Le drone Aarok bientôt en Ukraine : Turgis & Gaillard signe un accord avec Antonov

L'entreprise de Neuilly-sur-Seine a signé un accord avec l'industriel Antonov pour fabriquer localement un drone consommable sur le design de l'Aarok. Un accord signé lors de la visite en fin de semaine dernière à Kiev du ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Michel Cabirol
Le drone Aarok va atterrir en Ukraine
Le drone Aarok va atterrir en Ukraine (Crédits : Turgis & Gaillard Groupe)

La très belle histoire du drone Aarok de Turgis & Gaillard se poursuit de la plus belle des façons. Après avoir été l'une des surprises en juin au salon du Bourget, ce drone MALE (Moyenne Altitude Longue Portée) de la catégorie d'un Reaper (5,5 tonnes) développé par cette petite ETI française de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, devrait très probablement décoller dès l'an prochain en Ukraine. Basé à Neuilly-sur-Seine, Turgis & Gaillard a signé un accord de fabrication locale d'un drone consommable de type Aarok avec Antonov, a expliqué à La Tribune la présidente et fondatrice de Turgis & Gaillard, Fanny Turgis. C'est l'industriel ukrainien qui a sélectionné le design de ce drone surgi de nulle part en juin, a précisé le directeur général et fondateur de Turgis & Gaillard, Patrick Gaillard.

Cet accord a été signé par le conseiller militaire de Turgis & Gaillard, Jean-François Ferlet, ex-patron de la Direction du renseignement militaire (DRM), lors de la visite en fin de semaine dernière à Kiev du ministre des Armées au cours de laquelle Sébastien Lecornu a emmené dans ses bagages d'une vingtaine d'industriels de l'armement spécialisés dans le combat terrestre (blindés, artillerie), les drones, le cyber ou le déminage, dont Turgis & Gaillard. Ce déplacement a permis de discuter de l'évolution de l'aide française à l'Ukraine dans le contexte d'une guerre qui se prolonge et va très probablement durer. Cet accord s'inscrit donc dans la volonté de la France d'ancrer son aide à l'Ukraine dans la durée et de passer d'une logique de cession d'équipements militaires à la mise en place de partenariats industriels entre les deux pays.

« On le sait, cette guerre va durer. Comme elle va durer (...), il faut faire en sorte que demain on continue d'être fiable dans notre aide à l'Ukraine », a affirmé jeudi dernier le ministre peu après s'être recueilli devant le « Mur des héros », un mémorial à Kiev consacré aux militaires tués sur le front.

Un partenariat qui reste à inventer

Après la signature de cet accord, tout reste à faire sur le plan industriel et opérationnel entre les deux partenaires, a souligné Patrick Gaillard : où sera le site d'assemblage, quels équipements français et ukrainiens sélectionnés pour ce drone consommable. Seule certitude, les drones Aarok fabriqués par Antonov seront destinés aux seules forces armées ukrainiennes, a précisé Fanny Turgis.

Au-delà de Turgis & Gaillard, plusieurs industriels français ont conclu des contrats pour fournir des armements à l'Ukraine. Au total, 15 contrats ont été passés outre un accord de coopération entre la Direction générale de l'armement (DGA) française et son homologue ukrainienne. Ainsi, le droniste Delair, qui a conclu cet été un premier contrat pour fournir 150 drones d'observation, a passé une commande avec le ministère ukrainien de la Défense pour livrer un nombre non précisé de drones supplémentaires. Thales a de son côté signé un accord avec une société ukrainienne pour codévelopper des drones tandis que la société Vistory installera un centre d'impression 3D en Ukraine pour y produire des pièces de rechange.

Par ailleurs, Nexter, branche française du groupe franco-allemand KNDS, va fournir six canons Caesar supplémentaires, selon le ministère des Armées. Le groupe a également passé un contrat avec une entreprise ukrainienne pour assurer la maintenance des Caesar et des blindés AMX-10 et produire certaines pièces du Caesar localement, et un autre pour installer des armements sur des véhicules militaires ukrainiens. Arquus a de son côté passé un contrat pour entretenir et produire sur place certaines pièces de véhicules de l'avant blindé (VAB), que la France a cédé à plus de 100 exemplaires à Kiev. Enfin, CEFA, une PME alsacienne, va fournir huit robots lourds SDZ de déminage ainsi que huit engins amphibies permettant le franchissement de cours d'eau.

Michel Cabirol

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