
La facture des émeutes urbaines de la fin juin ne cesse de s'alourdir. Deux mois après ces violences qui ont surpris par leur intensité, les assureurs viennent de réévaluer le coût des sinistres déclarés à 730 millions d'euros pour 15.600 déclarations (soit près de 47.000 euros par sinistre déclaré).
Les dommages aux biens professionnels représentent 41% des déclarations et 65% du coût des sinistres. Les dommages aux biens des collectivités locales concentrent 27% du montant des sinistres. Ces sinistres sont supportés pour l'essentiel par l'assureur spécialisé Smacl, filiale de la mutuelle Maif, numéro un de l'assurance aux collectivités et qui a reconnu une facture de l'ordre 100 millions d'euros, avant réassurance.
L'autre grand assureur à payer les pots cassés est logiquement AXA, principal assureur des biens professionnels en France. L'assureur avait avancé une première estimation à 125 millions d'euros lors de la présentation de ses résultats semestriels début août.
La question de l'assurabilité
La précédente évaluation, en date du 10 juillet, s'élevait à 650 millions d'euros. Il se confirme donc que la facture totale de ces émeutes déclenchées par la mort d'un jeune homme lors d'un refus d'obtempérer dépassera de très loin le montant des sinistres des émeutes de 2005, chiffré alors à 200 millions d'euros. Tous les témoignages s'accordent pour souligner l'ampleur des dégâts occasionnés, avec notamment de très nombreux incendies après les pillages.
Au fil de la remontée des dossiers, la facture pourrait donc bien atteindre le milliard d'euros, un chiffre parfois avancé par les professionnels. Ces émeutes poseront demain la délicate question de l'assurabilité des biens professionnels dans certaines communes jugées à risque, sans parler des collectivités locales elles-mêmes qui pourraient avoir de plus en plus de mal à s'assurer.
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