Airbus et Boeing en quête de clients

Les avionneurs enregistrent très peu de commandes mais maintiennent un rythme de livraisons élevé.

C'est un Salon du Bourget plus calme que les deux précédents qui s'annonce pour Airbus et Boeing. Les deux avionneurs qui, lors des éditions 2005 et 2007, avaient multiplié les annonces de commandes mirifiques ? on se souvient des 46 milliards de dollars engrangés par Airbus à l'ouverture du dernier Paris Air Show ? vont revenir à des niveaux plus modestes. Car l'âge d'or pour l'industrie aéronautique, qui a vu Airbus et Boeing engrangner plus de 8.000 commandes entre 2005 et 2008, est aujourd'hui révolu, les compagnies aériennes traversant la plus sévère crise de leur histoire. Sans visibilité, elles ont du mal à se projeter dans l'avenir en passant des commandes d'avions. En outre, la difficulté pour les transporteurs de financer les acomptes (moins de 10 % du prix environ) complique la donne. Enfin, la revente ou la location d'avions cloués au sol par la baisse de capacités des compagnies expliquent, elles aussi, la faiblesse des commandes depuis janvier.

Alors qu'en 2007 Boeing et Airbus étaient arrivés au Bourget forts de près de 600 prises d'ordre au compteur depuis le début de l'année, l'américain n'en compte aujourd'hui que 65 depuis janvier, contre 32 pour son rival européen. Mais ce sont des chiffres bruts. En tenant compte des annulations, Airbus prend la tête d'un cheveu (11 contre 0). Ayant plus l'habitude que Boeing de concentrer les annonces au cours des salons aéronautiques, l'européen pourrait bien creuser l'écart au Bourget. Le bilan du Salon donnera une bonne indication sur les chances d'Airbus d'atteindre son objectif de 300 commandes en 2009, alors que Boeing n'a pas fait de pronostics. La commande colossale de 150 gros-porteurs qu'entend passer d'ici à l'automne United Airlines sera déterminante. Mais, aussi beau soit-il, ce contrat n'empêchera pas les commandes de pointer à un niveau très éloigné des 1.500 appareils de l'an dernier.

En revanche, les livraisons d'avions tiennent le choc. C'est la priorité des constructeurs depuis le début de la crise car elles génèrent l'essentiel du chiffre d'affaires. Airbus a livré 205 appareils depuis janvier, Boeing 201. Chacun vise en 2009 près de 480 livraisons, un niveau équivalant à celui de 2008. Cette prouesse passe par une gestion très fine du carnet de commandes. Les avionneurs ont ainsi l'habitude d'attribuer une partie de leurs créneaux de livraisons à plusieurs compagnies pour limiter les risques de défaillances. Ou bien, lorsqu'un transporteur reporte une commande d'avion, de trouver une solution auprès d'une compagnie pour laquelle la livraison était prévue plus tard, ou d'une autre qui a besoin d'un appareil rapidement. Surtout, à l'inverse des acomptes, le financement des livraisons souffre moins depuis que les ventes ont été garanties par certains organismes de crédit à l'export américains et français.

Baisse des cadences
Il n'empêche, la situation est très incertaine pour 2010. "Je pense que 2010 sera une année cruciale pour la crise, nous verrons la profondeur de celle-ci", estime le président d'EADS, Louis Gallois. Pour l'heure, les aides au financement ne sont prévues que pour 2009. Et l'absence d'une reprise convenable pourrait accélérer les reports. L'Association internationale du transport aérien (Iata) table sur des livraisons en recul de 30 % en 2010. Airbus et Boeing ont déjà prévu une baisse de cadences, à partir de l'automne pour Airbus, en juin 2010 pour Boeing.

 

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Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est dommage Fabrice, le sujet est intéressant mais j'ai rien compris à ton article. Où en est le match Airbus - Boeing en termes de commandes depuis le début de l'année et en termes de commandes engrangées depuis le début du salon du Bourget Merc...

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