Plan avion vert : « il faut une meilleure coordination avec les plans similaires dans les régions » (Carole Delga)

PARIS AIR FORUM- Les régions ont rappelé leur rôle dans le verdissement de la chaîne des fournisseurs aéronautique dans laquelle ils investissent des sommes parfois conséquentes. Par ailleurs, après les annonces d'investissements d'Emmanuel Macron en faveur de l'avion décarboné, la présidente de Régions de France, Carole Delga, a appelé à une meilleure coordination de ce nouveau plan national avec des initiatives similaires dans les régions.
Carole Delga était intervenante sur une table ronde au Paris Air Forum 2023, aux côtés d'Hervé Morin et Patrick Daher.
Carole Delga était intervenante sur une table ronde au Paris Air Forum 2023, aux côtés d'Hervé Morin et Patrick Daher. (Crédits : DR)

« Il faut assez vite régler le problème de l'empreinte carbone du transport aérien. Si nous n'y arrivons pas rapidement, nous devrons faire face à une hostilité amplifiée et l'industrie aéronautique ne sera plus fréquentable » : c'est la mise en garde faite par Hervé Morin, le président de la Région Normandie, lors du débat du Paris Air Forum sur le rôle des régions françaises dans le nécessaire verdissement de la supply chain (chaîne des fournisseurs). « La France a encore un temps d'avance sur le verdissement de la supply chain de son industrie aéronautique, mais il faut être conscient que la concurrence s'intensifie. Il faut continuer à investir massivement dans l'avion vert », a-t-il fait valoir, aux côtés de Carole Delga, présidente de l'Occitanie et de Régions de France, ainsi que représentante des régions au sein du Gifas.

Une déclaration qui intervenait quelques heures peu après les annonces d'Emmanuel Macron concernant le déblocage de plusieurs centaines de millions d'euros pour la décarbonation de l'aéronautique, notamment pour aider à la création d'une filière de carburants aéronautiques de nouvelle génération. « Ce n'est jamais suffisant, mais il est vrai qu'il y a un très gros effort qui est fait », a aussitôt réagi Patrick Daher, le président du groupe éponyme, et Commissaire général du salon du Bourget, intervenant aux côtés des deux élus.

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« Il ne faut pas le percevoir comme de la dépense publique, mais bien comme un investissement qui doit participer à notre souveraineté. Au-delà d'un plan national, il faut surtout une meilleure coordination avec les plans similaires dans les régions. Par ailleurs, une partie de ces sommes doit être décentralisée pour faire du sur-mesure et arriver à irriguer l'ensemble des entreprises. Si les grands comptes négocient en direct avec le gouvernement, les TPE et PME, les sous-traitants de rang 3 et 4, ont besoin d'avoir un interlocuteur local pour être accompagnés dans leur développement », a déclaré Carole Delga, qui doit par ailleurs annoncer au prochain Salon du Bourget, qui ouvre ses portes ce lundi, une rallonge de 50 millions d'euros de son plan Avion Vert.

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Faut-il une taxe pour aller plus loin ?

Ce plan annoncé il y a un an va notamment permettre l'émergence en périphérie de Toulouse d'un techno-campus dédié à l'hydrogène dans l'univers des mobilités, et tout particulièrement le transport aérien. En y investissant 45 millions d'euros, la Région Occitanie veut faire de ce lieu attendu en 2025 le plus grand centre d'essais dédié à l'avion décarboné, en rassemblant entreprises matures, startups et monde scientifique.

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Dans la même logique, le groupe a créé trois « Tech Center » en France, sur trois sujets complémentaires : la logistique, la propulsion et l'avion du futur. « Les startups cherchent toujours l'idée disruptive. Elles sont en train de créer les briques technologiques dont nous aurons besoin pour l'avion de demain », a précisé Patrick Daher pour justifier le mélange entre les grands groupes, des ETI et les startups dans ces trois structures.

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« En tant qu'industriel, nous avons aussi la responsabilité d'investir et d'innover pour verdir notre filière (...) Il faut 20 ans pour amortir l'empreinte carbone de la construction d'une ligne LGV. Nous, dans 20 ans, nos avions seront décarbonés », croit dur comme fer le président du groupe familial.

Mais pour les élus locaux, les efforts financiers réalisés par l'écosystème et les pouvoirs publics ne seront pas suffisants pour relever le défi de la transition écologique et du transport aérien propre. « Je suis favorable à une taxe sur les grandes fortunes pour financer la transition écologique et qu'elle soit fléchée sur des projets », a indiqué Carole Delga. Quant à Hervé Morin, il appelle à la création de nouvelles institutions financières. Il nous faut des banques régionales et leur intérêt est qu'elles permettent de sortir du règlement européen sur le financement des entreprises (...) Sur l'innovation, il faut laisser la main aux régions, PME et ETI, a conclu l'élu de Normandie.

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Commentaires 2
à écrit le 17/06/2023 à 10:47
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Elle commence à être contaminée par la technocratie bruxelloise, son langage lui est de plus en plus identique, une bonne élève pour les marchés financiers donc.

à écrit le 17/06/2023 à 9:56
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L'avion vert n'existe pas

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