Macron répond aux critiques sur la maintenance du nucléaire

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Macron repond aux critiques sur la maintenance du nucleaire[reuters.com]
(Crédits : Eric Gaillard)

PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron a vivement répondu lundi aux critiques le visant sur la maintenance du parc nucléaire français, ciblant ses opposants politiques et, sans le nommer, le président d'EDF Jean-Bernard Lévy appelé à être bientôt remplacé.

Alors que 31 des 56 réacteurs nucléaires français sont à l'arrêt pour des opérations de maintenance ou des problèmes de corrosion, Emmanuel Macron s'est défendu d'avoir mal évalué ce dossier lors de son premier quinquennat.

"C'est absolument inacceptable que les gens qui ont eu la responsabilité des travaux de maintenance du parc installé puissent expliquer aujourd'hui que nous n'avons pas pris nos responsabilités", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à l'Elysée.

"Dès les premiers mois de mon premier mandat, nous avons redonné de la visibilité à la filière en expliquant qu'on allait décaler de 10 ans les objectifs qui étaient initialement prévus, en redonnant de la confiance à la filière, en redonnant des objectifs, les travaux de grand carénage ont été décidés et les investissements en formation pour l'entreprise ont été pris, donc chacun, à sa place, doit prendre ses responsabilités. Pour ma part, je les ai prises", a-t-il poursuivi.

Emmanuel Macron s'adressait notamment au président sortant d'EDF Jean-Bernard Lévy, qui avait lui-même critiqué sans le nommer le chef de l'Etat la semaine dernière.

"Pourquoi on n'a pas assez d'équipes formées ? Parce que l'on nous a dit que 'le parc nucléaire va décliner, préparez-vous à fermer des centrales'", a-t-il dit lors d'une table ronde aux Rencontres des entrepreneurs de France (REF) du Medef. "On n'a pas embauché des gens pour en construire douze, on en a embauchés pour en fermer douze."

"INACCEPTABLE", "IRRESPONSABLE"

Le chef de l'Etat a pour sa part déclaré que les travaux de maintenance du parc nucléaire français n'avaient jamais été conditionnés à la construction de nouveaux réacteurs - que la filière réclamait depuis des années lorsqu'il s'y est engagé début 2022 -, répondant de fait aux arguments de Jean-Bernard Lévy : "Ce que j'ai entendu dans le débat public ces dernières semaines est inacceptable parce que c'est faux et irresponsable", a-t-il dit.

Emmanuel Macron a en outre justifié la fermeture de Fessenheim, la plus vieille centrale du parc nucléaire tricolore, défendant une "décision rationnelle", issue d'une "analyse factuelle".

Interrogé sur la nomination du nouveau PDG d'EDF, le président a répondu : "Ce sera fait en bon ordre, il y a un travail qui est conduit par l'Agence des participations de l'État, en lien avec les ministres qui en ont la tutelle, et des candidatures me seront soumises pour pouvoir prendre les décisions."

L'Etat et Jean-Bernard Lévy ont pris début juillet la décision conjointe de lancer le processus de succession de ce dernier à la tête du groupe, le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, évoquant l'horizon de "la rentrée".

(Reportage Elizabeth Pineau avec la contribution de Benjamin Mallet)