Bourse : après deux années difficiles, le grand retour des « small et mid caps » se prépare

Les valeurs de petites et moyennes capitalisations font du surplace depuis 2019. Mais les cours de ces sociétés cotées, qui affichent de meilleures performances en moyenne historique que les grandes, pourraient repartir à la hausse dans les prochains mois, malgré les craintes de récession. Explications.
Maxime Heuze
L'indice Russell 2.000 qui rassemble les small et mid cap américaines a dévissé de 4,53% sur un an.
L'indice Russell 2.000 qui rassemble les small et mid cap américaines a dévissé de 4,53% sur un an. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)

Les petites et moyennes valeurs boursières pourraient bien faire leur grand retour ces prochains mois. C'est en tout cas la prévision de nombreux analystes, et ce alors même que « avec le risque de récession, les bourses européennes et américaines pourraient un peu baisser au deuxième semestre 2023 », prévient Alexandre Baradez, responsable analyses marchés chez le courtier IG France.

L'enthousiasme pour les « small » et les « mid » semble donc contre-intuitif étant donné que ces capitalisations (moins de 150 millions d'euros pour les petites valeurs et jusqu'à un milliard d'euros pour les valeurs moyennes, selon les critères d'Euronext Paris) sont traditionnellement plus exposées au cycle économique, à la hausse comme à la baisse. Mais cette fois-ci, les choses pourraient être différentes. Sur un mois, le Russel 2.000, qui rassemble les petites et moyennes valeurs américaines, a par exemple affiché un rebond de 5,72%, confirmant les espoirs d'une dynamique plus porteuse.

Des petites et moyennes valeurs décotées

Estimée aujourd'hui à 33% par rapport aux grosses capitalisations, la décote de valeurs constitue le premier facteur d'optimisme pour les investisseurs.

« Les petites et moyennes capitalisations ont connu une hausse de 140% entre 2011 et 2017, quand le CAC 40 gagnait 52%. Mais depuis 2019, elles stagnent », s'étonne Vincent le Sann, directeur général adjoint chez la société de gestion Portzamparc.

Dans le sillage de l'inflation, de la hausse des taux et des tensions sur le système bancaire qui a suivi la faillite de la banque américaine au printemps, « les investisseurs se sont repliés sur des titres liquides », explique un trader spécialisé sur les petites et moyennes valeurs d'une société de courtage française. Preuve de la frilosité des investisseurs face au risque, « nous voyons des retraits importants de capitaux sur nos fonds small et mid caps depuis 2019 » admet Bertrand Lamielle, directeur de la gestion chez Portzamparc.

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Résultat, en raison de la stagnation de ces dernières années, ces sociétés « ont peu de chance de baisser davantage car elles ont déjà intégré un risque de récession dans leurs cours », estime Alexandre Baradez.

Potentiel de rattrapage

L'optimisme des analystes vient aussi du comportement récent des investisseurs. Depuis quelques mois, malgré le spectre de la récession, ces derniers ont retrouvé le goût pour le risque, notamment pour les valeurs de croissance et technologique, après s'être repliés l'an dernier sur des valeurs défensives ou les obligations.

Pourtant, les petites et moyennes valeurs n'ont pas à rougir face aux résultats des Gafam. « Selon le consensus des analystesleurs prévisions de croissance des profits sont de +27% en 2023 et +16% en 2024 contre 0% en 2023 et +7% en 2024 pour les grandes capitalisations », avance Pascale Seivy, team manager chez ODDO BHF, au micro de BFM Business. Le sur-place qui dure depuis 2019 ne semble donc plus justifié et l'analyste d'IG affirme même « qu'il y a un fort potentiel de rattrapage » des autres valeurs de croissance qui profitent d'un rallye haussier depuis plusieurs mois.

Une classe d'actifs très divers

C'est pourquoi le récent frémissement de l'indice Russel interroge les analystes. « Cela pourrait monter très vite dans les prochains mois à l'image du Nasdaq récemment », espère Alexandre Baradez.

Attention cependant, le segment des petites et moyennes capitalisations est par nature très hétérogène. « Certaines small cap sont très peu liquides et à l'inverse certaines mid cap sont des entreprises solides », détaille le trader small et mid caps. Notamment celles qui disposent d'une forte trésorerie.

 Au sein de l'indice MSCI Europe Small Cap, sont par exemple présentes des valeurs de croissance fortement valorisées comme BE Semiconducteur (avec un ratio cours sur bénéfice - PER- de 43) et des acteurs plus cycliques et décotés comme Banco de Sabadell (multiple de 5) ou l'assureur ASR netherland (multiple de 8).

Maxime Heuze

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Commentaire 1
à écrit le 22/06/2023 à 7:08
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Être toujours plus dépendants de gens aux cerveaux éteints n'est pas une bonne nouvelle. Ça va être encore moins faciles pour elles.

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