Livraison de fruits et légumes de Rungis : la startup se défend, la CPME attaque

Menacée d'une "prochaine phase judiciaire" par le marché de Rungis, la jeune pousse Choco a changé l'adresse de son site Internet, mais des grossistes s'interrogent encore sur la nature de son activité.
César Armand
(Crédits : DR)

Une application qui permet aux restaurateurs de commander directement auprès de leurs fournisseurs. C'est le service que propose la startup Choco au cœur d'une polémique après avoir proposé le 25 mars aux particuliers parisiens, altoséquanais (92) et val-de-marnais (94) d'être livrés en fruits et légumes de Rungis. Leur erreur: avoir utilisé "Rungis" dans l'adresse de leur site Internet rungis.maison devenu monmarche.maison.

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"Nous ne savions pas que Rungis était une marque déposée par Semmaris (la société d'économie mixte qui exploite le marché, Ndlr)", assure à La Tribune le co-fondateur de la jeune pousse, Grégoire Ambroselli. "Depuis, nous nous sommes entretenus avec leur directrice juridique et nous avons immédiatement retiré leur nom."

Semmaris confirme ce 26 mars la tenue de cet échange et annonce à La Tribune que le dossier demeure entre les mains de son service juridique. Hier, sur Twitter, le président du marché, Stéphane Layani, avait en effet annoncé que "la prochaine phase" serait "judiciaire". Le startuppeur Grégoire Ambroselli, qui revendique 2.000 clients, réaffirme, lui, sa volonté de "venir en aide aux fournisseurs" pour "éviter de mettre les gens au chômage technique".

Un business model qui interpelle

Ce discours ne convainc pas le président de la confédération des petites et moyennes entreprises du Val-de-Marne (CPME 94) Alain Martinez. Délégué général de la Fondation Blampin - quatre grossistes en contact quotidien avec des primeurs -,  il ne travaille pas avec Choco et se demande comment elle gagne de l'argent. "C'est une arnaque. Leur business model ne tient pas la route", assène-t-il auprès de La Tribune.

Depuis sa création à l'été 2018, la startup vit de contrats avec les fournisseurs et de 30 millions d'euros de levées de fonds, explique Grégoire Ambroselli. "Nous pouvons nous intégrer dans le logiciel de facturation de nos clients. Il ne leur reste qu'à valider la demande. Ils gagnent ainsi trois à quatre minutes par commande", précise-t-il.

La fermeture des marchés alimentaires de plein air, décrétée lundi soir par le Premier ministre, impacte "beaucoup" l'activité, ajoute le patron de la CPME 94, Alain Martinez. Un guide des bonnes pratiques vient d'être validé par le ministre de l'Agriculture pour être remis aux maires et aux préfets. Sur la plateforme à l'oiseau bleu, Stéphanie Layani a, lui, fait savoir que Rungis préparait un site entre les professionnels et les consommateurs avec le concours de la Région et des producteurs franciliens.

Lire aussi : Fermeture des marchés de plein air: "une catastrophe économique"

César Armand

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