Budget défense : jusqu'ici tout va bien...

Le ministère des Armées a obtenu, dans le cadre du projet de loi de finances 2021, 39,2 milliards d'euros pour le budget de la mission défense. Soit une hausse de 1,7 milliard (+ 4,5% par rapport à 2020). Mais l'exécution sera le juge de paix.
Michel Cabirol
Florence Parly tient bien la barre
Florence Parly tient bien la barre (Crédits : POOL New)

Jusqu'ici tout va bien. Le ministère des Armées obtient depuis trois ans des budgets tels qu'ils étaient prévus par la loi de programmation militaire 2019-2025 (LPM). Ce sera encore le cas pour le budget en 2021 dans le cadre du projet de loi de finances 2021 présenté par le gouvernement. Soit 39,2 milliards d'euros pour le budget de la mission défense, en hausse de 1,7 milliard (+ 4,5% par rapport à 2020). Promesse tenue mais l'exécution du budget 2021 sera comme d'habitude le juge de paix. En 2019, les armées avaient pratiquement tout dépensé : 172,4 millions d'euros n'avaient pas été consommés sur un budget global de 35,8 milliards d'euros.

En attendant le verdict de la fin d'année 2021, les armées ont engrangé, notamment dans le cadre d'une LPM dite de réparation et de remontée en puissance, près de 17,5 milliards d'euros supplémentaires entre 2017 et 2021 (+ 22% par rapport à 2017) depuis l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron. Soit une croissance continue et régulière du budget des armées depuis 2018 : 1,8 milliard en 2018, puis 1,7 milliard chaque année entre 2019 et 2021. Cette augmentation cumulée "représente deux années de dépenses d'équipement des armées", fait-on valoir dans l'entourage de la ministre des Armées. C'est peut-être pour cela que Florence Parly a semble-t-il préféré sanctuariser la LPM que de prendre le train du plan de relance du gouvernement, qui a mis 100 milliards sur la table.

39,2 milliards : pourquoi faire ?

Les armées recevront en 2021 une frégate Fremm de défense aérienne, trois avions ravitailleurs A330 MRTT, 157 blindés Griffon, 20 blindés Jaguar et trois satellites d'écoute électromagnétique CERES, six hélicoptères NH90 Caïman, dont un pour la Marine. Seront également livrés après avoir été rénovés 14 Mirage 2000-D, deux avions Atlantique-2, trois avions de transport C-130, 90 missiles de croisière Scalp et une frégate légère furtive FLF. Le ministère consacrera cinq milliards d'euros à la dissuasion nucléaire (25 milliards entre 2019-2023), 624 millions à l'espace, dont 100 millions pour les lanceurs spatiaux (4,6 milliards entre 2019-2025), 398 millions pour le renseignement et 201 millions pour la cyberdéfense.

Les militaires français recevront également dans le cadre des programmes de cohérence (AOA) 12.000 fusils d'assaut HK-416 (remplaçant du Famas) dont le nombre s'élèvera à 50.000 d'ici à fin 2021, 925 postes de radio véhicules Contact ainsi que 850 radios portatives Contact. L'ensemble de ces programmes de cohérence représentent un total de 1,4 milliard d'euros en 2021 tandis que les grands programmes atteignent 7,6 milliards d'euros des crédits de paiement (15 milliards en autorisation d'engagement pour la prise de commandes pour les programmes à effet majeur hors dissuasion).

Le ministère des Armées procèdera au recrutement de 27.000 personnes, dont 4.000 agents civils en 2021. Ce qui équivaut à 300 créations de postes dans les domaines prioritaires : renseignement (100 postes), cyberdéfense (100), sécurité et protection des emprises militaires (20), soutien aux exportations (25). Les armées comptent recruter 500 personnes dans le domaine spatial d'ici à 2025, dont 39 en 2021. En outre, des investissements de rénovation des logements des militaires et de leurs familles seront poursuivis pour 160 millions d'euros dans un souci de fidélisation des effectifs.

Pas de Rafale, ni de porte-avions NG commandés

En 2021, le ministère des Armées commandera 30 hélicoptères légers interarmées (HIL), dont 21 pour l'armée de Terre, une deuxième frégate de défense et d'intervention (FDI), 120 blindés légers VBL rénovés, 367 missiles air-air Mica NG et 45 kits missiles mer-mer Exocet 40 Block 3C, et, enfin, le lancement des études devant aboutir à un démonstrateur en vol en 2026 du futur avion de combat développé avec l'Allemagne et l'Espagne (SCAF).

En revanche, le ministère n'a pas prévu à ce stade de commander des Rafale supplémentaires pour remplacer les 12 appareils d'occasion qui seront vendus à la Grèce. "Tout est sur la table et le sujet est devant  nous", explique-t-on dans l'entourage de la ministre. Une commande est "possible en 2021 ou 2020". D'autant qu'une ligne Rafale, concernant des modernisations de l'appareil, a été prévue dans le budget 2021. L'Hôtel de Brienne n'a pas non plus prévu de passer commande à la marine d'un nouveau porte-avions mais lancera de nouvelles études en 2021.

Michel Cabirol

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 30/09/2020 à 8:00
Signaler
Je suis ravi pour notre Ministre de la Défense. Par contre, le budget des retraités, lui ne s'améliore pas, au cas où elle l'ignorerait.

à écrit le 30/09/2020 à 8:00
Signaler
Je suis ravi pour notre Ministre de la Défense. Par contre, le budget des retraités, lui ne s'améliore pas, au cas où elle l'ignorerait.

à écrit le 29/09/2020 à 20:29
Signaler
Avoir un gros bujet , ne garantis nullement avoir une defence opérationnel ... Le probleme de la maintenance n'est pas regler ( destruction d'un SNA , 10 chars leclers opérationnel , achat de collection félin ( infanterie ) inutile et non opérationn...

le 30/09/2020 à 8:45
Signaler
"Îls á beaucoups dè chose à revoir": l'orthographe et la grammaire en particulier, sans doute un clavier déficient...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.