L'Etat russe a la mainmise sur son secteur bancaire

Les banques publiques russes représentent aujourd'hui 53% des actifs du secteur bancaire local. Leur position ultra dominante pénalise les acteurs du secteur privé, mais aussi les banques étrangères, qui pour certaines ont quitté le marché russe en 2011.
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La mainmise de l'Etat russe sur le secteur bancaire local étouffe les concurrents privés. Qu'ils soient locaux ou étrangers. "L'Etat russe dit qu'il veut privatiser le secteur mais pousse en même temps les banques publiques à s'étendre",  déclare Scott Bugie, analyste chez Standard and Poor's (S&P).
" La part croissante que prennent les banques publiques et la concentration progressive du marché sont les tendances les plus remarquables du secteur bancaire russe", souligne S&P dans un rapport publié jeudi.

Trois banques publiques représentent 42% des actifs du secteur

Les chiffres parlent d'eux même : La part de marché des banques détenues par l'Etat a augmenté à plus de 53% des actifs du marché local en 2011, contre 43% en 2007, indique S&P.
Les trois plus grandes banques publiques russes représentent même à elles seules 42 % des actifs du secteur bancaire local. Sberbank, la plus grande, a 40% du marché de la banque de détail. La position dominante de ces banques leur permet également de bénéficier d'avantages notables sur leurs concurrents privés : Elles peuvent par exemple emprunter à un taux inférieur sur les marchés, en particulier Sberbank selon S&P. " Elles ont aussi les capitaux et la taille pour être capables de prêter à l'État et aux grandes entreprises privées russes qui dominent l'économie ", ajoute l'agence de notation.
"Sberbank et VTB (deuxième plus grande banque publique) se sont étendues de façon agressive notamment en Russie", poursuit S&P. VTB a ainsi racheté la Banque de Moscou, cinquième du pays. Ce qui lui a permis d'accroître de 3% sa part de marché en matière de dépôts selon S&P. En 2011, Sberbank a de son côté acquis la banque d'investissement russe Troïka Dialog, mais aussi VBI, la filiale internationale de la banque autrichienne Volksbank ÖVAG. Sberbank a également annoncé la création d'une coentreprise avec Cetelem, filiale du français BNP Paribas, spécialisée dans le crédit à la consommation en Russie.

La dernière acquisition étrangère majoritaire date de 2008

Difficile dans ce contexte pour les banques privées de se faire un place. Pour S&P, la mainmise des banques de l'Etat est même " défavorable pour la solvabilité des banques du secteur privé ". Pour les nouveaux entrants venant de l'extérieur, la tâche semble également être très ardue. Ils sont limités à des acquisitions de participations minoritaires, qui ne leur permettent de contrôler qu'un petit pourcentage de l'industrie bancaire russe. La dernière acquisition majoritaire d'une banque étrangère en Russie date de 2008. La Société Générale avait alors acquis la majorité du capital de Rosbank. Depuis les temps sont plus durs, HSBC et Barclays ont d'ailleurs préféré quitter le pays en 2011, citant des pressions concurrentielles.

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Commentaires 2
à écrit le 17/03/2012 à 0:41
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En tout les cas, les Russes n'ont pas planté l'économie mondial. les banquiers Rothschild ont créés le communisme et ont financés la révolution Russe pour faire tomber le Tzar qui ne voulait pas d'une banque privée, entre autre; on voit le résultat a...

à écrit le 16/03/2012 à 11:52
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Ce n'est que le début du commencement de ce que va faire la Russie de Monsieur Poutine, après tous les dénigrements et mesquineries initiés par la presse et les médiocres décideurs occidentaux, avec l'aide de "putains" russes. Parmi ces médiocres, le...

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