
L'histoire avait mal commencé et elle s'est mal terminée. Cinq ans après son lancement, et près d'un milliard d'euros de pertes d'exploitation, Orange Bank devrait progressivement fermer ses portes. La décision a été prise lors d'un conseil d'administration de l'opérateur télécom réuni ce mercredi. Les administrateurs ont manifesté cependant le souhait de ne laisser personne sur le côté de la route.
Il s'agit tout d'abord des 700 salariés d'Orange Bank, répartis entre deux grands sites à Montreuil et à Amiens, à qui le groupe devra proposer des offres de reclassement en interne.
Accord de référencement
Quant aux clients, du moins en France dans un premier temps, le conseil d'administration a donné son accord pour entrer en négociation exclusive avec BNP Paribas (qui est également la principale banque du groupe) pour trouver une solution de transfert des clients d'Orange Bank vers la banque en ligne Hello Bank!, filiale du groupe bancaire. Les clients d'Orange Bank verront ainsi proposer de rejoindre la banque en ligne de BNP Paribas, avec vraisemblablement un bonus de bienvenu.
C'est ce schéma qui avait été retenu par ING en France pour inciter ses clients particuliers à rejoindre Boursorama (Société Générale) avant fermeture du service. Selon Orange, cet accord de référencement devrait, s'il aboutit, s'étaler sur plusieurs années, d'ici 2025. En attendant, rien devrait changer pour les clients d'Orange Bank en France. Orange et BNP Paribas sont également en négociation sur le fonds de commerce en Espagne.
C'est une décision qui a dû être difficile à prendre mais qui était largement attendue depuis la présentation du nouveau plan stratégique de l'opérateur par la nouvelle directrice générale Cristel Heydemann, en poste depuis avril 2022. En interne, c'est un sentiment d'un immense gâchis qui domine. «Cet échec s'explique par une longue succession d'erreurs qui sera sans doute un cas d'école», résume, amer, un homme qui a accompagné de près l'aventure d'Orange Bank.
Sujets les + commentés