le dessus: l'action gagne 4,84% en fin de matinée, à 46,59 dollars.

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