L'industrie du spatial garde la tête dans les étoiles

En dépit du problème de financement, les prévisions du marché spatial sont en croissance.

La crise dans le spatial. Quelle crise ? L'étude du cabinet spécialisé Euroconsult, qui a révisé ses prévisions à la hausse, prévoit un marché de construction et de lancement de satellites en très forte hausse entre 2009 et 2018. Elle table sur des prises de commandes "de 1.185 satellites pour un volume d'affaires de 178 milliards de dollars ". Soit une croissance de 50 % par rapport à la décennie précédente, tant en valeur de marché qu'en nombre de satellites.

Si ces prévisions se confirment, les constructeurs et les opérateurs de lancement pourraient se partager plus d'une centaine de commandes par an. « La crise économique actuelle aura un impact limité sur le secteur », juge la directrice du département espace & communications à Euroconsult, Rachel Villain. Mais le PDG d'Arianespace, Jean-Yves Le Gall, tient à nuancer cet optimisme. "Je constate un ralentissement du nombre de nouveaux satellites commandés cette année, même si le marché est globalement là", précise-t-il à "La Tribune". En cause, le financement de projets qui fait glisser de quelques mois la signature des contrats. "On se bat pour que les éventuels clients trouvent des financements et il faut du temps, explique-t-il. Nous savons qu'un contrat qui glisse, cela fait, in fine, moins d'affaires à terme."

Pour autant, Arianespace, qui annoncera de nouveaux succès commerciaux au Bourget, a déjà dans son carnet 8 nouveaux satellites à lancer et devrait finir 2009 avec un total de 12 à 13 contrats. Ce qui fera de la société européenne le leader mondial du service de lancement, malgré le rebond du lanceur russe Proton, exploi-té conjointement par les Américains et les Russes.

La demande mondiale de satellites sera notamment alimentée par les gouvernements, qui seront le moteur de cette explosion, selon Euroconsult. « Les agences militaires et civiles devraient lancer un total de 770 satellites sur les dix prochaines années, soit une hausse de 55 % par rapport à la décennie passée", estime cette étude. Un marché estimé à 116 milliards de dollars, près du double du marché commercial (61,5 milliards pour 415 satellites). Mais les nouveaux pays entrants dans le domaine de l'observation sont aussi contraints par la raréfaction des financements, note Jean-Yves Le Gall.

Deux tiers de ces satellites auront une finalité civile ou mixte, notamment dans l'observation de la Terre, qui « devient l'application la plus importante pour les États avec un total de 230 satellites dans les dix prochaines années, note Euroconsult. De plus en plus de gouvernements achètent et lancent des satellites d'imagerie par le biais de leurs agences spatiales nationales, d'organisations multilatérales ou de partenariats public-privé. Ce marché est surtout réservé aux industriels nationaux, hormis les pays émergents qui ne disposent pas d'une industrie spatiale.

Cette étude est sans conteste plus optimiste que le rapport publié le mois dernier par le président du Cnes Yannick d'Escatha, le délégué général pour l'armement Laurent Collet-Billon et l'administrateur général du CEA Bernard Bigot sur le futur lanceur européen. Ce rapport chiffrait le marché commercial des satellites de télécoms à quelque 20 unités par an.
 

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